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Daivou Messages : 329 Date d'inscription : 20/01/2015 Age : 26 Localisation : Dans une petite boite avec pour destinataire "Zéphyr Embrasé" | Sujet: Re: Les Cendres [S] Mer 18 Fév - 19:51 | |
| LAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA SSSSSSSSSSSUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUIIIIIIIIIIIIIIIIIITTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEE!!!!!!! Veut la suite |
| | LullabyConnasse Messages : 508 Date d'inscription : 28/07/2014 Age : 31 | Sujet: Re: Les Cendres [S] Mer 18 Fév - 19:53 | |
| - Daivou a écrit:
- Veut la suite
Merci pour le sous-titre, c'était pas clair XD. Bon là par contre faudra attendre ce week-end pour la suite désolée ^^. Et merci pour ton soutien |
| | Meredith EpiolariReine de l'Impro Messages : 1431 Date d'inscription : 29/07/2014 Age : 26 Localisation : Between the peanuts and the cage | Sujet: Re: Les Cendres [S] Mer 18 Fév - 20:46 | |
| Je le savais, je suis un Etre Surnaturel ! J'ai bien fait de ne pas laisser tomber l'économie ! Deux phrases où je pense que tu as oublié un mot : - Lulla a écrit:
- il y a très peu de naissances chez
- Lulla a écrit:
- Je n'avais pas l'habitude de partager mon espace vital avec quelqu'un d'autre, encore une personne de sexe masculin.
(moins ?) Sinon très bien, et cette réplique m'a tuée : - Lulla a écrit:
- Même quand j'essaye de satisfaire votre curiosité sans vous en dévoiler trop il faut que vous parveniez à deviner des éléments importants ! Bon sang vous ne voulez pas juste faire semblant d'être idiote et ne pas trop réfléchir à la situation ?
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| | LullabyConnasse Messages : 508 Date d'inscription : 28/07/2014 Age : 31 | Sujet: Re: Les Cendres [S] Mer 18 Fév - 21:09 | |
| J'avoue, j'aime bien cette phrase aussi Et je prends note de mes oublis (décidément mes doigts ne tapent pas assez vite pour suivre ma pensée, et mes yeux ne lisent pas les mots mais ce que je voulais écrire). Et Rimi si tu devais être une créature surnaturelle je te verrai bien en ... harpie tiens. Tenace mais avec le sens de la famille (autant les parents que les amis) et en plus chez les harpies, parfaite égalité des sexes depuis des millénaires. Et bonus, les harpies détestent les mensonges et sont capables de torturer l'esprit des menteurs. (ça sera dit plus tard dans l'histoire ). Je trouve que ça te va bien. |
| | LullabyConnasse Messages : 508 Date d'inscription : 28/07/2014 Age : 31 | Sujet: Re: Les Cendres [S] Jeu 19 Fév - 17:27 | |
| En fait ma réécriture avance très vite (bizarre voir l'histoire déjà écrite ça m'inspire pour la développer 0.o) donc encore un peu plus de 1800 mots pour vos joli yeux. Quelques jours plus tard, alors que j'essayais sans succès de réviser pour mes examens, je me retournai vers Aïdo pour voir ce qu'il trafiquait. Il tapotait encore sur son smartphone. Malgré moi je souris : « Pour un vieux, tu te débrouilles bien avec les nouvelles technologies. » Nous étions assez naturellement passés au tutoiement. Il rit, et je sentis mon cœur faire un bond dans ma poitrine. « Le clan occidental des dragons possède une entreprise de technologie de pointe, Tina. Certains clans ont peut-être du mal à se mettre au goût du jour mais pas nous. - Je vois et sinon, tu fais quoi de tes journées ici en fait ? - Tu ne veux pas le savoir, riposta-t-il. - Pourquoi je ne voudrais pas le savoir ! m'offusquai-je. - Parce que ça casserait l'image de gentil dragon que tu as de moi. » Il avait dit cela avec une mine grave mais cela faisait presque deux semaines que nous vivions ensemble et je savais reconnaître la lueur malicieuse dans son regard. Je réfléchis un moment. Je ne savais pas à quel point il me connaissait désormais, sans compter que lui m'avait espionnée des semaines, mais j'étais sure qu'il me savait bornée et que je finirais par lui arracher la vérité. Si ça l'amusait ça ne devait donc pas être quelque chose de grave par contre je sentais que je préférerais en effet ne pas le savoir. Je grimaçai ; j'étais bien trop curieuse pour en rester là. « Dis toujours. » Cette fois son sourire s'afficha en grand. « Je fouille dans tes affaires. - QUOI ?! m'exclamai-je. » J'avais crié un peu trop fort aussi je me tournai vers la porte, mais personne ne vint voir ce qui se passait. Aïdo m'adressa un regard furieux. « Moins fort, m'ordonna-t-il. - J'ai pas besoin de toi pour savoir que j'ai parlé trop fort, vieux pervers ! - Vieux pervers ? reprit-il amusé. - Pourquoi tu fouilles dans mes affaires ? » Son visage reprit un air grave et cette fois il n'y avait aucune lueur pour égayer ses yeux. « Parce que c'est mon boulot à l'origine, Tina. Je dois trouver le moyen de te convaincre de nous rejoindre, par tous les moyens possibles. » Et il me disait ça comme ça ! Je fronçai les sourcils. J'eus l'impression que mon dragon préféré – bon d'accord il n'était pas à moi et je connaissais pas d'autres dragons - se sentait mal à l'aise. « Et tant que monsieur le sorcier ne sera pas parti je ne saurai pas pourquoi tout le monde me veut ? » En soit c'était déjà une révolution dans ma vie. D'habitude on me laissait tranquille dans mon coin, je n'avais jamais eu une foule de personnes qui tenait absolument à m'avoir avec elle. « Oui, Tine, désolé. » Je sursautai surprise. Il avait bel et bien fouillé dans mes affaires pour découvrir mon vrai prénom. Malgré moi je sentais que mon cœur s'était un peu serré. J'avais commencé à lui faire confiance, et cette conversation était un sacré rappel à l'ordre. « Tout le monde m'appelle Tina pas Tine. Ce prénom, c'est une idée de ma tante qui est morte quelques jours avant ma naissance. - Moi je le vois comme un signe, rétorqua-t-il. - Pourquoi ? lui demandai-je. - Tine signifie « feu » en irlandais. - Et aussi « vous » en roumain, « peigne » en latin, « tourneur » en créole haïtien. J'ai fait quelques essais sur Google Traduction, alors franchement je vois pas en quoi c'est un signe, ou alors peut-être que je devrais envisager de faire de la poterie ? ripostai-je une moue désabusée. - C'est à toi de choisir au final, Tine. Mais moi je garderai la signification irlandaise. » Il se tut quelques instants, avant de reprendre. « Tu ne le montres pas et pendant un moment j'ai cru que toutes ces découvertes t'importaient peu. Mais en réalité tu n'arrêtes pas de faire tourner tout ceci en boucle dans ta tête n'est-ce pas ? Je suis désolé, ça ne doit pas être facile pour toi. » Comme il semblait sur le point d'ajouter quelque chose je ne répondis pas. Au bout de quelques minutes, il finit par relever la tête. Il avait un regard déterminé, celui de quelqu'un qui avait pris une décision difficile mais qui s'y tiendrait : « Je te fais la promesse, Tine, que si tu rejoins notre clan, tu pourras le quitter dès que tu sauras te défendre toute seule, si tu le souhaites. » Je le regardais un moment silencieuse. Doucement je lui demandai : « Pourquoi ça a l'air d'une décision difficile pour toi ? » Il resta parfaitement immobile pendant un moment. « À cause des raisons pour lesquelles Narilon te veut. Mon père ne voudra jamais que tu quittes le clan si tu le rejoins. Mais je t'ai donné ma parole, et il ne voudra pas que je me déshonore. - Mais pourquoi tu me fais cette promesse alors ? l'interrogeai-je perplexe. - Parce que je ne veux pas que tu te sentes forcée, mais je sais aussi, contrairement à toi, les dangers qui pèsent sur toi. J'essaie de faire au mieux pour toi, répliqua-t-il. » Je commençais à manquer d'air, et lui aussi semblait mal à l'aise. Comment une conversation qui avait commencé de façon enjouée avait pu finir de cette manière ? Prenant la première excuse qui me vint à l'esprit, je lui dis : « Il faut que je sorte, le réseau est naze dans ma chambre. » Et je me faufilai au dehors sans lui laisser le temps de répondre.
C'était étonnant à quel point ma vie avait changé en si peu de temps. Je ressentis le besoin de retrouver un environnement familier. Après avoir marché un peu, je sortis mon téléphone. « Allô ? fit la voix de ma mère à l'autre bout. - Allô, maman, c'est moi Tina. - Coucou ma chérie comment ça va ? - C'est compliqué, et toi ? - On va tous bien ici. » Ma famille avait beau ne pas habiter très loin, comme je vivais en internat, je ne les voyais pas souvent. « Allez, reprit ma mère, dis-moi tout. » J'hésitais un long moment. Je ne savais pas quoi dire à ma mère, d'autant que le sorcier qui me surveillait pouvait sans doute entendre. « Bah rien du tout je suis juste stressée à cause des exams. Dis Maman, à quoi pensait Tatie quand elle a proposé mon prénom ? - Pourquoi tu me demandes ça maintenant ? fit-elle surprise. - Comme ça, ça s'est mis à me trotter dans la tête. - Je sais pas Tina. Tout ce que je sais, c'est que, quand elle a appris son cancer incurable, elle a décidé de faire un voyage autour du monde, et qu'elle a fini par l'Irlande et l'Angleterre, et que l'Irlande l'avait particulièrement marquée. Il me semble bien que c'est de là-bas que vient ton prénom. - Ok, Maman, merci. - Mais de rien. Tu es sure que ça va ? - Oui, je te l'ai dit juste le stress des examens. A plus Maman. - Au revoir, Tina. » Finalement, peut-être que mon prénom était un signe.
Lorsque je rentrai un peu plus tard, Aïdo ne releva pas la tête. Nous revînmes en quelque sorte à notre situation du début. A ceci près que nous étions encore plus gênés, et nous passâmes la semaine suivante dans un mutisme pesant. D'ailleurs je passai – et ratai – mes examens. Autant dire que j'étais bonne pour me réorienter. De toute façon les changements dans ma vie étaient inévitables. J'avais beau essayer de l'ignorer, il fallait bien y faire face un jour. Avant que la réalité de me rattrape de la pire des manières. Par exemple en étant présentée de force à Narilon. Je finis tout de même par me reconnaître à moi-même ce que je devais faire : rejoindre le clan occidental des dragons. Plus tard j'aviserais, selon la façon dont j'y serais traitée.
De toute façon je n'avais pas le choix : si je ne choisissais pas d'intégrer la communauté surnat', je resterais tout de même poursuivie par le clan de Narilon, puisque, pour une raison qui m'échappait encore, il me voulait. Les sorciers ayant jusque là fait preuve d'une certaine incompétence, je ne pouvais compter sur eux ni pour pouvoir vivre normalement, ni pour rejoindre en toute sécurité leur clan. Je ne pouvais envisager de devenir une solitaire puisque je ne savais pas utiliser mes pouvoirs.
La difficulté – enfin si on pouvait dire ça - était donc de choisir un clan : celui de Narilon même pas en rêve, il avait essayé de me kidnapper et à part celui des dragons, je n'avais aucune idée de quels autres clans voudraient de moi. En plus Aïdo m'offrait la possibilité de quitter les dragons si jamais pour une raison ou une autre je ne m'y sentais pas à l'aise. Mais une part de moi avait peur pour Aïdo : si je l'obligeais à respecter sa promesse et que je quittais son clan plus tard, d'après ce que j'avais compris des dragons, il ne s'en sortirait pas comme ça, et je ne me sentais pas à l'aise à l'idée qu'il ait à se sacrifier pour moi. Mais bon, question choix j'avais mieux que ce que je ne pouvais espérer.
Et au fond de moi, je devais avouer que j'étais heureuse de changer de vie, autant dire que celle que je menais jusque là m'ennuyait. Puis, je commençais à bien aimer Aïdo, et j'étais curieuse d'en découvrir plus sur lui, et de passer plus de temps en sa compagnie.
Aussi après une semaine de silence réciproque, je m'assis face au dragon et je lui demandai : « Bon et sinon comment on organise mon départ pour les States ? Qu'est-ce que je vais faire, où je vais vivre, etc. » Aïdorail me regarda perplexe. Je me retins de rire. « Ton départ pour les States ? - Bah oui pour rejoindre le clan occidental des dragons, il faut bien que je parte pour les États-Unis, non ? » Je vis qu'il comprit enfin de quoi je parlais. Ses yeux grands ouverts se plissèrent et une lueur calculatrice fit son apparition dans regard. « Alors comme ça tu rejoins notre clan ? » Cette fois je ne me retins pas et je ris. « Mais t'es vraiment lent à la détente mon pauvre ! m'exclamai-je. » Quelque chose me fonça dessus. Avant que je n'aie pu réagir, je me retrouvai immobilisée, sur le ventre, les bras coincés dans le dos. « Pas autant que toi Tine, me susurra la voix de Aïdo dans l'oreille. » Je frémis, mais encore une fois pas de peur. J'étais aussi surprise. Mais qu'est-ce qu'il lui prenait ? « Tu as enfin peur ? Me demanda-t-il avec un ton triomphant. - Si ça te fais plaisir de le croire, marmonnai-je. » Il me retourna à une vitesse surhumaine - dragonienne peut-être ? - sur le dos. Il était penché sur moi, cette fameuse lueur dans les yeux, avec son grand sourire sur les lèvres. Mais soudain son air redevint grave et il me libéra. Il s'éloigna même de moi autant que lui permettait ma chambre. « Bah quoi, qu'est-ce qu'il y a ? le questionnai-je. J'ai un gros bouton sur le nez ? Ou c'est autre chose ? » J'essayais de le dérider mais il ne m'adressa qu'un pauvre sourire. Il avait repris un air sérieux – et malheureusement distant.
| Nous étions assez naturellement passé => passés une foule de personne => personnes avec eux => elle (la foule de personnes) |
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| | Meredith EpiolariReine de l'Impro Messages : 1431 Date d'inscription : 29/07/2014 Age : 26 Localisation : Between the peanuts and the cage | Sujet: Re: Les Cendres [S] Ven 20 Fév - 19:07 | |
| Bon chapitre, la décision de Tina ne paraît pas trop surfaite puisque tu montres qu'il n'y a pas QUE l'argument Aïdo qui la décide à rejoindre le clan des dragons Et puis, la fin est un peu inquiétante comme il faut, ça créé du suspense et on a envie de lire la suite - Lulla a écrit:
- - Je vois et sinon, tu fais quoi de tes journées ici en fait ?
