Tout n’est que noirceur, chaque jour n’est qu’un jour de plus à vivre dans ce monde de ténèbres.
Rien ne vaut la peine d’être vécu car au final tout est déception.
L’amour n’est au final que tristesse, joie s’estompe avec le temps, passion se lasse.
On nous donne la vie pour nous l’arracher ensuite, comme à un enfant auquel on arrache son jouet préféré.
Les larmes coulent et se tarissent mais finissent par revenir encore et encore.
La vie nous prend les êtres qui nous sont chers, le temps les réduit à l’état de cendres et de poussières.
Le beau temps est toujours rattrapé par l’orage. L’eau donne et enlève la vie.
La terre reprend ce qu’elle a créé.
Le feu réchauffe et finit par brûler.
L’air est le premier et le dernier soupir.
Lumière est toujours accompagnée d’ombre mais les ténèbres jamais par la lumière. Le noir reste noir, le blanc se ternit jusqu’à noircir.
La vie est toujours rattrapée par la mort mais jamais la mort n’est rattrapée par la vie…
L’être devient avoir et l’avoir devient au fil du temps l’être.
L’argent dirige ce monde et le monde dirige les hommes, sans argent il n’y a pas de monde, sans monde il n’y a pas d’hommes.
Si l’être doit être alors l’avoir est. Sans avoir il n’y a pas d’être sans être il n’y a pas d’avoir.
Mais l’homme ne comprend qu’avoir et ne comprend pas être, le bonheur ne peut être si l’être n’est pas acquis… Tout est tristesse et déception.  
Tout n’est que noirceur, chaque jour n’est qu’un jour de plus à vivre dans ce monde de ténèbres.

Pour info, je ne suis pas en dépression, ça m'est juste venu comme ça. Ne vous inquiétez pas.
Je me suis un peu emballé et la compréhension risque peut être d'être difficile. A vous de me le dire ^^'.
Je pense m'être lancé sur un sujet philosophique mais je ne suis pas sûr étant donné que je n'ai pas commencé la philo ^^'...

Ton texte est très philosophique, en effet, notamment à partir du passage de l'être et de l'avoir. C'est assez intéressant, la façon dont tu as montré le côté le plus sombre d'un "fait de vérité générale" (je mets des guillemets parce que c'est pas exactement ça - ça dépend de l'opinion personnelle de chacun - mais j'ai pas d'autres termes pour définir ces faits ^^")
Bref, j'ai plus vu ce texte comme philosophique que comme poétique, mais c'était intéressant à lire, et je serais ravie d'en lire un autre de ce type

Je suis pas d'accord avec Rêves

La philosophie, c'est une science dont le but est de lutter contre les opinions qui par leur pluralité divisent les hommes en fixant une "norme universelle". Les raisonnements philosophiques sont rigoureux, un peu à l'image d'une démonstration mathématique. Le philosophe doit donner un point de vue unique et impartial sur une question où les avis divergent (Bon, forcément, c'est impossible, mais c'est comme prétendre qu'un manuel d'histoire est objectif, il vise à l'être mais il subit forcément l'influence du contexte actuel. Il existe ainsi la même différence entre philosophie/opinion qu'entre histoire/mémoire).

Du coup, concernant ton texte, il traite effectivement d'un sujet qui pourrait être une question philosophique (le sens de la vie), mais il ressemble pour moi plus à l'expression d'une opinion qu'à un raisonnement philosophique.
Pourtant j'ai adoré ce texte. Ce qui m'a touchée, ce n'est pas la réflexion qu'amène le texte (que je ne juge pas très poussée, OK, la vie est absurde, on a fait le tour), mais plutôt la forme qui est pleine de poésie.

Il y a une superbe recherche d'éléments imagés qui montrent que tout début a une fin et que tout plaisir se transforme en son contraire. Ces images sont bien entendu destinées à illustrer la vanité de l'existence.
J'aime davantage les images naturelles (eau, feu, lumière, etc) ou abstraites (l'avoir et l'être) que l'allusion bien plus concrète à l'argent, qui est du coup moins poétique.

J'aime surtout beaucoup ce passage :

Ouranos a écrit:

Les larmes coulent et se tarissent mais finissent par revenir encore et encore.
La vie nous prend les êtres qui nous sont chers, le temps les réduit à l’état de cendres et de poussières.
Le beau temps est toujours rattrapé par l’orage. L’eau donne et enlève la vie.
La terre reprend ce qu’elle a créé.
Le feu réchauffe et finit par brûler.
L’air est le premier et le dernier soupir.

Les sonorités sont très jolies, par exemple la rime "chers", "poussières" et les tournures sont sympathiques, on dirait une sorte de prophétie ~
J'ai un faible pour "Le feu réchauffe et finit par brûler", cette image est très parlante malgré son apparence toute simple

Bref, ce texte ne m'a pas fait réfléchir mais je l'ai vraiment aimé, il est magnifique

C'est très joli
Sérieusement, j'aime bien cette forme et le thème même si au fond il est assez banal, on en a chacun une vision, et chaque fois intéressante.
La première phrase identique à la dernière, qui rappelle le vers sur l'air, c'est magistral

J'adore la structure du texte, séparé en deux parties distinctes par, entre les deux, des phrases courtes mais percutantes. On a d'abord une partie qui reflète un côté sombre, comme une mort du monde, puis ensuite une explication de cette mort. La première phrase répétée à la fin est, dans ce contexte-ci, originale, car elle semble transmettre des sentiments différents : la première est plus mélancolique, tandis que la seconde a un ton plus tragique, avec les mêmes mots.

Pour les quelques reproches que j'aurais à faire, certaines phrases manquent parfois de charme (je pense notamment à "Lumière est toujours accompagnée d’ombre mais les ténèbres jamais par la lumière.", sans doute trop longue et sans pause, et "sans argent il n’y a pas de monde, sans monde il n’y a pas d’hommes.", qui serait trop... brute. En fait c'est la tournure "sans ... il n'y a pas ..." qui ne sonne pas forcément bien.) Second reproche, il y a peut-être un peu trop de répétitions différentes, ça donne une certaine lourdeur au texte, et donc enlève la légèreté.

Mais pour le reste, les sonorités sont très jolies, les images très belles, les figures de style sont pour la plupart bien employées et porteuses de sens, au final je trouve ce texte très beau