Meredith EpiolariReine de l'Impro Messages : 1431 Date d'inscription : 29/07/2014 Age : 26 Localisation : Between the peanuts and the cage | Sujet: Votes pour le concours anniversaire ZE 2017 Mer 26 Juil - 10:28 | |
| Joyeux anniversaire Zéphyr Embrasé ! Trois ans déjà ! Merci à tous les membres qui ont pris le temps de participer avec des textes de qualité à ce concours express dont le thème était : Un rendez-vous au NordMerci également à tous les membres qui n'ont pas participé d'avoir voté pour leur texte préféré (j'anticipe ). Les membres qui ont participé peuvent voter. Il n'y a pas de moyen de savoir si vous votez pour votre propre texte, mais évitez de le faire car ce n'est pas l'esprit du forum Sans plus de bavardages, voici les textes en compétition : - Texte 1 : Sacrifice :
Je grimpe dans ce monstre aux boyaux transpercés de toutes parts. Cela fait bien longtemps que plus aucun de ces monstres n'est en vie. Je fouille cette créature, à la recherche de nourriture. Soudainement, j'entends du bruit derrière moi. Je m’accroupis derrière un des sièges. Sur les parois métalliques et le sol de ce monstre, on entend facilement les nouveaux arrivants. Si ce sont juste des Chasseurs, ça serait le mieux. Non... c'est tout un groupe de Claqueurs, des créatures hideuses qui sont aveugles et se repèrent au bruit de leurs proies. Je les regarde s’avancer, à un contre cinq. C'est perdu d'avance, surtout que je n'ai plus de balles. Je prends alors une brique et la jette contre un monstre rouillé juste à côté. Tous les Claqueurs courent en direction du bruit en se bousculant les uns les autres. Ils poussent des râles rauques et sont surnommés ainsi car ils claquent des dents pour repérer les bruits divers. Je continue mon chemin discrètement, en restant accroupi, et trouve une barre métallique comme arme de corps à corps. Je l'améliore en sortant de mon sac du ruban adhésif et quelques clous qu'il me restait. Je sors doucement de ce train, sans faire de bruit, me déplaçant le plus lentement possible. Dans un monde aussi chaotique, la mort se trouve à chaque coin de rue. Je retourne en direction de mon véhicule, mais voilà qu'il est pris d'assaut par les Chasseurs, un groupe d'humains tuant les autres pour s'approprier leur bien. Plus aucune balle sur moi. J'ai peu de chances de m'en sortir vivant, mais je m'approche quand même, tout en restant derrière un des trains pour ne pas me faire repérer. Je remarque alors un pick up, un peu plus loin. Sans doute le véhicule qu'ils ont utilisé pour venir jusqu'ici. Il est moins gardé, j'aurai plus de chances. Je fais donc une approche furtive de ce pick up. L'homme assis à l'arrière du pick up ne fait pas suffisamment attention, et j'entre à l'intérieur du véhicule. La clé est encore dedans. J'allume la voiture et accélère au maximum pour partir de ce lieu, laissant les Chasseurs, trop perdus pour se lancer à ma poursuite. Celui assis derrière est propulsé à l'extérieur du pick up à cause de l'accélération. J'attends d'être suffisamment loin pour fouiller, et trouve quelques munitions pour mon fusil de chasse. Je sors alors ma carte et regarde la marque. Elle indique une base postée au Nord. C'est là que j'ai rendez-vous. Ils cherchent un remède à l’épidémie ayant transformé la plupart des gens en créatures se nourrissant de chair humaine. Cependant, cela fait plusieurs jours que je me suis fait mordre, et je n'ai aucun symptôme. Alors j'ai décidé d'aller au Nord voir de quoi il retournait. Je sais que le virus se développe à l'intérieur du cerveau et qu'il est obligé d'infliger d'effroyables dommages à celui-ci. Mais il faut bien que quelqu'un le fasse, pour le bien de tous. Ce ne sera qu'un rendez-vous au Nord... avec la mort.