- Tu ne veux pas le savoir, riposta-t-il. - Pourquoi je ne voudrais pas le savoir ! m'offusquai-je. - Parce que ça casserait l'image de gentil dragon que tu as de moi. Je t'avoue, ce dialogue m'a fait peur parce qu'il fait très Twilight Mais après tu t'es rattrapée en disant qu'il fouillait dans ses affaires et du coup ça faisait un effet drôle, un peu comme une parodie de Twilight (patapé !) |
| | LullabyConnasse Messages : 508 Date d'inscription : 28/07/2014 Age : 31 | Sujet: Re: Les Cendres [S] Ven 20 Fév - 19:09 | |
| J'avoue quand je me suis relue je me suis dit que ça ressemblait vraiment à Twilight, mais après j'ai préféré laisser comme ça parce qu'après tout je veux vraiment casser l'image du gentil dragon... même si c'est pas vraiment fait pour le moment.
Merci pour le com' ^^ |
| | LullabyConnasse Messages : 508 Date d'inscription : 28/07/2014 Age : 31 | Sujet: Re: Les Cendres [S] Dim 22 Fév - 20:51 | |
| Et enfin la suite (désolée, les découpages entre chaque Partie est parfois un maladroit mais j'essaye d'avoir en moyenne 1800 mots à chaque fois. Quand j'aurais fini j'essayerai de faire des chapitres dignes de ce nom. « Oublie, répondit-il seulement. Si tu rejoins notre clan, on te logera dans un premier temps dans une suite, au dessus du siège social de notre entreprise, celle-là où on te fournira un stage. Le siège social est comme le palais de notre clan, il se trouve à Manhattan, qui est un peu la capitale de notre territoire. » Il essayait de détourner mon attention, et cela fonctionna malheureusement. J'avais soif de toutes les informations qu'il daignait me donner. « Votre capitale est le centre économique du monde ? C'est censé être révélateur de quelque chose ? - Si je te dis que la capitale du clan oriental des dragons est Hong-kong, ça répond à ta question ? - Les dragons contrôlent une grande partie de l'économie mondiale ? - Pas exactement, mais ce sont des lieux de choix pour cacher nos trésors. » J'ouvris la bouche en grand, ce qui fit sourire Aïdo. « Des trésors, répétai-je. » Je secouai la tête, et revins au sujet principal. « Et on s'arrange comment pour les sorciers et ma famille. - Pour ta famille, je suggère que tu dises qu'on t'a fait, par l'intermédiaire d'un ami, une offre très intéressante. Et pour les sorciers contente-toi de leur dire que tu n'es pas intéressée pour le moment, ils essaieront sans doute de te garder à l’œil, mais dès que celui qui est dehors partira, je m'en occuperai. Ensuite je te donnerai un billet d'un avion, tu n'auras qu'à le prendre en ramenant avec toi l'essentiel de tes affaires, je m'occuperai des formalités. Tu parles bien anglais? - And it's now that you worry about it ! * » Je levai les yeux au ciel. Il me sourit et je dus regarder ailleurs pour pouvoir me reconcentrer. « Mes parents vont s'inquiéter mais c'est toujours mieux que de les impliquer d'une façon ou d'une autre dans ces histoires, je suppose. » Je réalisai quand même tout ce que j'allais laisser derrière moi. Mais j'étais persuadée que cela en valait la chandelle. « Oui Tine. » Je soupirai. Il ne restait plus qu'à attendre le bon moment. J'avais conscience que je basais mon avenir sur la confiance irraisonnée que j'avais pour Aïdo, mais je ne voyais pas ce que je pouvais faire d'autre.
Le lundi qui suivit je reçus un appel de Douay. « Mlle Revel, comment allez-vous ? - Bien merci et vous ? » Il fallait reconnaître que cet homme était poli. « Très bien merci. Je tenais à vous faire savoir que notre ami qui vous protège, n'a vu aucun espion et cela fait presque un mois. Je pense qu'il a dû se rendre compte que nous étions en contact et il a sans doute jugé bon de partir. » Ou pas, pensais-je. « Je vous remercie, Mr Douay, dis-je à haute voix. - Mais de rien. Dites-moi avez-vous pensé à la possibilité de nous rejoindre ? - Pour être franche, Mr Douay, j'aurais besoin de plus temps. En ce moment je passe des examens, et je me rends bien compte que la décision que vous me demandez de prendre aura des conséquences sur le restant de ma vie. - Je vois, Mlle Revel, je suis content de voir que vous mesurez la portée de ce qui vous arrive. Il n'y a aucun problème. Sachez que vous pouvez nous appeler si vous avez des questions. - Merci beaucoup. - Encore une fois de rien. Ah et votre garde vous quittera demain matin d'accord ? - Pas de problème, merci. - Au revoir, Melle Revel. - Au revoir Mr Douay. » Je soupirai. « Demain, on sera enfin débarrassés des sorciers, fit Aïdo joyeux. » On aurait dit un gamin le jour de noël, tant il irradiait la joie de vivre. « Oui, confirmai-je. - Dans ce cas donne ta démission cette semaine, on part la semaine prochaine. - Déjà ? Remarque ça me va j'ai pas envie de rater d'autres exams. » Aïdo rit, et je fis de même.
Le lendemain, Aïdo disparut aussitôt le sorcier parti, en marmonnant à peine un « au revoir ». Je ne savais pas si je devais le prendre mal ou pas – en attendant je le pris mal. La chambre semblait si vide et si grande sans lui. La première chose que je fis, ce fut de déposer une lettre de démission au secrétariat. Ensuite j'appelai mes parents pour les prévenir que je quittais l'école pour un stage aux États-Unis. Coupant court à la diatribe de ma génitrice en colère, je me mis à faire ma valise. En quelques mois j'avais accumulé pas mal d'affaires. Pour me simplifier la tâche, je décidai de jeter mes cours. Même si je devais reprendre mes études, je comptais faire autre chose. Vu la passion que j'avais manifesté à étudier cette année, cette filière n'était pas pour moi.
Le reste de la semaine passa à une allure surnaturelle - c'était le cas de le dire. Même le week-end assez tendu chez mes parents passa plus vite que je n'aurais pu l'espérer au vu des circonstances. En effet ma famille trouvait que j'avais pris une mauvaise décision en acceptant ce stage à New-York. Pour eux j'aurais dû continuer mes études, bien que je ne cessai de leur affirmer que mon orientation ne m'avait pas plu le moins du monde. Il me suggérèrent de choisir d'autres études. Je refusai fermement. A mon grand dam, je quittai la maison en froid avec mon père et ma mère. A défaut d'autre chose, mon père obtint de moi de répondre à tous ses appels, où, si je ne pouvais pas, de ma rappeler au plus vite, tandis qu'il m'emmenait à l'aéroport. Plutôt que d'être déçu par ma démission scolaire, je pensais qu'il était plus inquiet et méfiant part cette soudaine proposition avantageuse. Intérieurement, je le remerciais de ne pas chercher à en savoir plus.
Ce fut donc le lundi après-midi que je revis Aïdo, juste après avoir quitté mon père. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine et malgré moi je me mis à sourire bêtement. Après avoir vécu près d'un mois avec lui dans ma chambre, son absence m'avait rendue triste. Il m'adressa son beau sourire mais redevint sérieux en regardant par dessus mon épaule. Résistant à l'envie de jeter un coup d'œil derrière moi, je me rapprochai du dragon. « Salut, qu'est-ce qu'il y a ? l'interrogeai-je quand je fus suffisamment proche de lui. » Il avait toujours cette odeur épicée que j'avais sentie sur lui le premier jour. « Salut, me répondit-il en se penchant vers moi. Narilon a de nouveau envoyé ses sbires. Il a dû apprendre que tu acceptes de rejoindre le clan des dragons, et il sait qu'une fois là-bas il ne pourra pas mettre la main sur toi. » Je grimaçai. « Ne t'inquiète pas, j'ai réussi à échapper aux sorciers, on leur échappera à eux aussi, me rassura-t-il avec un clin d'œil. - Ok, qu'est-ce que je dois faire ? demandai-je. » Il plaça un bras autour de ma taille et me rapprocha de lui. « Rien, laisse-moi faire, murmura-t-il. » Il me fallut quelques secondes pour comprendre le sens de ses paroles. Je l'entendis murmurer des mots dans une langue inconnue et je sentis comme un voile de brume se former autour de nous. « Surtout ne me lâche pas, me précisa-t-il. Tant que tu reste auprès de moi le sort fonctionnera pour nous deux. - Heu, on va faire un vol de huit heures, et je suis censée rester collée à toi ? » Il me sourit « Je t'autoriserai peut-être à aller aux toilettes. » Je lui jetai un regard noir. Comment avais-je pu être heureuse de le revoir quelques instants plus tôt ? « Trop drôle, remarquai-je. D'ailleurs t'as vraiment intérêt à ce que ce soit une blague. » Et sur ce nous embarquâmes.
Lorsque l'avion prit de l'altitude, Aïdo me dit : « Je vais sonder l'appareil, pour savoir s'ils sont montés avec nous. » Le voile brumeux disparut, et je sentis quelques secondes plus tard comme un léger coup à l'estomac. « Eh c'était quoi ça ? - Je cherche toutes les créatures ayant des pouvoirs surnaturelles à bord de cette avion. Tu es la seule avec moi et aussi une Chimère caméléon, je la connais. Tinil a dû l'envoyer. » Il prit un air mauvais après cette remarque. Je supposais qu'il n'appréciait pas qu'on ait pu le croire incapable de se débrouiller tout seul. De mon côté, je fronçai les sourcils. « Pourquoi les hommes de main de Narilon ne sont pas monté dans l'avion avec nous ? - Parce que le jet privé de notre société a atterri ici aujourd'hui. » Il m'adressa un clin d’œil. « Des employés qui ont rendez-vous à Paris l'ont utilisé. Nos poursuivants ont dû se dire que c'est dans celui-là qu'on est montés. » Maintenant je savais pourquoi il avait attendu le vol de cet après-midi. Profitant du fait qu'il était détendu et de bonne humeur, je demandai : « Alors pourquoi Narilon me veut dans son clan ? » Il me sourit encore plus, amusé. « Un vrai bouledogue, commenta-t-il. Bon, très bien tu peux le savoir désormais. » J'en restai bouche bée. Sérieux ?! Il rit de mon air et reprit sérieusement : « Il y a une vingtaine d'années, une prophétesse a annoncé le retour de la lignée d'une race d'êtres surnaturels aujourd'hui disparue, qui revivrait grâce à un ou une Extrane qui en deviendrait l'unique représentant. Or cette prophétesse a précisé que l'Extrane en question naîtrait un jour de renouveau. Bien sûr cela pouvait dire le jour du printemps par exemple, ou le nouvel an. Bref difficile de trouver de quel date précise il s'agit. - Hum, je suis née un 26 janvier, moi, relevai-je. - 26 janvier 1993, nouvel an chinois, m'indiqua Aïdo. - Et tu penses vraiment que c'est moi l'Extrane de la prophétie ? - Je ne sais pas Tine. L'avenir nous le dira. Ce qui compte c'est que tu ne serves pas les intentions de Narilon. Il aime le pouvoir, et est prêt à tout pour étendre son territoire malgré les traités. Or un être appartenant à une espèce disparue pourrait lui être utile. - Je vois, fis-je doucement. M'enfin il doit y avoir d'autres Extranes nés un jour de « renouveau », non ? - Possible, mais c'est après toi que Narilon en a. Ne t'inquiète pas, me répondit-il en se penchant vers moi. »
J'aurais dû peut-être lui dire que je n'étais pas inquiète, et que si ce Narilon pensait se servir de moi comme ça, il se foutait le doigt dans l'œil. Mais j'étais bien comme cela, avec toute l'attention du dragon focalisée sur moi. Hébétée, je me réveillai installée contre Aïdo, la tête sur son épaule. Son regard croisa le mien, et je plongeai dans le ciel de ses iris. Je ne sus combien de temps nous restâmes ainsi les yeux dans les yeux. En tout cas cela dura jusqu'à ce que ma vessie se manifeste. Je me maudis de devoir gâcher ce moment. Lui adressant un pauvre sourire, je lui demandai de m'excuser et je me dirigeai vers les « toilettes ». | dans un premier => dans un premier temps (je suppose) mais dès celui qui est dehors partira => dès que Je levais les yeux au ciel. => levai Je réalisai quand même tout ce que j'allai laisser derrière moi => allais son absence m'avait rendu triste => rendue cette odeur épicée que j'avais senti => sentie il sait qu'un fois là-bas => une Ne t'inquiètes pas => Ne t'inquiète pas Je t'autoriserais peut-être à aller aux toilettes => autoriserai la revoir => le revoir on est monté => montés tu peux le avoir => savoir une prophétesse à annoncer => a annoncé êtres surnaturelles => surnaturels M'enfin il doit avoir d'autres Extranes => y avoir Ne t'inquiètes pas => inquiète |
Dernière édition par Lullaby le Dim 22 Fév - 21:33, édité 1 fois |
| | Meredith EpiolariReine de l'Impro Messages : 1431 Date d'inscription : 29/07/2014 Age : 26 Localisation : Between the peanuts and the cage | Sujet: Re: Les Cendres [S] Dim 22 Fév - 21:24 | |
| Ah, c'est bien toi de gâcher un moment romantique en terminant ton chapitre aux toilettes xD Tu as gazé niveau humour pour celui-là, il était bien drôle et il y a des répliques qui m'ont fait marrer :') Petits défauts : - Lulla a écrit:
- Aïdo partit aussitôt le sorcier parti
Répétition pas jolie de "partir". - Lulla a écrit:
- Il aime le pouvoir, et est prêt à tout pour étendre son territoire malgré les traités, et un être appartenant à une espèce disparue pourrait lui être utile.
Je te suggère d'enlever un "et" dans cette phrase. - Lulla a écrit:
- Son regard croisa le mien, et je plongeai dans le ciel de ses yeux. Je ne sus combien de temps nous restâmes ainsi les yeux dans les yeux.
