Merci d'avoir partagé ça avec nous, Ouranos, c'est très intéressant. Il n'y a pas longtemps, je m'étais attardée sur une phrase de Rimbaud dans le poème "Barbare" : "Elles n'existent pas". Bien sûr, cette phrase fait partie d'un ensemble, mais si on l'en détache, je trouve qu'elle est aussi une histoire en soi. Je suis fascinée par la constitution de ce sujet, un sujet pluriel, féminin, complexe, qui s'anéantit dans la négation d'un verbe d'état. En fait, toutes les phrases négatives sont savoureuses, parce qu'on se demande pourquoi elles ont été prononcées si elles ne servent qu'à exprimer le non-être. Je ne sais pas si c'est parce que j'ai été trop habituée aux fumisteries de mon prof de l'année dernière, mais je trouve ça dingue x)
En voulant apporter ma propre contribution à ce topic, j'ai pensé qu'il était tout de même difficile de s'écarter du "never worn" d'Hemingway, c'est probablement là que réside le génie de la phrase parce qu'il suppose, comme chez Rimbaud, le contraste entre ce qui est et ce qui devrait être, qui nous déstabilise et nous pousse à combler par notre imagination.
Toutefois, je trouve que ta micro-nouvelle recycle merveilleusement bien Hemingway et lui apporte véritablement quelque chose. Ce n'est effectivement pas une simple copie, c'est une autre histoire qui est totalement différente et qui inspire d'autres sentiments et d'autres images. Je trouve même plus intéressant ce recyclage d'Hemingway que l'original, en tout cas ma sensibilité y trouve davantage son compte.
Je n'ai pas envie de raconter ce qui est arrivé à ces alliances, parce que ça ne m'intéresse pas, ou plutôt parce qu'elles m'intéressent davantage en tant que je n'ai pas arrêté mon imagination sur l'un ou l'autre de leurs devenirs.
Pour finir, je tente le coup :
"Un matin, Jules n'était pas venu au lycée en pyjama."