- Texte 2 : Si tu perds le Nord, je serai ta boussole:
« Fais attention à toi, mon fils ». Tels étaient les mots de sa mère avant de quitter le foyer pour leurs aventures tant attendues de chaque hiver. Mais cette fois-ci, c’était différent. Le fils devait maintenant prouver qu’il était devenu adulte, et pour cela, sans cacher son excitation, il choisit de faire la route seul cette année-là. De ce fait, il avait conclu avec sa famille qu’ils se retrouveraient dans quelques jours au lieu convenu. Le jour J était arrivé, pour le plus grand bonheur du principal concerné, mais au grand dam de sa mère, qui n’était toujours pas prête à laisser partir son fiston qu’elle savait si tête en l’air. Le fils s’était levé tôt, et à peine avait-il dit au revoir à sa famille qu’il marchait déjà dans la neige et sentait le vent glacial s’abattre sur lui. Il voulait prouver à tout le monde qu’il n’était plus ce petit garçon trouillard du passé, qu’il était devenu fort maintenant. Il se sentit comme un aventurier, et ce fut la première fois qu’il se sentit si « libre ». Il vivait enfin sa vie, la vraie. Il adorait la neige depuis tout petit. Pendant que les autres trouvaient que la météo n’était pas toujours clémente envers eux, surtout pour attraper du gibier en pleine tempête, lui y trouvait un certain charme. Pour lui plus il neigeait, plus le vent soufflait, plus le froid baissait et plus il se sentait grand et fort. Car après tout, sans la neige son peuple ne serait rien.
Les premiers jours passèrent rapidement. Il occupait ses journées en pêchant de quoi manger et à profiter de sa liberté tout en continuant d’avancer à bon rythme. Mais à force d’avancer il arriva dans une région encore plus froide que les autres, et il sentait que le sol devenait dur sous ses pas. Il comprit alors qu’il se trouvait sur un ancien lac gelé. Soudain, il entendit des bruits de pas au loin et chercha du regard d’où pouvait provenir ce bruit. C’est alors qu’il vit un grand cerf se diriger vers lui. C’est la première fois qu’il en voyait un si grand. Que faisait-il ici ? Était-il perdu pour être seul sans ses compagnons ? Le fils sentit l’adrénaline monter en lui. Il en avait envie. Il avait envie de viande fraîche après tant de jours à ne manger que du poisson, il avait envie de devenir un chasseur, il avait envie de se faire craindre des autres comme tous ses proches, mais surtout, il avait envie de sortir de la case « enfant » et « ahuri » que tout le monde lui donnait mais qu’il détestait. S’il tuait un aussi gros gibier, personne ne dirait plus jamais ça. Alors sans réfléchir, il se rua sur la bête de toutes ses forces et bondit sur sa proie avec une facilité qu’il l’étonna comme si ces gestes étaient naturels pour lui. Mais le cerf fut plus rapide et réussit à esquiver l’assaut. Le fils, pris de court, ne réussit pas à bien se rattraper après cette attaque ratée et chuta sur son épaule gauche. Le cerf ne comptant pas en rester là, chargea de toute sa taille, son agresseur d’un coup sec, qui se retrouva emporté par les bois du mâle. Le cerf s’arrêta et se figea pendant quelques secondes avant de se mettre à courir loin, abandonnant sa vengeance au passage. Le fils ne comprit pas pourquoi il s’enfuyait mais il n'avait pas pu terminer sa réflexion qu'il sentit une douleur intense dans l’abdomen et l’épaule. Il était paralysé au sol et ne pouvait pas bouger, quand tout à coup la vérité le frappa de toute sa force. La glace du lac était en train de se briser et il était incapable de bouger. Que faire ? S’échapper n’était plus une option vu son état. Alors il s’étala sur le sol et attendit la fin. Il ouvrit les yeux et vit la constellation de la Grande Ourse proche de lui. Il se rappela que sa mère lui avait dit de regarder le ciel la nuit pour se repérer, qu’elle se trouverait en dessous de la constellation dans quelques jours et qu’elle l’attendrait là-bas. D’ailleurs qu'allait penser sa mère de lui quand elle ne le verrait pas arriver ? Tout le monde disait de lui que ce n’était qu’un incapable, au final c’était peut-être vrai ? Il allait rater le voyage et mourir car il voulait prouver bêtement quelque chose. Pourtant il voulait bien faire, il voulait juste que sa mère soit fière de lui, que tout le monde arrête de le sous-estimer. Il voulait juste être respecté. Non. Non il refusait tout ça. Il refusait de mourir si près du but. S’il n’avait plus d’options, il allait en créer une. Car il n’avait pas le droit de mourir, il avait reconnu ses torts, mais maintenant il devait être fort. Il devait être digne de son pelage blanc. Il lutta contre la douleur et garda son objectif en tête. Vivre. Il s’accrocha de toute sa force à un bout de glace et réussit à bondir dessus avec un grand grondement. Il continua de sauter de morceau de glace en morceau de glace, jusqu’à atteindre une partie plus solide ou il courut comme jamais il ne l’avait fait. Sa vue se brouillait, il ne sentait plus ses pattes, mais pourtant il avait l’impression de continuer à courir tout en ne l’ayant pas. Puis, plus rien.