Répétition de "yeux" difficile à éviter... Si tu y arrives |
| | LullabyConnasse Messages : 508 Date d'inscription : 28/07/2014 Age : 31 | Sujet: Re: Les Cendres [S] Dim 22 Fév - 21:36 | |
| Bah je le trouve pas plus drôle que les autres, moi pourtant. M'enfin tant que ça te plait ^^ Et sinon j'ai corrigé les petites erreurs (et j'ai remplacé le premier "yeux" par "iris" *fière d'elle*) Et pour le coup des toilettes. Bah écoute faut bien que les personnages y aille de temps en temps (et il se trouve que dans mon cas, généralement ma vessie se manifeste presque toujours au mauvais moment //PAN) |
| | LullabyConnasse Messages : 508 Date d'inscription : 28/07/2014 Age : 31 | Sujet: Re: Les Cendres [S] Mar 24 Fév - 16:32 | |
| Suite attendue et postée en retard car mon ordi a été atteint de tétanisme. Si si c'est vrai ! Enfin pour la peine je mets une centaine de mots de plus que prévu ^^. Quand je revins, je décidai de pratiquer l'anglais en interrogeant dans cette langue Aïdo sur New-York. Il me répondit que j'allais sans doute être perdue, puisque je n'avais pas l'habitude des grandes villes, d'autant que c'était bien plus grand que Paris. Il me promit qu'il m'emmènerait voir tous les lieux importants de la ville, mais que ça nous prendrait du temps surtout qu'on avait d'autres priorités. Je sus qu'il parlait de mes pouvoirs. « Qui va se charger de me les apprendre ? lui demandai-je. » Il tourna la tête ailleurs et resta silencieux. Je fronçai les sourcils : pourquoi diable ne me répondait-il pas ? J'entendis un soupir et il se retourna à nouveau vers moi. « Je ne suis pas sûr, commença-t-il toujours en anglais. Mais je soupçonne Tinil d'être celui qui va le faire. - Heu et en quoi c'est mauvais ? - Disons qu'il n'est pas tendre et ça m'inquiète, reconnut-il. » Alors il s'inquiétait encore pour moi. Je fus à la fois contente qu'il tienne à moi, mais aussi déçue qu'il me pense incapable de tenir le coup. « Aïdo, je ne suis pas faite en sucre même si je ne prétends pas être de taille à affronter un dragon. Mais ton p- Tinil me veut vivante non ? Donc il ne me cassera pas trop alors, aucune raison de t'inquiéter. Moi je compte prendre les choses comme elles viennent. » Et oui je prenais les choses vraiment bien, mais en même temps un dragon super canon se faisait du soucis pour moi – et s'il n'était pas carrément amoureux ? - alors je n'avais aucune raison de ne pas profiter de ma nouvelle vie. « Tu ne l'as pas encore rencontré Tine, remarqua-t-il. - Yep, et ça ne m'inquiète pas. » Et pour preuve je lui adressai le sourire le plus éblouissant que j'avais en réserve. Il me sourit en retour. J'étais certaine qu'on devait se regarder comme des idiots, mais j'étais dans une petite bulle de bonheur que je ne voulais pas quitter. Cette fois ce fut une hôtesse qui vint gâcher ce moment d'intimité. Elle nous demanda si nous avions besoin de quelque chose, et je remarquai alors qu'il était tard et que tout le monde ou presque était en train de dormir. Mais moi je n'étais pas fatiguée et en consultant ma montre je vis qu'il ne restait plus qu'une heure de trajet. Pas la peine d'essayer de se rendormir.
D'ailleurs à propos de dormir … « Tu as dormi ? questionnai-je mon dragon adoré. - Non, pourquoi ? - Bah parce que ça fait quand même sept heures qu'on est assis là, lui fis-je remarquer. - Et ? - Et tu devrais être fatigué. - Je ne le suis pas, je peux rester très longtemps éveillé, Tine. Comme je peux passer des années endormi. » Je décidai de ne pas relever. Je préférais garder cette info pour plus tard, pour l'instant mon cerveau avait encore du mal à assimiler ce genre de détails. Aïdo devais s'en douter car il affichait son grand sourire et la lueur espiègle dans son regard. Je soupirai ; j'étais incapable de résister à ses yeux amusés aussi je me mis à sourire à mon tour. Finalement Aïdo se mit à me parler des lieux qu'il me ferait visiter. Bientôt les hôtesses se mirent à réveiller les passagers pour leur annoncer la descente prochaine de l'avion. Je vis l'expression d'Aïdo se faire de plus en plus grave. Je lui serrai la main, pour lui communiquer mon soutien. Mais quand il me regarda dans les yeux, les siens semblèrent faits de glace. Je retins un frisson, et m'accordai malgré moi à cette ambiance tendue.
Quand nous descendîmes, une autre passagère, entourée de brume, nous emboîta le pas. Je me tournai un peu vers elle : elle avait des cheveux bruns, des yeux marrons, un visage banal dans un corps banal. Elle me regardait désormais avec un air perplexe. Aïdo suivit mon regard, je le vis plisser les yeux. « Mary ? l'appela-t-il. » Soudain, de manière très étrange, la présence de Mary se fit plus importante et la brume disparut. Aïdo cessa de plisser les yeux. « C'est bien moi. Mais comment ta « protégée » a-t-elle pu me repérer ? - Hum, fit Aïdo. Mary Caxton je te présente Tina Revel. Et je ne sais toujours pas comment elle réussit ce tour-là, mais ce n'est pas le bon endroit pour en parler. » Maintenant qu'il en parlait, je me rappelais vaguement qu'il m'avait demandé comment j'avais pu remarquer qu'il me suivait. Je n'avais pas répondu alors, mais de toute façon je n'en connaissais pas la réponse. Nous nous rendîmes vers une limousine noire qui se trouvait non loin de là. J'eus comme un doute : on allait monter dans la voiture grise derrière la limousine ou dans la limousine ? Le chauffeur de la limousine, qui, certes portait un costume réglementaire - du moins je supposais - pour un chauffeur, avait des tatouages tribaux sur le cou et une partie du visage. Il nous ouvrit à Aïdo et moi, Mary, elle, se rendit dans la voiture grise, qui, je le compris alors, faisait partie de l'escorte de la limousine. J'entrai dans le spacieux véhicule aux sièges de cuir rembourré. A l'intérieur, il y avait déjà un homme. Aïdo s'adressa à lui dans une langue étrangère que je ne comprenais pas, mais je vis le respect qu'il avait pour cet homme. Je compris qu'il s'agissait d'Illunar Tinil. Assis il était grand et je le soupçonnais de dépasser les deux mètres une fois debout. Il avait la peau bronzé, des yeux gris, des cheveux châtains presque blonds, et une carrure de catcheur. Il portait un costume gris (sans doute valait-il très cher) qui faisait ressortir ses yeux. De lui émanait une aura de dangerosité. « Tinil, je vous présente Tina Revel. »
Je remarquai alors qu'Aïdo m'avait systématiquement présentée avec mon surnom, pas mon vrai prénom. Il avait sans doute remarqué que le « Tine » hérité de ma tante me mettait mal à l'aise et s'abstenait donc d'en faire usage. Tinil me salua de la tête, mais son regard se tourna assez rapidement vers Aïdo et se fit suspicieux. Peut-être parce qu'Aïdo se tenait très proche de moi. En dehors de ça, je ne voyais pas trop ce qu'il y avait à lui rapprocher, mais ne connaissant pas Tinil et peu Aïdo, c'était difficile de deviner ce qui n'allait pas. La tension commençait à monter dans l'habitacle, faisant monter la température de manière déplaisante. J'eus l'impression qu'un échange silencieux avait lieu entre Aïdo et son père. Je pouvais voir une veine palpiter sur la tempe droite d'Aïdo et ses muscles étaient raidis.
Quand je commençai à être vraiment mal à l'aise, je décidai de prendre la parole : « Mr Tinil, puis-je vous poser une question, ou plutôt une autre question un peu plus intéressante de mon point de vue ? » Ses yeux gris plongèrent dans les miens comme s'il cherchait à dépecer la moindre partie de mon esprit, mais je refusai de me laisser intimider. Aussi je haussai un sourcil signalant ainsi que je ne me laisserais pas faire. « Mlle Revel, c'est bien ça ? me demanda-t-il d'une voix grave avec un léger accent. - Oui, monsieur. - Vous savez ce qu'il va advenir de vous ici ? - Je travaillerai dans votre entreprise, vous me logerez, et quelqu'un de votre clan m'apprendra à me servir de mes pouvoirs. - Vous me devrez aussi respect et obéissance. - Pour le respect, il me semble que j'en fais déjà preuve à votre égard. Et pour l'obéissance, ça dépendra : je n'ai jamais obéi à qui que ce soit qui m'ait donné des ordres insensés, et étant dotée d'une conscience je ne ferai rien qui n'aille pas dans son sens. » À côté de moi j'eus l'impression qu'Aïdo s'était transformé en statue. Mais le visage de Tinil s'alluma et il éclata de rire. Un rire semblable à celui d'Aïdorail, mais il ne me faisait pas du tout l'effet de celui de ce dernier. Il me regarda dans les yeux et je pus y voir la même lueur que dans ceux d'Aïdo quant il souriait ou riait. Mais j'y devinais aussi quelque chose de plus calculateur. « Eh bien cela me va Tina, je ne veux pas de moutons dans mon clan, nous sommes des carnivores. » Quelle façon sympathique de le dire !
« Et je serai celui qui s'occupera de votre apprentissage. Ce ne sera pas la première fois que j'apprendrais à un Extrane comment utiliser ses pouvoirs. Au fait, Tina, vous pouvez m'appeler Illunar, comme a d'ailleurs droit de le faire Aïdorail, remarqua-t-il. » Aïdo se détendit immédiatement et Illunar et lui se mirent à discuter affaires avant même que j'aie pu rétorqué quoi que ce soit. Pour ma part, ne comprenant rien à leurs chiffres censés représenter l'efficacité de leur entreprise, je m'installai un peu plus confortablement sur mon siège. J'allais m'assoupir quand j'entendis le nom « Narilon » dans leur conversation. « … mais les harpies ont mis la main dessus. Les Chimères se sont chargées de les interroger mais comme on pouvait s'y attendre, on n'en a pas appris grand chose, a part que Narilon compte employer des manières « draconniennes », raconta le chef dragon. Je leur ai fait passer l'envie de faire des blagues. » Au vu de son sourire, je préférai ne pas savoir comment il s'y était pris même si j'avais l'idée générale. De son côté Aïdo avait un air très … rigide, on aurait dit une statue - magnifique soit dit en passant. Mais, contrairement à tout à l'heure, les éclairs dans ses yeux me faisaient comprendre que c'était parce qu'il se retenait d'exploser de rage. Une bonne idée dans la mesure où je me trouvais près de lui.
Nous finîmes par arriver à un grand building, dont le sommet était illuminé par la lumière du jour naissant, et qui semblait être un magnifique mélange entre architecture moderne et une architecture plus ancienne, peut-être des années 30-40 ? Je n'étais pas experte en la matière, mais je pouvais tout de même admirer l'élégance du bâtiment. La limousine entra un peu plus tard dans le parking souterrain. Je sortis à la suite de Aïdo et ce fut encadrée par lui-même et Tinil, que nous prîmes l'ascenseur, dans un silence pas trop inconfortable, jusqu'à l'avant-dernier étage. Une femme, grande et à la peau pâle, avec de grands yeux bleu ciel et des cheveux roux, nous accueillit. Elle prit Aïdo dans ses bras. Celui-ci sembla surprit par ce geste mais il lui rendit son étreinte. Quant à Illunar, il avait l'air perplexe devant cet échange d'affection. Il se tourna vers moi et fit les présentations : « Tina, je vous présente mon épouse Edwina Tinil. Edwina, voici notre nouvelle recrue Tina Revel. - Tine, riposta son épouse avec une joli voix mélodieuse. Elle s'appelle Tine. » Je me tournai vers Aïdo, fronçant les sourcils. Pourtant jusqu'à maintenant il m'avait présentée en tant que Tina, alors pourquoi avait-il donné mon vrai prénom à sa mère ? En soi, ça n'avait rien d'un secret important mais, étrangement, l'idée que tout le monde sût me donnait l'impression d'être … vulnérable. « Je ne lui ai rien dit, plaida Aïdo avec un air désolé. » À ce moment-là, Edwina vint m'enlacer, son odeur de menthe me parvenant aux narines : « Sois la bienvenue, me souhaita-t-elle avec un sourire dans la voix. » Si je fus perturbée par cette réaction, Illunar et Aïdo, eux, avaient un air si ahuri qu'on aurait dit des personnages de dessins animés. « Hum, commença Aïdo, je vais l'installer dans la chambre d'amis. - Bonne idée, enchaîna son père. Edwina ? » Je n'entendis pas la suite de la conversation puisque le « jeune » dragon me tira assez brutalement derrière lui. | à la foi => fois mais aussi déçu => déçue je ne prétend => prétends Je travaillerais => travaillerai étant doté d'une conscience => dotée je ne ferais rien => ferai es éclairs dans ses yeux me faisait => faisaient encadré => encadrée la chambre d'ami => amis |
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| | Meredith EpiolariReine de l'Impro Messages : 1431 Date d'inscription : 29/07/2014 Age : 26 Localisation : Between the peanuts and the cage | Sujet: Re: Les Cendres [S] Mar 24 Fév - 19:42 | |
| Toujours aussi cool et drôle, heureusement que ton ordi s'est mis à remarcher rapidement Pas de défaut repéré dans ce post ~ La suite |
| | LullabyConnasse Messages : 508 Date d'inscription : 28/07/2014 Age : 31 | Sujet: Re: Les Cendres [S] Mar 24 Fév - 21:06 | |
| J'ai fait moins de fautes, je m'améliore Merci Rimi. En fait je devrais faire des livres comiques *a enfin trouvé sa voie* |
| | La GrenouilleNatalie Sodomie, égérie Dior Messages : 125 Date d'inscription : 10/02/2015 Age : 33 Localisation : Dans un arbre | Sujet: Re: Les Cendres [S] Dim 1 Mar - 11:25 | |
| Début : Bon c'est au passé mais je te pardonne. (Généreuse ce dimanche) Pourtant j'aime pas le dimanche... (C'est pour ça que tu me traine au ciné?) Tu raconte notre vie Mia. Donc. C'est au passé mais on s'en fiiiiiiche yeah ! I don't care what they going to saaaay. (Sortez-moi de là...). Ah l'esprit qui s'envole en cours, du réalisme, c'est beau. Ca pourrait t'arriver à toi, à toi et à moi (tu vas plus en cours c******) ... Ce n'est pas faux. Elle voit un mouvement par la fenêtre et elle se dit pas "Tiens c'est juste un débile qui passe par là à poil" ? (Pourquoi à poil?) Parce que les débiles passent toujours à poil. - Citation :
- Devant la librairie, mon regard croisa mon reflet dans la vitre : je ne pouvais voir le brun de mes yeux mais je voyais leur forme en amandes, dans un visage pâle, où étaient malheureusement visibles de légères tâches de rousseur. Sur ma tête, mes cheveux ondulés roux tirant sur le brun s'étaient à nouveau emmêlés.
... Pourquoi j'ai toujours l'impression que le personnage a besoin de se regarder dans une surface réfléchissante pour se décrire la première fois ? (Parce que c'est le cas?) Tu ne t'es pas regardé dans un miroir... (Ouais et résultat des courses, sur trois personnes à qui t'as demandé tu en as deux qui me pensent blonde !)... Ce n'est pas faux. (C'est "blonde" que t'as pas compris?) La ferme. Après ce que j'aime c'est qu'elle est pas Mary-Sue. Je veux dire elle a un physique "normal". - Citation :
- « Oui ?
- Je voulais vous inviter à boire un café avec moi, me proposa-t-il. - Pardon ?! m'exclamai-je stupéfaite. » Aaaah elle va pécho ! ( Yes elle va pécho!). ... Attend le beau gosse il est pas beau gosse! (A qui tu parles?) A toi ! (Ah pardon... Ah oui, effectivement j'irai pas à Mcdo avec un bazar aux oreilles pointues). Donc. Si je résume. La fille elle se fait chier en cours, elle sort, elle va devant une libraire (parce que ça doit être un potatoes intello) sûrement, ou une frite intello (Non les intello c'est forcément des potatoes), bref elle y va, elle croise un mec et PAF direct le seigneur qui veut lui parler et tout... Moralité, faut jamais se faire chier en cours. (Je tiens à souligner que la créature pas tellement humaine a le permis) Bah peut-être qu'ils ont des voitures de là où il vient... Ou qu'il a vécu assez longtemps dans son monde pour savoir conduire, ou que c'était pas lui au volant ou que... (Dis on peut manger de la viande au paradis?) La ferme... Bon, moi je veux savoir ce qui arrive ensuite ! (La bougresse te donne envie de lire hein...) tu dis ça d'une façon... Partie I : - Citation :
- Puis un mouvement rapide et brusque attira mon attention, mais je ne distinguai rien dans la masse informe et grise qui puisse m'en donner l'origine.
Genre comme la forme qu'elle a vu à la fenêtre ! (Bravo !) Un test consommateur, comment j'aurais trop pas la confiance... (Comment tu es trop parano aussi...). - Citation :
- un quadragénaire aux cheveux bruns, et aux yeux gris, habillé d'un costume beige.
CHRISTIAN GREY ! (Mais qu'elle est c*n...) Non je plaisante ^^. - Citation :
- Je frémis ; visiblement ces créatures surnaturelles avaient un don certain pour passer d'un visage sympathique à un visage flippant.
Comme Christian Gr...( TA G*EULE !) Hum, non mais ce que j'aime c'est qu'en fait elle a l'air d'être hyper calme. Genre le type il arrive, il lui balance que y'a des créatures surnaturelles et elle, boarf pas tellement plus choquée que ça. (On dirait Bella quand Edward lui dit que c'est un vampire) Exactem... Euh tu as lu Twilight? (Oui, comme toi. Parce qu'il est dans ta bibliothèque.) Grillée... Bref je suis une adoratrice des descriptions et là je trouve qu'à la rigueur il en manque un tout petit peu pour rendre la scène plus crédible. - Citation :
- Non pas que cela me surprenne outre mesure. Entre ma nouvelle capacité à voir des auras, mes rêves un peu angoissants et le fait qu'il ne devait pas raconter cette histoire d'êtres surnaturels à tout le monde, je m'attendais à ce qu'il me l'annonce depuis une bonne minute. Il prit son temps pour réfléchir.
Dans le plus grand calme donc. Mais pourquoi qu'elle a pas peur??? (Parce qu'on est pas tous des angoissés de la vie qui doivent consulter?) JE VEUX ÊTRE DANS LE CLAN DES FEES ! (Et merde...). Non sérieusement j'adore l'idée mais j'ai l'impression que tout vas hyper vite. Tu sais comme si c'était parfaitement normal, admis, yolo pas de soucis tout vas bien tout est normal et sous contrôle. - Citation :
- « A partir d'aujourd'hui vous serez effectivement suivie pour mettre la main sur votre voyeur, Melle Revel. D'autres questions ?
- Oui, pourquoi un type est venu du Canada, violant visiblement des lois surnaturelles dont je n'ai pas, encore, connaissance pour me mettre la main dessus ? - C'est une bonne question, pour laquelle nous n'avons pas de réponse.» Il aurait presque pu ajouter "Et bonne journée !" XD. Mince le type il est juste pas rassurant. Il lui donne un millions (au moins...) d'infos et puis... "Ouais non mais en fait on sait pas trop. On maîtrise un peu quoi". Bref tu as une très jolie plume -surtout pour que je te pardonne le passé pour la narration- mais c'est vrai que je trouve que ça manque de détails, de description sur son ressenti, sur les lieux, sur la gestuelle. Je pense que ça mériterait d'être creusé parce que ton idée là elle est vraiment géniale ! -Oui j'ai fais que le début et la partie I parce que la housewife que je suis dois préparer le repas !- |
| | LullabyConnasse Messages : 508 Date d'inscription : 28/07/2014 Age : 31 | Sujet: Re: Les Cendres [S] Dim 1 Mar - 12:23 | |
| Ouah merci beaucoup Ivy et toi aussi Mia Alors j'ai pris note de ce que tu me reproches, et tu n'as pas totalement tort, c'est pas encore assez détaillé. Mais je pense que je vais continuer comme ça pour le moment. Si je dois faire une autre réécriture, je vais peut-être d'abord terminer l'histoire, ça serait bien ^^. D'un autre côté, Tina c'est une sorte de Hippie, toujours zen en apparence. Sans doute parce qu'elle réfléchit trop. A creuser en somme. Voilà, je te remercie pour ce commentaire qui remet en perspective mon histoire. Ça me sera très utile je pense ^^. |
| | La GrenouilleNatalie Sodomie, égérie Dior Messages : 125 Date d'inscription : 10/02/2015 Age : 33 Localisation : Dans un arbre | Sujet: Re: Les Cendres [S] Dim 1 Mar - 12:45 | |
| Je te commenterai avec plaisir le reste dans la semaine - quand j'aurai digéré la mort de mon python qui là me met dans une colère noire foncée...- mais vraiment tu tiens un bon truc ! |
| | LullabyConnasse Messages : 508 Date d'inscription : 28/07/2014 Age : 31 | Sujet: Re: Les Cendres [S] Lun 1 Juin - 17:17 | |
| Avant tout : ne me lynchez pas ! Bon ensuite, je ne vais pas continuer les Cendres, du moins pas tel quel. Je compte réécrire le roman mais avec beaucoup de changements. Sachez que j'avais déjà un peu écrit le suite avant de décider de tout refaire, donc si ça vous intéresse, je posterai la suite, faites moi signe. Ensuite, pourquoi je change tout ? Parce que c'est plat. L'intrigue est plate, mes deux persos principaux sont plats, or j'aime les reliefs . Donc je vais garder des trucs et modifier pleins d'autres. Voilà donc déjà les infos sûres sur la nouvelle version des Cendres, que je viens de commencer à écrire: - L'univers : je le garde mais je vais l'étoffer un peu et peut-être le rendre un peu plus sombre. - Du coup je vais garder l'idée de prophétie mais la modifier. - Les persos : 1/ Je garde *battement de tambours* Sandra, Wolf (de manière inattendue, j'aime bien ces deux-là) Narilon et Dents-de-Requin (parce qu'il me faut un méchant assoiffé de pouvoirs et son fidèle bras droit) qui donc ne changeront. Je garde aussi Tina mais je vais la modifier, la rendre peut-être plus fantasque, mais certainement plus vivante parce que là elle est trop fade pour un phénix. 2/ Vous l'aurez donc compris, je ne garde pas Aïdo dont le seul rôle est d'être le petit-copain sexy et protecteur, et qui du coup deviendra dans la nouvelle version aussi utilise qu'un sèche-cheveux dans le Sahara. Ce qui fat que les Tinil disparaîtront aussi. Anthalas aussi disparaît (vu son utilité jusqu'à maintenant, ça changera pas grand chose ^^') 3/ Pour les autres je ne sais pas encore ça reste à voir ^^ -l'intrigue au final gardera l'idée que Narilon veut mettre la main sur les pouvoirs de Tina, mais il n'y aura pas que ça. Et pour finir il y aura Raust - enfin il est désormais appelé Lord Chase, il n'utilise plus trop son ancien nom. Que peut-on dire de lui sans trop en révéler ? Ah oui il est chiant --'. Mais c'est un perso mystérieux et aussi il en sait beaucoup. Voilà je crois que j'ai fait le tour ^^'. Encore désolée pour le faux espoir.
Dernière édition par Lullaby le Mer 29 Juil - 12:09, édité 1 fois |
| | Meredith EpiolariReine de l'Impro Messages : 1431 Date d'inscription : 29/07/2014 Age : 26 Localisation : Between the peanuts and the cage | Sujet: Re: Les Cendres [S] Lun 1 Juin - 18:08 | |
| Je ne trouve pas que ce soit un faux espoir, nous avons l'espoir de lire quelque chose d'encore mieux ~ Il est très impressionnant de voir le recul que tu parviens à prendre sur ton propre travail, cela est à mon sens un atout qui te sera très utile pour écrire et qui manque à pas mal d'écrivaillons persuadés que leur premier jet est parfait Bref, tu as tous mes encouragements (ah et euh... tu me tues si je te dis que j'ai oublié la moitié des personnages ? /PAN/ ) |
| | Daemoon Messages : 47 Date d'inscription : 27/07/2015 Age : 27 | Sujet: Re: Les Cendres [S] Mar 28 Juil - 14:09 | |
| J'adore ! L'histoire me tient en haleine et j'ai envie d'en connaître plus sur ce monde surnaturel. J'ai particulièrement apprécié l'histoire des dragons même si je sais qu'ils ne seront finalement pas présents.
De plus, j'adore le style de ton écriture, je trouve que c'est réellement important, pas trop solennel mais pas trop enfantin non plus, c'est parfait.
J'attend la suite et la réecriture ! |
| | LullabyConnasse Messages : 508 Date d'inscription : 28/07/2014 Age : 31 | Sujet: Re: Les Cendres [S] Mar 28 Juil - 14:54 | |
| Suite à la demande de Deimoon, je poste la suite des Cendres première version. Attention, contrairement à précédemment, la suite est mon premier jet, non soumis à une réécriture. - Suite premier jet 1:
« Eh ! m'offusquai-je. Laisse-moi marcher toute seule ! - Désolée, me dit-il penaud. » Mais il ne me parlait pas du fait de m'avoir traînée comme un sac à patates. Il reprit : « Ma mère a parfois… disons, des rêves qui lui font voir tantôt des images du passé, tantôt des images du futur. Elle a dû voir quelque chose te concernant. » Il resta silencieux. Nous étions dans un couloir à gauche de l'entrée et il y avait peu de lumière, mais je devinai qu'il réfléchissait intensément à ce qu'avait pu voir sa mère. « En tout cas, reprit-il, en se remettant en route. Elle est bien plus normale d'habitude. » Avant que je n'aie pu faire de commentaire, il ouvrit une porte et m'invita à entrer. Le mot « chambre » était inadapté pour désigner l'endroit. Je vis un petit salon en entrant, moderne, éclairé par une baie vitrée, doté d'une kitchenette, et qui, en plus de celle qu'on venait d'ouvrir, possédait deux portes. Je jetai un regard interrogatif à Aïdo mais il me fis signe d'y aller. L'une des portes donnait sur une salle de bains et l'autre sur la chambre en elle-même, ces deux pièces étant reliées par une autre porte. La salle de bains était spacieuse avec une baignoire, une fenêtre dont les vitres étaient des assemblages de verres colorés et qui illuminait la pièce d'une façon presque magique. Quant à la chambre … Je n'avais pas de mot tellement elle ressemblait à la chambre de mes rêves sauf à un détail près. « Et le baldaquin ? demandai-je. - Pardon ? Fit Aïdo derrière moi. - Il manque juste le baldaquin au lit et c'est la chambre de mes rêves ! D'ailleurs c'est même pas une chambre, ajoutai-je en désignant le salon. - C'est sûr que c'est plus grand que ta « chambre » d'internat ! » Je ne dis plus rien pendant un moment admirant les lieux. « Aïdo ? appelai-je en me retournant vers lui. Pourquoi tu n'as pas le même nom de famille que tes parents ? » Il soupira. « Tu as toujours des questions n'est-ce pas ? - Bah oui. » Il me fit signe de m'asseoir. « Puisque tu vas vivre dans le clan des dragons, il est logique que tu comprennes leur façon de penser. D'abord il y a une différenciation majeure entre les dragons. Il y a la première génération dont fait partie mon père ainsi que le chef de l'autre clan, Khona Apoxin, d'une part, et toutes les autres générations de dragons, d'autre part. La première génération est née du vent solaire qui a permis la création de la terre. Ils n'avaient pas de « parents » à proprement parler, et les noms qu'ils ont pu avoir sont des noms qu'ils se sont donnés eux-mêmes. Au début les dragons ne se sont donnés qu'un seul nom chacun, ils n'avaient pas besoin de « nom de famille ». Ensuite, leurs noms se sont pas mal accordés avec les coutumes humaines. Bref c'est pourquoi quand ils se sont unis, ma mère a pris le nom de famille de mon père pour que même les humains comprennent qu'ils sont liés. Mais contrairement à ce que tu as pu croire, les « enfants » dragons et leurs parents ne restent pas liés généralement. Après les premières années où les deux dragons s'arrangent pour que leur descendant apprenne à se débrouiller tout seul, ce dernier s'en va et mène sa vie comme il l'entend. D'où mon nom de famille différent : il marque le fait que je suis censé mener ma vie comme je le veux, indépendamment de mes parents. La réalité est qu'après mille cinq cents années environ je me suis, par la force des choses, retrouvé dans le clan de mon père, et maintenant je vis avec ma famille. - Si vous n'êtes pas si… proches que ça, pourquoi ta mère t'a embrassé quand nous sommes arrivés ? - Ses visions du futur la rendent toujours bizarre, répondit Aïdo, les yeux dans le vague. La dernière fois où elle a réagi comme ça avec moi c'est quand je suis revenu à notre QG de l'époque alors qu'elle avait eu une vision de moi, mort. Sinon, d'habitude, c'est une vraie dragonne. » Il sourit en disant cela, et je me demandais ce que cela pouvait bien impliquer. Mais j'étais plus intéressée par les visions de sa mère. « Pourtant tu es vivant, sa vision ne s'est pas réalisée. - La plupart du temps quand elle fait des rêves qui ne sont pas que des rêves, elle voit le passé ce qui ne la perturbe pas plus que ça. Par contre quand elle voit le futur, cela reste un futur probable, tout n'est pas écrit à l'avance. Il arrive donc que ses visions ne se réalisent pas si on s'arrange pour qu'elles ne se réalisent pas. C'est ce qui s'était passé cette fois-là. J'avais été prévenu par ma mère c'est pourquoi je suis toujours vivant. - Je vois, répondis-je. » Ce don était intéressant. Mais je ne savais pas si j'en aurais voulu. Soudain je sentis une présence. Me tournant vers la porte d'entrée, je vis Mary dans l'encadrement. Elle poussa un gémissement de frustration. « Mais comment tu fais ? » Qu'étais-je censée répondre ? Aïdo dut voir ma perplexité car il éclata de rire. « Laisse tomber, Mary, même elle, elle ne le sait pas. » Mary émit un grognement terrifiant, et je frissonnai. Aïdo, lui, rit. « Si elle s'enfuit à cause de toi, Illunar ne sera pas content, fit-il remarquer à la jeune femme. - Désolée, s'excusa-t-elle auprès de moi. C'est juste vraiment agaçant qu'une Extrane qui ne sait pas encore utiliser ses pouvoirs puisse me voir alors que je peux me fondre dans le décor comme personne et que même les plus puissants de ce monde ne me détectent pas forcément. - Pas grave, répondis-je automatiquement. » Mais comme sa réplique m'avait