Quand il ouvrit les yeux la première chose qu’il aperçut fut plusieurs étoiles qui formaient une constellation juste au-dessus de lui. Il n’eut même pas le temps de se demander s’il était toujours en vie qu’il reçut un coup sur la tête, mais pas un coup brutal, c’était doux et familier. Il vit sa mère en train de grogner contre lui, et ses compagnons de migration qui les regardaient avec compassion et amusement. Il avait réussi. Plus que réussir son périple seul, il avait réussi à survivre, presque en un seul morceau on peut dire. Au final, il prit les douleurs qu’il ressentait comme leçon et en regardant la Grande Ourse, il se promit qu’il resterait toujours lui-même.
- Texte 3:
- Il a quitté le village en me disant simplement : « Rendez-vous dans le Nord ». A l’époque j’avais pris ça pour un adieu, mais maintenant je sais qu’il a réussi et qu’il est au Nord. Maintenant c’est à moi de m’y rendre. Je te rejoins mon ami, je te rejoins avec nos amis et nos familles comme souvenirs. Ils sont tous morts désormais… Il ne reste plus que nous deux… Ah mon ami, il faudra que tu me racontes ton voyage et que tu me fasses visiter le Nord. Il parait qu’il y pleut plus que chez nous et qu’il y a du travail pour tout le monde, qu’on peut y conduire de belles voitures et avoir de grandes maisons, comme le village entier. On est soigné gratuitement là-bas, et on peut avoir de l’argent même si on ne travaille pas. C’est pour ça que tu es parti, pour avoir tout ça, pour le village. Tu disais : « Quand j’aurais un travail dans le Nord, je vous enverrai de l’argent et des médicaments ». Mais ils ne sont jamais arrivés, peut-être nous as-tu oubliés ou n’as-tu pas encore trouvé de travail ? De toute façon le village n’existe plus, tous ceux que nous avons connus n’existent plus. Il ne reste plus que moi et le désert et plus que toi dans le Nord. Te souviens-tu des balades à dos d’ânes ? La saison des pluies tant attendue ? La récolte du mil et la fête des récoltes ? Te souviens-tu de la vieille Yasha qui nous contait l’histoire de Mossambolo ?
J’ai faim… Je n’ai pas mangé depuis plusieurs jours, ah, ah… Toi au moins tu dois te régaler avec leurs « pots en feu », leurs « harchi parme entiers », leurs «charlottes aux fraises »… Je sais même pas à quoi ça ressemble une fraise… En tout cas, je compte bien le découvrir, j’arrive !!! Je salue juste le dromadaire qui boit du thé et j’arrive… J’aa..rrive… Oh… du sang… Ahah ça fait des dessins dans le sable… J’ai mal… On dit qu’on n'a plus mal dans le Nord ! Et qu’on est libre ! Qu’on peut aller à l’école et qu’on est protégé… Aïe… Mon bras… Je sens pas bon… Pas pu me laver depuis des jours… Dans le Nord il y a des salles uniquement réservées pour se laver, c’est Yasha qui le dit… Yahsa… ils l’ont criblée de balles… Comme tous les autres… Même les enfants… Je n’ai plus de forces… Je vais m’arrêter et me reposer… Tu m’attends, hein, tu m’attends !! Tu m’aaa… Oh je suis tombé… Je suis bien là… Je vais dormir… Oui, dormir… Je vais rêver du Nord… Je vais rêver de toi… Ta mère aurait aimé savoir si tu avais trouvé une belle fille avec qui te marier… Oh, j’ai la tête qui tourne…
- Texte 4:
Isaëlle affrontait avec force et courage les vents glaciaux et la neige violente des contrées immaculées. La rudesse du climat ne l'empêcherait pas de percer le mystère du message qu'elle reçut l'autre jour.
Sur le morceau de papier était écrit un seul mot : Nord. Mais le visage, dur et calme, de la femme qu'elle avait rencontrée ce jour-là, exprimait bien davantage sur la destination de leur rendez-vous ; aucun lieu plus rude et plus silencieux ne pouvait correspondre que le pôle Nord. Quatre lettres. Un mot. Un rendez-vous.
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Cette femme, Isaëlle ne l'avait guère rencontrée que deux ou trois fois auparavant. Petite, mais robuste. Une chevelure longue et châtain, qui reflétait en somme tout le soin et la douceur qu'elle prodiguait à son corps. Des yeux d'une clarté saisissante – on eût pensé qu'ils pouvaient éclairer son chemin dans la nuit noire ! Un petit nez pointu et un sourire presque invisible venaient compléter ce minois angélique.