fait réfléchir, je demandai : « Pourquoi ce n'est pas toi qui a été envoyée pour me suivre ? - Le but, répondit Aïdo, ce n'était pas de te suivre mais faire en sorte que tu rejoignes notre clan de ton plein gré, et la persuasion, ce n'est pas le truc de Mary. - Moi je t'aurais attachée et ramenée avec moi de force, ajouta-t-elle avec un sourire digne des pires films d'horreur. » C'était un contraste saisissant, la façon dont elle avait d'habitude l'air normale et mignonne, et dont elle pouvait devenir, sans faire d'efforts particuliers, effrayante. « Enfin bref, j'ai entendu Illunar discuter avec Anthalas. Illunar va consacrer tous ses après-midis à entraîner Miss ici. Le matin Dame Edwina l'aidera à s'intégrer en lui expliquant les coutumes des ES et dans une semaine, prête ou pas prête, elle sera présentée au reste du clan. » Aïdo émit un grognement désapprobateur. Moi aussi je n'étais pas contente : on ne m'avait pas demandé mon avis ! « Pourquoi il tient tant à la présenter au plus tôt ! s'exclama l'adorable dragon. - Pour assurer sa sécurité, expliqua une voix grave venant de la porte. » Illunar entra dans la pièce, lui aussi. « Et si quelqu'un décide de la défier ? demanda Aïdo. » Hein ?! Comment ça si on me défiait ? Personne ne m'avait parlé de défi ! J'eus beau regarder intensément Aïdorail, il était bien trop préoccupé par la réponse de son père pour faire attention à moi. « Et bien il vaut mieux qu'elle soit prête d'ici là. » Et sur ces mots, le seigneur du clan occidental des dragons s'en fut. Aussitôt Aïdo le suivit sans plus se soucier de moi. Cool ! J'adorais être snobée ! « Bon, commença Mary. J'y vais, je te laisse t'installer. » Et sans attendre ma réponse elle partit également. Génial, vraiment ! Soupirant je rangeai, réfléchissant à ce qu'il convenait de faire après (je n'avais pas ramené beaucoup de bagages et d'ici une heure tout au plus j'aurais fini). Je fini par mettre au point un plan pour la journée, pas trop détaillé, au cas où quelqu'un déciderait encore pour moi ce que j'allais faire. Je me préparai un petit-déjeuner rapide dans la kitchenette, et ensuite je me mis à la recherche de Dame Edwina. Je la trouvai dans un bureau rempli de plans, en compagnie d'un homme grand (de toute façon ils étaient tous en format géant ici!) avec des cheveux noirs, et des tatouages qui me rappelaient ceux du chauffeur de la limousine. Quand Edwina me vit, elle m'adressa un sourire plus … carnassier que celui qu'elle m'avait réservé lors de mon arrivée. Eh bien j'allais sans doute savoir ce qu'était une « vraie dragonne ». « Tina, je vous présente Anthalas Mason, le vice-chef du clan. Anthalas, Tina Revel. » Je saluai poliment l'homme qui n'affichait aucune expression. « Que puis-je pour vous ? me demanda Edwina d'un ton ferme. - Eh bien il m'avait semblé comprendre que vous deviez m'aider à m'intégrer en m'apprenant les coutumes de êtres surnaturels tous les matins de cette semaine. Et, fis-je en pointant le ciel par la baie vitrée, c'est le matin. - Je suis ravie de voir que vous êtes prête à faire les efforts nécessaires à votre intégration, me dit-elle avec un sourire. » Anthalas hocha la tête, et nous salua avant de sortir. Après quelques minutes de silence, Dame Edwina ajouta : « Bien joué Tine. » Je haussai les sourcils, interrogative. « Anthalas est fidèle uniquement car il sait que si mon mari devait disparaître, Apoxin, le … - Le seigneur du clan oriental des dragons, complétai-je. - Oui. Apoxin viendrait reprendre le clan, et Apoxin est moins … compréhensif qu'Illunar. Donc Anthalas fait correctement son boulot mais il est toujours le premier à contester les décisions de mon époux. - Pourquoi est-il le bras droit d'Illunar alors ? questionnai-je. - « Garde tes amis près de toi et tes ennemis encore plus près. », cita-t-elle. C'est plus simple de le garder à l’œil comme cela. Et puis comme il a un haut poste, il est moins susceptible de faire des vagues. - Et sinon en quoi ai-je bien agi ? m'enquis-je. - Vous lui avez donné l'impression d'être très impliquée, et, que ce soit le cas ou non, il sera moins susceptible de vous faire tuer, lui ou d'autres qui ne sont pas de l'avis de mon époux et à qui il va faire passer le mot. - Me faire tuer ? repris-je. - Oui malheureusement. Vous êtes au courant pour la prophétie ? - Oui, oui. - Et bien certains pensent que le plus simple pour éviter les ennuis, c'est de vous tuer. - Je vois. Est-ce que cela à un lien avec un quelconque « défi » ? - Eh bien oui, Tine, fit Edwina surprise que j'en sache tant. Que savez-vous du Défi ? - Rien, à part qu'Aïdorail redoute le fait que je sois défiée lors de ma « présentation ». » Dame Edwina hocha doucement la tête avant de reprendre. « Chaque clan à ses lois, et dans le notre, constitué en grande partie de créatures carnivores, le Défi est un moyen de régler ses problèmes avec un autre membre du clan : si la personne refuse le Défi, elle est bannie pendant cinq ans du clan, si elle l'accepte, ils se battent dans l'arène, avec tous les autres comme témoins, et surtout avec un arbitre choisi au hasard qui est le seul à pouvoir décréter la fin du combat, qui peut donc se solder par la mort de l'un des opposants. » Le Défi avait vraiment l'air d'être quelque chose de joyeux ! « Dans ce cas, pourquoi ne pas attendre que je sois prête pour me présenter? l'interrogeai-je. - Parce que si Narilon tente quelque chose contre vous, nous n'aurions officiellement pas le droit de faire appel au clan pour vous aider puisque vous n'appartiendrez au clan, qu'à partir de votre présentation aux autres membres. » Ah la politique surnaturelle, je savais bien que ça allait être embêtant !
Edwina m'expliqua rapidement l'histoire de son clan du moins de façon à me faire comprendre sa composition. A l'époque où a plupart des clans s'étaient, les dragons avaient formé deux clans, se connaissant suffisamment pour savoir qu'ils se seraient entretués s'ils étaient restés tous ensemble. Les autres clans , qui avaient eu trente fois plus de membres, avaient contesté leur légitimité. Grossière erreur dans la mesure où un seul dragon pouvait détruire sans trop de difficulté des dizaines d'ES. Peu de temps après la création des clans des dragons, un contingent de harpies était venu voir Illunar, lui expliquant que les harpies avaient depuis longtemps l'habitude de vivre en groupe, mais qu'elles s'étaient révélées incapables de trouver dans leur rang un leader qui aurait su les préserver des attaques incessantes des hommes-loups qui vivaient près de leur territoire. Elles avaient donc proposé de se mettre sous les ordres d'Illunar en échange d'un territoire où elles auraient pu vivre sans être décimées par une autre espèce. Le marché fut conclu, et bien qu'il y eut quelques batailles pour agrandir le territoire des dragons pour accueillir les harpies, cette cohabitation ne créa pas de problème majeur. Les dragons apprirent donc plus sur le mode de vie des harpies : créatures carnivores, elles chassaient en groupe, tantôt les femelles ensemble, tantôt les mâles, et quand un groupe partait chasser l'autre s'assurait de la sécurité des petits et du territoire. Les harpies détestaient les mensonges et elles le sentaient quand on leur mentaient. Ces mensonges d'ailleurs leur donnaient du pouvoir sur leurs auteurs. En effet les harpies avaient le pouvoir de faire souffrir l'esprit du personne consciente d'avoir menti. Elles disaient donc toujours la vérité. Elles étaient loyales, les unes envers les autres, et envers les dragons qui les protégeaient. Par la suite, les harpies s'étaient aussi révélées être de la main d'oeuvre efficace. Douées pour les travaux intellectuels ou physiques, elles étaient la principale cause de la prospérité du clan occidental des dragons. Il n'y avait que deux clans comprenant des harpies au monde : un clan de féerique sur la côte ouest, et un clan d'hommes-aigles et de harpies en Europe. Je réalisai alors que la matinée était très avancée et que j’avais faim. Ce devait être aussi le cas de Dame Edwina car elle me dit que c’était fini pour aujourd’hui, qu’elle me parlerait des chimères le lendemain. Elle m'invita à la rejoindre dans une demi-heure dans la salle à manger. Je retournai dans ma chambre et me mis en tête de trouver un cahier vierge afin de noter tout ce que je savais avant de l'oublier. Une fois fait je cherchai la salle. Je tombai alors sur Aïdo. Il avait un air féroce affiché sur le visage et j'espérais qu'il ne m'était pas destiné. Il plongea ses yeux dans les miens. Je m'abîmai dans la contemplation de ses magnifiques yeux. « Tine, commença-t-il doucement. Je … » J'attendis un peu, désireuse de savoir s'il allait terminer sa phrase, mais comme il n'ajouta rien, se contentant de me regarder dans les yeux, je le relançai : « Aïdo, qu'est-ce qu'il y a ? - C'est juste que je me sens désolé pour toi. - Pourquoi ? m'alarmai-je. - Tu te retrouves mêlée à cette histoire alors que tu n'avais rien demandé. » Je fus soulagée, je pensais qu'il allait m'annoncer une mauvaise nouvelle. « Ah, c'est juste ça. » Il sourcilla : « Comment ça juste ça ? - Bah tu avais l'air si sérieux, j'ai sauté aux pires conclusions moi. » Il soupira, et il me prit le coude pour me faire avancer. « Sois prudente cet après-midi, comme nous avons peu de temps mon père va sans doute être très brutal pour te pousser à utiliser toutes tes ressources et donc tes pouvoirs. Je m'en voudrais si … il t'arrivait quelque chose de grave. » Nous arrivâmes dans une grande pièce avec une longue table ovale, sur laquelle étaient déjà disposés des petits fours (surtout composés de viande), aussi je n'eus pas l'occasion de rassurer le jeune dragon. Illunar et Edwina entrèrent dans la pièce également. « Je vous invite à reprendre des forces Tina, car cet après-midi va être dur. » Je grimaçai ; j'allais finir par avoir peur avec tout le monde qui me mettait en garde.
Après le déjeuner, qui s'était révélé plutôt silencieux, si on ne prenait pas en compte les moments où Illunar, Edwina et Aïdo avaient parlé travail. Illunar me fit signe de le suivre. J'adressai un dernier regard vers son fils qui semblait toujours inquiet pour moi. Nous prîmes l'ascenseur, puis subitement Illunar activa l'arrêt d'urgence. « Tina, j'aimerais savoir, qu'est-ce qui se passe entre Aïdorail et vous ? - Heu … » Je rougis. Dans le genre question gênante, celle-là se plaçait haut dans la liste. « Et bien Aïdo et moi avons cohabité pendant près d'un mois alors nous sommes devenus proches, c'est tout. - C'est tout ? - Eh ben oui", répondis-je. Il resta silencieux un moment avant d'ajouter : « Tina, je n'ai jamais vu Aïdo se préoccuper autant d'une autre personne. » Ça c'était flatteur. « C'est pourquoi je me posais la question du degré d'intimité que vous partagez avec lui. » Et il ralluma l'ascenseur. Il m'emmena dans une salle du sous-sol, très spacieuse, froide, avec une odeur de renfermé et toute en pierre. « Bien commençons, fit Illunar. » Et avant que je n'aie pu ajouter quoi que ce fût, il commença à se déshabiller. Le spectacle en soit était plutôt alléchant mais franchement je n'y étais pas très sensible. Je me demandais si savoir qu'il était le père d'Aïdo avait un quelconque effet inhibiteur. Je remarquai que sa peau commençait à changer, là où il y avait eu une belle peau bronzée, il y avait désormais des écailles dorées. Ses pupilles devinrent des fentes, ses muscles grossirent. En réalité, je vis tout son corps s'agrandir, et bientôt des ailes membraneuses apparurent. Lorsqu'il s'arrêta de grandir, il cracha une gerbe de feu et je trouvai la pièce beaucoup moins spacieuse d'un coup. Il s'exprima alors d'une voix rocailleuse: « Je vais vous mettre en situation de danger, pour que vous libériez vos pouvoirs. » Et sans avertissement, il me cracha des flammes au visage, et je leur échappai de peu. Cinq heures plus tard, les seules capacités que je me trouvais furent un don indéniable pour l'esquive et une souplesse dont je n'avais pas conscience. Illunar mit fin à la séance quand une de ses griffes manqua de m'égorger. Nous remontâmes silencieusement. Mon corps était couvert de coupures en tout genre et de quelques brûlures mineures. Je me rendis dans ma suite, qui est un terme plus convenable que chambre en l'occurrence, et me glissai sous la douche. Je laissai l'eau chaude dénouer mes muscles et fis le vide dans ma tête. Je dus rester longtemps comme ça car j'avais les doigts tous fripés quand je sortis. J'allai enfiler une tenue pour dîner quand je réalisai que je n'avais plus mal. En regardant de plus près je réalisai que je n'avais plus de blessures. Eh, j'avais un vrai pouvoir en fin de compte. Aussi quand Aïdo toqua à la porte, je lui ouvris avec un grand sourire aux lèvres. Il me regarda perplexe : « Ça va ? - Absolument, fis-je en tournoyant sur moi-même. » Je ne pus m'empêcher de rire en voyant sa tête ahurie. « Tu sauras tout dans deux minutes, viens, lui dis-je. » Je l'emmenai dans la salle à manger où ses parents nous attendaient déjà. Il ne fallut que quelques secondes à Illunar pour remarquer que l'énorme coupure que j'avais sur la gorge avait disparu. Il me sourit : « Je vois que vos blessures ont guéri. Et bien on dirait que votre entraînement d'aujourd'hui porte déjà ses fruits. - Félicitations, ajouta Edwina. Si déjà vous avez appris à utiliser votre don de guérison ce n'est pas mal. » Mon enthousiasme retomba brutalement. Je n'avais rien appris, ça s'était fait tout seul ! Ils durent sentir mon manque soudain d'emballement car Aïdo me demanda : « Tu ne l'as pas fait exprès, c'est ça ? » Je secouai négativement la tête. Illunar et Aïdo grimacèrent en même temps, avec exactement la même mimique. Je faillis rire, me rappelant de justesse que j'étais en échec. « Eh bien, Illunar, répliqua son épouse, à la fois d'essayer de la brûler, tu devrais lui apprendre à se servir de cette capacité. » Le chef de clan fit les gros yeux à sa femme, mais ne répondit rien. Visiblement, Edwina savait avoir le dessus sur son mari. Le repas se passa tranquillement, mais si j'étais un peu découragée. À la fin du dîner, Aïdo me raccompagna à ma chambre. « Allez, repose-toi ça ira mieux demain, me dit-il gentiment. - Mouais, répondis-je sans convictions. » Malheureusement, Aïdo avait tort.
Certes, mes connaissances du clan s'améliorèrent dans les jours qui suivirent. J'appris par exemple que les chimères étaient des créatures vraiment sanglantes et féroces, un point qu'elles partageaient avec les Dragons. Mais la discipline n'était vraiment pas une de leurs qualités, et ils avaient du mal à vivre ensemble. C'est pourquoi la seule raison pour laquelle celles du clan du dragons se tenaient tranquilles, c'était parce que Illunar et Edwina avaient sauvé le groupe de chimères constituant leurs ancêtres, et qu'elles leur devaient donc la vie. Elles étaient particulièrement douées pour faire le sale boulot. Malheureusement ces derniers temps, plusieurs d'entre elles considéraient qu'elles avaient payé leurs dettes de vie, et ne seraient pas contre un changement de leader. J'appris que Narilon et Illunar étaient ennemis depuis plusieurs siècles, qu'Aïdorail avait dû rejoindre le clan de son père à cause d'un complot fomenté par ce même Narilon. J'appris qu'en tout le clan était constitué de quatre Dragons, une trentaine de Chimères, une soixantaine de Harpies, de sept Griffons (le chauffeur de notre limousine en était un) et la dernière Lamia, ce qui faisait une centaine de personnes, la plupart employée dans l'entreprise d'Illunar. Mais du côté de mes pouvoirs, ce n'était pas ça. Je parvins à contrôler mon don de guérison, mais aucun autre don n'était apparu à la fin de la semaine. Et j'allais quand même être présentée au reste du clan. Rien que d'y penser mon ventre se nouait. Pourvu que personne ne me défie. Pourtant mon instinct me soufflait que ça ne serrait pas aussi simple.
Le matin du septième jour, je me levai avec un nœud dans le ventre. Je n'avais quasiment pas dormi. Me dirigeant vers le miroir je fus un peu perturbée de voir que malgré tout ce qui m'était arrivé pendant ces dernières semaines, je n'avais pas changé. Mes cheveux roux bruns étaient en pétard et je savais que j'aurais toutes les difficultés du monde à en faire une coiffure potable. Mes yeux bruns, quant à eux, étaient soulignés par des cernes. Très classe Tina, vraiment. Bon l'avantage des cernes, c'était qu'on remarquait à peine les tâches de rousseur sur mes joues. Je n'avais pas une allure athlétique mais au moins j'avais des formes bien féminines. Je pris une profonde inspiration et tâchai d'oublier mes soucis le temps de me préparer. Au bout d'une heure, j'étais plus que prête physiquement, mais mentalement… Je carrai les épaules et sortis de ma chambre. Et tombai nez à nez avec Aïdo. Il arborait un air inquiet qui ne fit que me nouer un peu plus l'estomac. « Viens, ma dit-il. On va manger un morceau. » Manger? Ça ne m'avait même pas effleurer l'esprit. Je grignotai un peu, ne sachant même pas ce que j'avalais. Je commençai à manquer d'air au fur et à mesure que l'ascenseur descendait. Je grimaçai avant de reprendre lentement de grandes inspirations. C'était vraiment pas le moment de paniquer. J'eus toutefois le souffle coupé. Nous étions au sous-sol, au niveau au-dessus de la salle où je m'entraînais avec Illunar. On aurait dit une immense cathédrale. Cet «étage» devait forcément en faire au moins deux. Il y avait des rangées de bancs sur lesquels étaient assis, sous leur forme humaine pour certains, et sous leurs formes naturelles pour d'autres, les membres du clan. Aïdo me devançait, me guidant dans l'allée centrale, jusqu'à son père. Il s'éclipsa ensuite pour se poster à droite de son père. Illunar prit la parole solennellement. « Tania Revel, extrane de votre état, vous avez appris l'Histoire du clan des Dragons occidentaux. Souhaitez-vous nous rejoindre ? - Oui, répondis-je d'une voix fort heureusement ferme. - Acceptez-vous de respecter nos lois élémentaires ? - Oui. - Répétez-les. - Me soumettre aux ordres du chef de clan, c'est-à-dire vous Illunar Tinil, énonçai-je. Respecter les autres membres. Ne régler les conflits que dans l'arène après avoir lancé ou accepté un défi. Ne jamais trahir le clan, pas même un seul membre. Accorder son aide à tout autre membre du clan en difficulté sauf s'il est dans l'arène. Et dans le doute se référer à l'un de mes supérieurs. - Bien. À partir de maintenant vous êtes un membre du clan occidental des Dragons. » Il me fit signe de me retourner et je vis la majorité du clan applaudir. Bon finalement ça n'avait pas été si difficile. Je sentais le nœud de mon estomac se desserrer. Quand un personne se leva et se plaça dans l'allée centrale. Je le reconnus comme étant une chimère, une de celle qui aimerait voir la fin d'Illunar arriver. « Je suis Dersil Folwer, chimère, et je défie Revel, car je considère qu'elle ne mérite pas sa place dans ce clan. » Personne ne pipa mot. Et puis ça me revint, j'étais censée donner mon avis. « J'accepte. »
| m'avoir traîner => traînée verres colorées => colorés (sauf si ce sont les vitre qui sont colorées mais je ne trouve ça pas très clair) eux-même => mêmes ses après-midi => après-midis à le présentée => à la présenter ne m'avait parler => parlé je te laisse m'installer => t'installer à ce qui convenait => qu'il rempli de plan => plans de tout façon => toute des tatouages qui me rappelait => rappelaient celui qu'elle m'avait réservée => réservé (accord avec celui) il moins susceptible => il est m'enquéris-je => m'enquis-je si la personne refuse le Défi, il est banni => elle est bannie a plupart des clans s'étaient => la plupart un contingent de harpies étaient venues => était venu (le contingent) révélées incapable => incapables bien qu'il eu => y eut êtres => être Tu te retrouve => retrouves le déjeuner qui s'étaient => s'était Aïdo avait tord => tort le clan étaient => était tout ce qui m'étais arrivée => tout ce qui m'était arrivé forte heureusement => fort (on fait la liaison) |
- Suite premier jet 2:
On me conduisit au niveau supérieur qui était l'arène, là où Illunar et moi nous étions entraînés. Je fus stupéfaite en voyant des trous apparaître dans les murs. Ah, d'accord. Ainsi tout le monde aurait l'occasion de voir le combat, ou plutôt mon massacre. Je soupirai et fis face à mon adversaire. Bruns, des yeux gris, un mètre quatre-vingt-quinze et cent bons kilos de muscles. Et puis comme cela ne suffisait pas, il se déshabilla pour prendre sa véritable forme. Une bête énorme de 5 mètres de haut, avec une tête de lion, des sabots de chèvre, et un corps hybride entre les deux. Je frémis. Quand il se jeta sur moi j'esquivai en me jetant entre ses pattes. Ce que je n'avais pas vu venir c'était la queue de la créature. C'était un serpent énorme et venimeux. Edwina me l'avait pourtant dit. Mais j'avais oublié. Le serpent réussi à me mordre. Je tachai tout de même d'échapper aux attaques suivantes de Folwer, mais le venin commençait à se répandre et à me brûler de l'intérieur, me donnant de plus en plus chaud, ralentissant mon esprit. Et pas seulement de l'intérieur, puisque des flammes apparurent sur mon corps, brûlant mes vêtements. Bientôt la chaleur fut trop forte. Je suffoquai et me débâtai, incapable de me libérer de cette prison de feu. Ma chair et mon sang alimentaient les flammes. La lumière me rendait aveugle, et mes oreilles étaient assourdies par le crépitement de mon bûcher, et par des cris. Je ne sais combien de temps il se passa avant que je ne me rende compte que c'étaient mes cris. Et mes larmes vinrent alors se sécher dans le brasier. Alors j'arrêtai de bouger, je tus mes hurlements. Et je me concentrai sur les parties les plus tièdes de mon corps. Quand je le faisais ces parties me semblaient alors chaudes. Mais les autres devenaient tièdes à leur tour. Et ainsi de suite. Je recommençai ce cycle infernal je ne sais combien de fois. Suffisamment pour que je m'y habitue. Je laissai mon corps se consumer sans plus penser. Tant que je m'embrasais, j'avais mal, et tant que j'avais mal, j'étais vivante. Et aussi douloureux que cela puisse être, je ne voulais pas mourir. Puis d'un coup tout cessa. Je perdis mes repères, je ne savais plus où j'étais, ni même si j'étais morte ou vivante. Mais je savais qui j'étais : Tine, le feu, et j'étais disparue dans les cendres.
J'ouvris les yeux sur un plafond de pierre. Quand je voulus me redresser, je réalisai que mon corps semblai différent. Je tentai de tendre une main devant moi mais … ce fut une aile, avec des plumes rouges et or, qui apparut dans mon champ de vision. La part logique en moi était vraiment perplexe mais une autre part de moi s'éveillait et me soufflai des instructions. D'abord j'observai autour de moi. Tout était silencieux, et Folwer m'observait, visiblement indécis quand à la marche à suivre. Je fléchis mes deux pattes, et battis des ailes. Je m'envolais légèrement dans les airs, profitant du moindre courant aérien. J'ouvris le bec et laissai échapper un cri mélodieux, comme un chant qui arracha des « oh » de surprise et des soupirs de contentement. Même Folwer dut être touché par la magie de mon chant car il se retransforma en humain. La voix dIllunar résonna alors : « Retires-tu ton défi, Dersil? - Heu, oui. - Et toi, Tina? » J'émis un autre de mes cris mélodieux mais même moi je savais que ce n'était pas clair aussi je me posai sur le sol. Me concentrant, j'attendis que mon instinct me souffle la façon de redevenir humaine. Au bout d'une minute je perdis patience, et décidai de m'adresser à ma raison. Je me concentrai sur ma forme humaine, que j'avais vue ce matin encore dans le miroir, mais aussi à ma manière de percevoir les choses quand j'étais humaine. Bientôt, lentement, mon corps reprit son apparence initiale. De la fumée apparut autour de mon corps et quand elle se dissipa, j'étais à nouveau habillée. Cool, moi qui appréhendais un peu de me retrouver à poil devant tout le monde, j'avais du pot. Relevant, la tête j'annonçai à voix haute et claire : « J'accepte l'annulation du défi. »
Dix minutes plus tard, j'étais dans une lande déserte, couverte d'herbe sèche, et rien d'autres que cette herbe jaune à l'horizon. Des cris. Des cris de désespoir, des appels à l'aide retentissaient. Les cris venaient de partout mais je ne voyais personne. Prenant une direction au hasard, je commençai à marcher. Le soleil ne semblait pas bouger, fixé au dessus de moi comme une énorme lampe. La seule chose qui m'indiquait l'écoulement du temps était la fatigue dans mes jambes à mesure que j'avançais. Je fis une pause pour soulager mes pieds. Soudain je me rappelai ce que j'étais. Je me concentrai, et me mis instinctivement à des flammes, et à la chaleur de d'un bon feu de camp. Aussitôt je m'enflammai. Mais cette fois ce ne fut pas douloureux. Et je m'envolai. D'en haut le jaune devint gris. Et bientôt des formes humaines se dessinèrent. Un grand nombre de ces formes grises pleuraient, criaient ; les autres semblaient vidées de toute vie, comme si elles avaient perdu intérêt pour quoi que ce fut. Je frémis et me rapprochai d'elles. Je me mis à chanter à leurs oreilles, mais aucune des formes grises ne sembla m'entendre. Je ne me décourageai pas pour autant et je continuai. Bientôt quelques unes cessèrent tout de même de pleurer ou crier, et semblèrent vaguement me chercher du regard sans me voir. Je continuai je ne sais combien de temps.