Leur première rencontre fut comique. La jeune Isaëlle effectuait sa marche hebdomadaire dans les Alpes, perdue comme à son habitude dans la beauté des paysages montagnards. La petite femme, elle, s'occupait tant bien que mal de son troupeau de moutons, débutante dans la vocation de bergère. Elle avait repris récemment l'exploitation de ses parents, partis prématurément à la retraite.
Il ne fallut pas attendre dix minutes avant que les premiers moutons ne sortent alors du troupeau. Deux foncèrent aveuglément vers la marcheuse, trop occupée à admirer les marmottes qui sifflaient non loin de tout ce beau monde. Un « Arf ! » de stupéfaction accompagna cette collision imprévue, suivi d'un « Attention ! » un peu trop tardif.
Isaëlle, un peu sonnée, fut relevée par la main chaleureuse de la bergère, qui présenta mille excuses, avant de repartir rassembler ses bêtes.
Les deux femmes ne se revirent que deux mois plus tard, dans un bar de haute montagne. Isaëlle ne la reconnut pas tout de suite ; il fallut bien trois verres pour que ses idées s'embrouillent assez pour se rappeler que ce visage lui était déjà apparu quelque part, plusieurs fois d'ailleurs. Toutefois, lorsqu'elle osa s'approcher d'elle, un groupe de grands hommes l'encercla et, après quelques éclats de rire, elle se leva. En voyant Isaëlle, elle fit un signe de la main à ses compagnons, écrit ce fameux mot avant de le tendre à la jeune femme, puis sortit du bar, entourée de tous ces hommes.
Qui était vraiment cette femme, dont le visage commençait à rappeler des souvenirs lointains à Isaëlle ? Était-ce une amie d'enfance, perdue de vue depuis des années ? Ou bien un proche parent ? La marcheuse avait beau fouiller dans les tréfonds de sa mémoire et de ses archives photographiques, aucune fébrile trace de son existence n'apparaissait au cours de sa vie.
L'avait-elle vue en rêve ? Si tel était le cas, pourquoi elle-même lui aurait-elle glissé ce mot ? Isaëlle ne croyait pas à la métaphysique du monde onirique. Et puis, il fallait au moins que les deux femmes se connaissent un peu pour que l'une pense que l'autre puisse la rejoindre grâce à un simple mot.
Ce fut en se baladant sur le web qu'Isaëlle comprit quel était leur lien. Elle s'était inscrite des années auparavant sur un forum dédié aux amoureux des Alpes, alors qu'elle commençait ses marches. Elle cherchait des conseils, des itinéraires variés, peut-être aussi des compagnons de randonnée. Très vite, elle s'entendit à merveille avec une autre membre : LaSavoyarde. Elles discutèrent d'abord en messages privés, puis par MSN. Toutes les deux postèrent également leur tête sur le trombinoscope du forum. Ce fut là qu'elle vit pour la première fois ce visage, qu'elle apprécia particulièrement.
Un an plus tard, Isaëlle se lassa du forum, perdant peu à peu contact avec ses membres, qui tombèrent pour elle dans l'oubli. Mais elle se rappelait une chose à présent : LaSavoyarde et elle-même avaient fixé une date à laquelle elles auraient dû se retrouver pour une marche ensemble. Et la petite femme était prête à marcher n'importe où avec Isaëlle. Leur destination tiendrait en un mot.
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Cela faisait une semaine qu'Isaëlle marchait dans la tempête. La date fatidique approchait et elle n'en pouvait plus de braver le froid. La folie commençait peu à peu à la gagner et elle se mit à parler aux animaux qu'elle croisait sur le chemin.
« Messieurs les pingouins, leur dit-elle, savez-vous si je suis enfin proche du pôle Nord ? »
« Vous vous fourvoyez madame, crut-elle entendre, nous ne sommes pas des pingouins, mais bien des manchots ! »
Dans sa tête, Isaëlle était confuse. Elle ne savait si c'était une hallucination, mais à y voir de plus près, il s'agissait bien de manchots Adélie !
« Par le diable, vous voulez dire que je ne suis pas en Arctique ? J'ai pourtant suivi le nord sur ma boussole. »
« Palsambleu ! s'exclamèrent les oiseaux. Vous avez suivi le Nord magnétique ! »
Vous avez jusqu'au 9 août pour élire le grand gagnant en votant pour votre texte préféré, après quoi je pourrai le récompenser en utilisant son pseudo pour un clin d’œil dans le nouvel univers RP en préparation ~
Dernière édition par Meredith Epiolari le Mer 26 Juil - 20:40, édité 2 fois |
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