Je me réveillai et vis la lumière filtrer à travers la couette. Je laissai échapper une note ou deux de musique à travers mon bec. Hein ? Note de musique ? Bec ? Humm, visiblement je m'étais pas seulement transformée en rêve. Reprenant mon apparence normale, j'émergeai de dessous mes couvertures. La première chose que je vis, ce fut Aïdo, visiblement mort de rire. Bien que je fus contente de retrouver sur son visage un air joyeux, je n'étais pas sûre d'en apprécier la raison. « Veux-tu qu'on te fasse amener un perchoir ? » Je grognai et lui balançai un oreiller. Je m'enfermai dans la salle de bain et pendant que je prenais ma douche je repensai à ce rêve étrange. Je me demandai si cela signifiait que je devais aider ces gens désespérés, ou si c'était seulement le produit de mon imagination alimentée par de nombreux livres et des films. Je secouai la tête et décidai que ce n'était pas le plus important pour le moment. Je sortis de la salle, habillée et fraîche. Je découvris Aïdo affalé sur le lit, les bras croisés derrière la tête, un genou plié, le pied posé sur le lit, l'autre jambe balançant dans le vide. Je fis de mon mieux pour éviter de baver devant son corps parfait et partis m'asseoir à côté de lui sur le matelas. Il se releva souplement et me regarda droit dans les yeux. « Comment ça va ? - Très bien, répondis-je en levant les yeux au ciel. Dis-moi plutôt ce qu'il s'est passé après que je sois venue me reposer. - Te reposer ? ricana-t-il. Tu as dormi pendant pendant près de 20h! - Quoi?! » Je me relevai et me précipitai sur mon téléphone. Aïdorail avait raison, nous étions le lendemain de la cérémonie de présentation. et j'avais un appel en absence de mon père. C'était vrai qu'il m'appelait tous les soirs pour être sûr que j'allais bien. Soudain, Aïdo m'attrapa par derrière et nous renversa sur le lit. Puis il se mit à me chatouiller, et coincée je ne pouvais me dérober. Il continua jusqu'à ce que je me sois presque étouffée de rire. Quand je me calmai, le dragon s'était sagement assis sur le bord de mon lit, à peine décoiffé. Je soupirai et tâchai de remettre de l'ordre dans mes pensées, et dans mes cheveux. « Alors il s'est passé quoi pendant que j'étais dans les vapes? - Et bien pas grand chose en fait. La vie du clan a repris son cours. Par contre les contestataires de l'autorité de Tinil se sont fait trop discrets à mon goût. - Et quoi? Plus d'inquiétudes sur le fait que ma vie est en danger? Que Narilon me veut et qu'il faut que je sois prête à me défendre? Parce que franchement je pensais qu'à mon réveil j'aurais le droit à un entraînement intensif, et tout et tout. Alors que là tu ne me sembles vraiment pas préoccupé. - C'est vrai que tu ne sais pas, remarqua-t-il. » Je lui décochai un regard noir. Il leva les mains en signe de reddition. « Bon voilà : les phénix ont disparu il y a plus de cinq siècles. Mais mon père en a connu quelques uns. Or la disparition des phénix est incompréhensible. En effet si un phénix est gravement blessé ou "tué", il renaît de ses cendres, donc il n'y a pas plus immortel qu'un phénix. C'est pourquoi je ne m'inquiète pas pour toi. D'un autre côté, reconnut-il, il faudrait savoir ce qui a causé la perte des phénix. - Et même ça, ça ne t'inquiète pas? demandai-je perplexe. - Non, parce que les phénix qu'Illunar a connu ont vécu plusieurs siècles, ça nous laisse donc de la marge. » Je n'ajoutai rien pendant un moment. Puis comme rien ne semblait vouloir gâcher ma journée, je parvins à convaincre Aïdo de m'emmener faire du tourisme, après tout il m'avait bien promit de me faire une visite guidée. Il était encore tôt alors il en profita pour m'emmener petit-déjeuner en face de l'Océan. Ensuite, il m'emmena voir la Statue de la Liberté. Il n'y avait pas encore foule à cette heure-ci, nous n'eûmes pas à patienter longtemps pour entrer. Aïdo, qui était présent le jour de l'inauguration de la Statue, m'abreuva de petites anecdotes tout au long de la visite. La vue d'en haut était tout simplement spectaculaire et j'en restais bouche bée en redescendant. Respectant mon silence, Aïdo ne reprit la parole que sur Ellis Island, où il expliqua, cette fois un peu plus sérieusement, l'histoire de l'île. Ensuite nous nous arrêtâmes pas loin du siège de l'entreprise d'Illunar, et prîmes un pique-nique, que nous partîmes prendre à Central Park. Après avoir déjeuné, nous commençâmes à déambuler dans le parc. « Dis-moi, dis-je en interrompant le silence tranquille qui s'était installé entre nous. - Oui ? - Tu as vécu plus de deux milles années, mais tu me parles peu de ton passé, alors que, par contre, tu as des tas de choses à dire sur les endroits qu'on visite. Pourquoi ? » Il resta silencieux un moment, mais je savais qu'il me répondrait. Alors en attendant je m'imprégner du peu de quiétude que les visiteurs laissaient émaner du parc. Fermant à demi les yeux je savourais le vent dans mes cheveux. J'entendis Aïdo soupirer, et il m'attira sur un banc où il me fit asseoir sur ses genoux. Il me serra dans ses bras et me murmura à l'oreille : « Je ne te dis rien de mon passé parce que je ne vois pas ce qui pourrait t'intéresser dedans. - Bah la solution est simple, tu me racontes tout et je décide ce qui est intéressant ou non. - Je commence par le début alors ? demanda-t-il amusé. - Quand on ne sait par où commencer … - Bien, fit-il avec un sourire. Je suis né dans la forêt Amazonienne. Ma mère m'y a laissé dès que j'ai su chasser tout seul. Pendant des dizaines d'années je n'ai été que le plus puissant prédateur des lieux. Puis les humains m'ont intrigué et j'ai pris forme humaine, étant un dragon de seconde génération, ce fut plutôt facile pour moi. Mais bon au bout de quatre, cinq siècles la nature humaine a perdu de son intérêt. - Piouff, n'importe quoi, tu peux pas avoir fait le tour de la nature une humaine en moins d'un millénaire! m'exclamai-je faussement indignée. » Il me regarda moitié amusé, moitié exaspéré. « En effet, j'ai du raté quelque chose d'essentiel, puisque quasiment à chaque fois que tu me parles, tu me surprends. En même temps tu n'es pas humaine, mais Extrane. - Et les êtres surnaturels sont plus intéressant que les humains ? - Seulement quand on part du point de vue que les ES peuvent influencer mon espérance de vie, il devient important de bien les connaître, même si en soi c'est dépourvu d'intérêt. D'ailleurs à propos d'espérance de vie … » Je réalisai que tout était silencieux autour de nous. Oh oh. Il commença à se déshabiller et me tendit ses vêtements tandis que j'admirai son torse musclé, ses biceps, … A ce moment-là un bruit attira mon attention derrière moi. Oh non! Dents-de-Requin était là ! Un rugissement à faire trembler les murs retentit derrière moi. Faisant demi-tour, je vis en Face de moi un Dragon aux écailles couleur cuivre. Plus petit qu'Illunar, il était toutefois bien plus grand qu'un autobus. Il me fit un clin d’œil. Un clin d’œil ? Je me baissai juste avant qu'il ne se mit cracher du feu autour de lui. Heureusement il n'avait pas soufflé assez fort pour brûler les arbres. Mais il avait gagné du temps pour m'attraper entre ses griffes et reculer vers une large clairière. Il me plaça sous lui. « Tu vas regretter de l'avoir prise, Karthalon! Quant à toi Revel, tu vas regretter de ne pas avoir rejoint le clan de mon maître. - Ça fait beaucoup de regrets tout ça, relevai-je. » Je vis le corps de l'immense dragon au-dessus de moi être secoué d'un spasme; Je l'avais fait rire apparemment. Mais du côté de Dents-de-Requin (bon sang mais c'était quoi déjà son nom ?), c'était plutôt des tremblements de rage. Il avait deux lames, une épée dans la main gauche et poignard dans la droite, et il s'élança sur Aïdo, en même temps que quatre autres fées au moins aussi armées. Ils attaquaient Aïdo de toutes parts, et bientôt je vis du sang couler sur les flancs du dragon. Je commençais à sérieusement m'inquiéter, quand brusquement Aïdo balaya d'une patte trois de ses ennemis et transperça les corps des deux autres. Les trois restants se mirent à tourner autour de lui, cherchant la moindre faille. Soudain, l'un d'entre d'eux dut en voir une, car il plongea sous la tête du dragon. Mais tout ce qu'il parvint à faire fut se planter sur les crocs de la mâchoire du bas du dragon, après que celui-ci et rapidement bouger sa tête. Aïdo tituba au-dessus de moi. Je compris alors la tactique d'Aïdo. Il faisait juste croire qu'il était blessé et fatigué pour berner ses ennemis. Je m'empêchai de justesse de pousser un soupir de soulagement. S'ils me voyaient trop détendue, nos adversaires se méfieraient. Il fallut plus de temps à Aïdo pour tuer le dernier compagnon de Dents-de-Requin. Quand ce fut fait, il fut libre de bouger pour se battre face à ce dernier. Il l'assomma en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire. Il traîna le corps du vaincu jusqu'à moi. Charmant. Et, comme il commençait à reprendre forme humaine, je pris soin de détourner le regard en lui tendant ses fringues. « Tu ne mates pas ? remarqua-t-il amusé. - Non, c'est pas vraiment le moment. » Visiblement, combattre l'avait rempli d'excitation. « Et on en fait quoi de ça ? interrogeai-je en pointant Dents-de-Requin. - On l'emmène à la tour. Je le prendrai dans ma patte pendant qu'on volera. » Voler ? Alors là j'étais partante ! Je fermai les yeux et me concentrai pour me rappeler la sensation du vent agitant mes plumes et de légèreté découlant de ma forme surnaturelle. Des picotements me parcoururent et je rouvris les yeux. « Ce n'est pas très juste, remarqua Aïdo en fronçant ses sourcils. Comment tu fais pour faire apparaître et disparaître tes vêtements ? Même mon père qui a des milliards d'années ne sait pas faire ça. » Je lançai un petit cri mélodieux, mais mon compagnon entendit très bien l'intonation moqueuse. Il plissa les yeux et il redevint dragon. Je m'envolai pour me poser sur sa tête, qu'il secoua pour me déloger et je m'envolai à nouveau en égrenant des notes remplies de joies, l'équivalent d'un rire sous ma forme humaine. Aïdo prit lui aussi son envol et nous prîmes la direction de la tour du clan. J'aimais sentir le vent sur ma tête, l'air sous mes ailes lorsque je planais. Je virevoltais, appréciant pour la première fois pleinement mes nouvelles capacités, je me sentais plus libre que je ne l'avais jamais été. Quand Aïdo se posa sur le toit de l'immeuble, je restai dans les airs. Je vis Aïdo confier Dents-De-Requin à deux hommes musclés. Sous sa forme humaine il m'observa voltiger au-dessus de lui. Lorsque j'eus fini de tester mes limites et mes possibilités sous ma forme de phénix, je me posai à mon tour. Cette fois, je fis en sorte de ralentir ma transformation afin de de bien comprendre comment elle avait lieu. Je sentis mes os s'allonger, mes organes internes se modifier, la chair se… et bien se décompacter en gros. Mes plumes s'embrasèrent et quand elles s'éteignirent, mes vêtements se recréèrent. Peut-être que … « Dis Aïdo ? Tu voudrais faire une petite expérience avec moi ? - Heu … Oui, répondit-il perplexe pendant que je lui tendais mon étole. - Tu veux bien me brûler ça, s'il te plaît ? Attends pas ici, le vent va disperser les cendres. » Toujours un peu perdu, il me fit néanmoins entrer à l'intérieur où il mit feu à mon vêtement. « Et maintenant ? me demanda-t-il. » Je lui adressai un petit sourire, et positionnai ma main juste au-dessus des cendres. Ensuite je me rappelai ce que j'avais ressentis lors du Défi. La chaleur qui m'emplissait puis la fin inattendue, la façon dont la température ambiante m'avait parue glaciale après mon embrasement. Et mon étole reprit sa forme originale. Je me drapai dedans en souriant à mon dragon préféré. Il avait l'air, eh bien, admiratif. Puis son regard s'aiguisa. « C'est comme ça que tu t'y prends pour te retransformer avec tes vêtements ? supposa-t-il. - Oui, je le fais instinctivement, mais c'est ça. - Mais quand tu te transformes en phénix et que tu brûles tes vêtements, les cendres s'éparpillent, fit-il remarquer. - En fait, repris-je doucement en me concentrant, je pense que quand je me transforme, mon corps absorbe les cendres de mes vêtements, de la même façon que, quand je suis redevenue humaine, mon corps a absorbé les cendres de mes plumes. Mais je suis pas sûre j'essaierai de faire attention la prochaine fois. » Aïdo hocha la tête et me prenant par la main, me guida jusqu'à ma chambre. « Et pour Dents-De-Requin ? demandai-je - Les Chimères sont sans doute en train de l'interroger ou alors c'est Illunar qui s'en charge. » Il referma la porte derrière nous et d'un geste leste, m'attira à lui et m'enferma dans ses bras. Je posai ma tête contre sa poitrine. Humm, c'était certes agréable, mais en y réfléchissant je devais reconnaître que c'était étrange cette intimité entre nous alors que nous n'étions pas ensemble. Enfin, il me semblait. Je relevai la tête dans l'idée de discuter de notre relation avec lui, mais Aïdo en profita pour m'embrasser. Pendant quelques minutes je ne pensais à rien d'autre qu'à la douceur de notre baiseur, à la chaleur de son corps si près du mien, à ses bras forts autour de moi. Il se détacha finalement de moi pour nous permettre de reprendre notre souffle. Je restai hébétée un moment. Puis secouant un peu ma tête, j'ouvris mes lèvres. Anticipant la réaction d'Aïdo je posai ma main sur sa bouche. « Soyons clair. Les câlins, le baiser, ça veut dire qu'on est ensemble ? - Eh bien oui, à moins que tu ne veuilles pas. » Il avait l'air un peu trop sûr de lui à mon goût, et j'étais tentée de refuser rien que pour lui effacer son sourire arrogant. Mais il était magnifique quand il souriait et je finis par laisser tomber l'idée. Soupirant je lui demandai quelle était la suite du programme. « Film et pop-corn sur le canapé ? proposa-t-il. - Heu, mais dis-moi, il t'arrive de travailler ou tu es affecté au baby-sitting des nouvelles ? le taquinai-je. - J'ai tout mon temps pour travailler mais plus tard, me dit-il avec un sourire ensorceleur. - Je vois, dans ce cas va pour film et pop-corn. - Et canapé, ajouta Aïdo avec des étincelles dans les yeux. » Je lui adressai une moue faussement réprobatrice avant d'aller choisir un blu-ray. Je choisis un film d'action, plus pour la bande-son que pour l'histoire pendant que mon... eh bien mon petit-ami fermait les rideaux. Nous allions nous installer sur le canapé quand le portable de mon copain sonna. Je fus étonnée, au vu du mécontentement qu'affichait son visage, qu'il décroche. Quelques mots de son correspondant, que je ne compris pas, amena une expression grave sur le visage d'Aïdo. Et moi qui pensais ne plus revoir cet expression-là depuis la vieille. Il me fit signe de m'approcher et il me serra très fort dans ses bras tout en répondant à son interlocuteur. « Je des- nous descendons tout de suite. » Et il raccrocha, je lui lançai un regard interrogateur mais il secoua la tête en signe de dénégation et me poussa en dehors de la chambre. Je fronçai les sourcils, agacée par la tendance au secret d'Aïdo. Dans l'ascenseur je menaçai d'appuyer sur le bouton d'arrêt, mais il m'en empêcha, et en soupirant expliqua : « Ma mère a disparu et mon père ne parvient pas à la contacter. De quelque manière que ce soit. On descend dans son bureau et on va organiser à la fois sa recherche et ta protection. - Ma protection ? On est revenus à la case départ, il faut me protéger à tout prix, et bla, bla, b- » Aïdo stoppa l'ascenseur, et brusquement, m'embrassa. Au bout d'une minute ou deux, Il se sépara de moi, essoufflé, tout comme moi. Avant de redémarrer l'ascenseur, il me dit : « Peut-être bien qu'aujourd'hui je me suis un peu laissé aller, parce que j'étais content que ton intronisation se soit plus que bien passée, mais je n'ai pas oublié ma promesse. Je ferai en sorte que tu puisses réellement choisir de partir ou de rester. » Je voulus protester mais il m'en empêcha.
| nous étions entraîné => entraînés cent bon kilos => bons assourdis => assourdies avant que je me rendis compte => avant que je ne me rende compte c'était mes cris => c'étaient pour que je m'y habituasse => habitue Tant que je m'embrasai => embrasais je posai => je me posai que j'avais vu => vue mon corps repris => reprit désespoirs => désespoir je devait => devais je sois venu => venue trop discret => discrets Après avoir déjeuner => déjeuné tous étaient silencieux => tout était silencieux Je baissai => me baissai il n'avait pas souffler => soufflé Mais il avait gagner => gagné pour déloger => me déloger Je adressai => lui adressai la température ambiante m'a paru => m'avait parue sa forme original => originale mais lèvres => mes lèvres On est revenu => revenus plus que bien passé => passée |
Dernière édition par Lullaby le Mer 29 Juil - 12:09, édité 1 fois |
| | Daemoon Messages : 47 Date d'inscription : 27/07/2015 Age : 27 | Sujet: Re: Les Cendres [S] Mar 28 Juil - 16:13 | |
| Fin du premier jet, j'apprécie toujours autant et tu as très bien coupé la fin ! Cependant on voit en effet que le travail fut moins important sur cet extrait, j'y ai décelé quelques fautes et certaines phrases sont parfois dures à comprendre. Mettant cela de côté, la trame reste intéressante, j'aurais aimé que tu continues sur ce chemin, j'espère donc que la réécriture sera encore plus prenante Je lirai le deuxième jet plus tard et rééditerai mon commentaire |
| | LullabyConnasse Messages : 508 Date d'inscription : 28/07/2014 Age : 31 | Sujet: Re: Les Cendres [S] Mar 28 Juil - 16:52 | |
| J'en profite pour mettre la fin, je n'ai rien d'autre sous la main, sauf le début de ma refonte, mais je la posterai quand je serai sûre de moi, et peut-être dans un autre sujet, pour pas tout mélanger. Pour ce qui est du découpage, c'était plutôt aléatoire, je ferais mieux pour la suite, promis ^^. Et s'il y a des fautes, c'est surtout parce que Rimi n'est pas encore passée derrière ^^. (Encore merci ma petite dragonne ). Et désolée, pour la refonte; la trame sera un peu différente, mais intéressante, j'espère ^^. - Suite premier jet 3 et fin:
Je sentis la résistance de l'air sous mes ailes, tandis que je planais au-dessus de la lande grise. Cette fois encore j'entendis les cris de désespoir et je me mis à chanter pour tenter de calmer quelques unes des formes humaines. Soudain quelque chose d'étrange se fit entendre. On m'appelait: « Tine, s'il te plaît, Tine. » Je lançai un petit cri et j'accélérai les battements de mes ailes en me dirigeant vers l'origine de la voix. D'abord je ne distinguais rien parmi la foule d'ombres grisâtres. Puis mes yeux furent attirés par une lueur verte. Je m'approchai de la silhouette. Brusquement je la reconnus: Edwina. Je me posai devant elle et émis quelques notes. « Bonjour Tine, ou bonsoir, je ne sais plus.» Réalisant que je ne pouvais pas converser sous ma forme de Phénix, je me transformai. Lorsque je le fis, les cris cessèrent et je me retrouvais vêtue de mon pyjama (très classe d'ailleurs, avec quelques trous et des nounours imprimés dessus). « Edwina, comment ... - C'est lié à tes pouvoirs de Phénix, Tina, et au peu de magie qu'il me reste. Écoute, je ne connais pas les détails mais j'ai eu l'intuition que si je t'appelais en rêve, tu viendrais. Et tu es venue. - D'accord, je comprends, fis-je. » J'étais assez lucide pour comprendre que ce n'était pas le moment d'y réfléchir plus en avant. « Edwina, où vous êtes ? Comment on peut vous aider ? - Tina, je réessaierai dans deux jours - ou deux nuits je ne sais toujours pas - de t'appeler en rêve. Il faut que tu amènes Illunar avec toi cette fois-là. Il saura utiliser un sort pour me retrouver. Et surtout méfiez-vous, il y a un traître dans le clan. - Oui, on sait, et ... - Dans ce cas je n'ai plus rien à te dire. » Et tout devint flou.
Je me réveillai en sursaut. Il faisait sombre et mon réveil indiquait 02:17. Je me levai précipitamment, enfilai un gilet et me ruai hors de ma chambre. Un garde du corps m'arrêta. C'était Wolf. « Mlle Revel ? - Mon prénom c'est Tina et il faut que je parle à Aïdo. - Mlle Re- Tina, suivez-moi je vous prie. Je dois savoir: est-on en danger ? - Pas plus qu'on ne l'est depuis la disparition d'Edwina. » Il hocha sobrement la tête sans rien ajouter. Son calme et sa maîtrise m'aidèrent à me reprendre et ce fut l'esprit clair que je retrouvai Aïdo dans son bureau, précédée par Wolf et suivie par un autre homme. Sur le meuble en fer et en verre étaient éparpillés des feuilles désagrafées. Mon copain avait les cheveux en bataille mais son regard restait clair malgré l'heure tardive. «Tine ? - Faut que je te parle.» Il fit signe à mes gardes du corps de rester dehors et ferma la porte derrière moi. Curieuse je demandai, malgré l'importance de ce que j'avais à lui dire, ce qui le retenait aussi tard. « Des pistes sur le traître. Enfin d'après ces papiers ils sont plusieurs. Ou alors ce sont de fausses pistes.» Il soupira avant de reprendre : « Mais ce n'est pas pour ça que tu es réveillée, n'est-ce pas ? - Non mais si tu crois que ton père est lui aussi encore debout il vaut mieux que je vous parle à vous deux.» Il me regarda d'un air intrigué mais n'ajouta rien pendant quelques secondes. « Il faudrait que tu prennes l'habitude de l'appeler Illunar et pas "ton père" je te rappelle que tout le monde n'est pas au courant. - Désolée j'essaierai de faire attention, répondis-je en faisant une petite moue boudeuse.» Mais Aïdo ne répondit pas sentant que quelque chose d'important s'était passé. La seconde d'après Illunar entra dans la pièce. «Alors ? » fit-il. Il avait l'air épuisé et ses yeux brillaient d'une lueur dangereuse. Je pouvais sentir le désespoir naissant en lui, comme un écho des lamentations que j'entendais dans mes rêves étranges. Instinctivement je m'approchai de lui et, me hissant sur la pointe des pieds, je posai ma main sur son front. Sans savoir comment je m'y pris, j'insufflai un peu de mon énergie dans son corps. Aussitôt il se détendit et, reculant, je vis qu'il semblait moins exténué. «Merci Tina. Alors pourquoi cette réunion imprévue ?» Il ne me fallut pas longtemps pour leur rapporter par télépathie - c'était plus sûr -mon rêve. « Dans 48h donc ? demanda un Illunar dans ma tête, visiblement prêt à en découdre. » Je hochai la tête. Il se mit à faire les cents pas dans le bureau. Mis à part le bruit des chaussures du dragon sur le sol, il n'y avait pas un bruit. Je soupçonnais Aïdo et son père de poursuivre la conversation télépathique sans moi. Soupçon qui se confirma quand Illunar cessa ses allers-retours et qu'Aïdo se mit à grincer des dents. J'émis un soupir audible qui fit se tourner vers moi les deux autres. « Si vous ne voulez pas en parler avec moi, je vais me coucher, j'ai que moyennement envie de jouer les potiches, expliquai-je à voix haute. - Vous avez raison Tina, dit Illunar avec un sourire triomphant à l'adresse d'Aïdo, vous avez le droit de savoir de quoi il en retourne. » Bon si le vieux dragon souriait c'est qu'il allait mieux pas de doute. Sa voix reprit dans ma tête : « Nous devons découvrir le traître avant d'aller chercher Edwina, nous avons donc moins de deux jours. Je voudrais donc vous utiliser comme appât. - Heu ça me va. Mais ça me serait pas un ... disons grossier ? - Eh bien vous avez chargé tout un tas de gens de me protéger et si j'ai l'air sans protection d'un coup, ça paraîtrait étrange non ? » Ce fut au tour d'Aïdo d'avoir un sourire satisfait, qui ressemblait beaucoup à celui de son père. « Tu vois, elle a raison.» Illunar prit un air fâché. Mais avant qu'il ait pu prononcer un mot je repris mentalement : « Écoutez quel est le but du ou des traîtres ? - Faire déchoir Illunar et prendre la tête du clan, répondit Aïdo. - Donc quelle est leur véritable cible ? » Mon petit ami et son père mirent aussitôt un plan sur pied. Quand ce fut fait je pris congé. « Après tout, fis-je remarquer à voix haute, il faut que je sois en forme pour ma séance d'entraînement demain. » Je conclus ma tirade par un clin d’œil à l'adresse d'Aïdo. Celui-ci fit une moue boudeuse. Eh non je n'avais pas oublié qu'il devait m'apprendre à me battre !
Le lendemain matin je me réveillai de plutôt bonne humeur. Après des semaines de calme avoir enfin un plan d'action avait de quoi réjouir. Néanmoins je tempérai ma joie. Si j'avais l'air trop contente les gens se poseraient des questions. Aïdo m'attendait à l'entrée de ma chambre, vêtu d'un T-shirt et d'un caleçon plutôt moulant pour le plus grand plaisir de mes yeux. Il m'obligea à prendre un copieux petit-déjeuner avant de m'emmener dans la salle de sport qu'il avait dû réserver puisqu'elle était vide. « Bon, fit Aïdo. Avant de commencer, est-ce que tu as déjà pratiqué un sport de combat ? » Je le regardai un long moment silencieusement. Mon petit-ami finit par conclure : «Ok donc on part de zéro. Bon quel doit ton premier réflexe quand on t'attaque et que tu n'as personne pour te protéger ? - Heu ... M'envoler ? - En somme t'enfuir, oui. » Pendant une heure il détailla différentes façons d'échapper à un adversaire, démonstrations à l'appui. Je pouvais sentir quelques bleus qui commençaient à me lancer à travers tout mon corps à la fin de la première partie de l'entraînement. « Tu veux t'arrêter ? me demanda mon homme. » Je lui jetai un coup d’œil soupçonneux. Il avait un air indéchiffrable, trop lisse à mon goût. Aussi, bien que j'avais très envie de dire oui, je répondis le contraire. Ce fut son sourire féroce et éblouissant qui s'afficha sur son visage. Malgré moi je lui souris en retour. Mal m'en prit. Quelques secondes plus tard j'étais coincée sous lui, dos au sol, sa bouche près de mon oreille. « Maintenant que tu es piégée à terre, qu'est-ce que tu fais ? m’interrogea-t-il. » Franchement, notre position m'inspirait bien d'autres pensées, à des milliers d'années-lumière de celle de fuir. Sans le vouloir je fis appel à mes pouvoirs pour faire disparaître les vêtements de mon petit-ami. Bien que cela ne l'avait pas brûlé, l'incinération de ses habits le distraya suffisamment pour que je puisse me dégager et m'éloigner. Par chance tout n'avait pas disparu, il lui restait encore son caleçon. « Dis moi que c'est pas comme ça que tu comptes t'échapper si un jour ça arrive. - Non ! J'ai pas fait exprès ! » Je pouvais sentir le rouge me monter aux joues, mais malheureusement pour moi ma honte ne s'arrêta pas là. En effet, quelques instants plus tard, Mike, la chimère affectée à ma protection et en qui Aïdo avait confiance entra dans la salle d'entraînement à l'improviste. « Aïdo, j'arrivais pas à te … » Avisant la tenue de mon partenaire, la chimère se reprit : « Heu, je vous dérange alors je repasse plus tard. » En ressortant je le vis nous adresser un clin d’œil salace. Quand à Aïdo il sembla hésiter entre me réprimander ou rire. Finalement, il éclata de rire, sans doute influencé par la teinte rouge tomate de mon visage. « Bon je pense que ça serait bien que je récupère mes vêtements maintenant, me fit-il remarquer quand il se calma. » Hochant la tête sans un mot, je m'approchai et avec un peu de concentration je parvins à faire revenir ses vêtements sur lui – avec un certain regret tout de même. Au lieu de se reculer, Aïdo m'enlaça et déposa un baiser sur me lèvres. Ses yeux pétillaient encore d'amusement. « Tu es décidément imprévisible Tine. Qu'est-ce qu'on va faire de toi ? » Me serrant un peu plus contre lui, je soufflai à son oreille : « Moi j'ai bien des idées ... » Je sentis frissonner mais avant qu'il ne me serre encore plus fort, j'échappai à son étreinte – grâce à une technique qu'il venait de m'apprendre. « Mais ça devra attendre, parce que c'est déjà suffisamment la honte ce qui vient de se passer. Mike va sans doute répandre la rumeur partout maintenant. - Raison de plus, me fit remarquer Aïdo » Son sourire de prédateur sur le visage, il s'approcha lentement de moi, tout à fait sûr de lui, faisant jouer ses muscles sous ses habits ajustés. Je déglutis nerveusement, ce qui élargit encore plus son sourire. « Heu … - Oui ? me demanda-t-il d'une voix séduisante. » Mon cerveau se mit en pause quelques secondes le temps pour mon dragon adoré de se rapprocher encore plus. Je reculai de quelques pas et forçai mon cerveau à reprendre du service : « Tu n'est pas censé m'apprendre des trucs ? - Mais si. Je veux t'apprendre à te libérer si on t'attrape. Mais pour ça, il faut que tu me laisses t'attraper. » J'allais répliquer quand la porte de la pièce s'ouvrit toute grande sur Sandra. « Alors les amoureux, on fait des bêtises dans la salle d'entraînement ! » Bon sang de bonsoir, pas moyen d'être tranquille quelques minutes. Non pas qu'on ait vraiment besoin d'être seuls vu qu'on ne faisait que s'entraîner – enfin presque – mais bon être juste tous les deux ça aurait bien aussi. Bref. Aïdo émit un petit soupir. « Oui Sandra ? - Wolf voudrait revoir un truc avec toi au sujet de la sécurité de Miss ici présente, expliqua-t-elle en me désignant. - D'accord, tu veux bien continuer d’entraîner Tina ? - Ça dépend, faut que je me déshabille ? » Mon homme leva les yeux au ciel tandis que je jurais à voix basse. Sandra éclata de rire alors qu'Aïdo sortait sans un mot de plus. La Lamia se changea rapidement puis vint me rejoindre. Sans préambule elle fonça sur moi. Heureusement j'avais bien enregistré ce que m’avait appris Aïdo et je fus à la hauteur pendant la demi-heure où elle s'acharna sur moi. Pour une fois, je vis la prédatrice en elle. Même si le clan veillait sur elle, elle n'en avait sans doute pas vraiment besoin. Quelque chose me disait que sous ses robes haute couture se cachait une guerrière redoutable. Cela me donna envie d'en savoir plus sur elle. Aussi quand elle accepta d'arrêter, nous revînmes au penthouse où je l'interrogeai. « Dis moi Sandra, c'est quoi ton histoire ? Comment t'as fini dans ce clan ? » Elle me lança un regard surpris, avant de retrouver son sourire habituel. « Après ce matin, tu te doutes que je ne suis pas faible et sans défense. Mais j'ai beau être une puissante combattante, je ne peux pas non plus m'opposer toute seule à un clan entier. » Elle fit une petite moue en réponse à ma mine interrogative. Ménageant le suspense, elle entreprit de couper soigneusement la viande du déjeuner que nous préparions. Finalement elle reprit son récit : « Alors il y a un siècle et demi, je vivais en Europe en l'est, pile dans le territoire du plus important et connu des clans vampiriques. Je te laisse deviner ? - Alors le nom exact je sais pas mais je suppose que c'est en Transylvanie, et que Dracula en a fait ou en fait toujours partie ? - En plein dans le mile ma grande. En fait, Dracula en fait toujours partie. C'est un chic type soit dit en passant. Les empalements, c'était juste un phénomène de mode, histoire d'effrayer ses ennemis. Ça n'a pas duré longtemps. Enfin peu importe. Bref, à l'époque j'ai commencé à fréquenter un vamp de ce clan. Forcément avec ma chance habituelle, c'était un abruti fini. » Elle poussa un soupir qui transpirait l'agacement et la déception. Essuyant ma main sur un torchon, je la posai ensuite sur l'avant-bras de la lamia, en signe de compassion. je sentis une sorte de chaleur parcourir ma main. Sandra se redressa un peu et je vis un beau sourire s'épanouir sur son visage. «Mais on va pas laisser un mec me gâcher la vie. Et puis si des vieux Dragons comme Tinil et sa femme ont pu trouver le grand amour, il n'y a pas de raison pour que ça m'échappe. » Ponctuant sa tirade d'un clin d’œil, elle reprit avec entrain : «Donc quand j'ai voulu quitter le vampire en question, disant que ça ne s'est pas bien passé. Il a convaincu pas mal d'autres vampires de me faire prisonnière. J'ai été obligée de tuer quelques vamps, dont l'infant du rival politique de Dracula. Celui-ci a eu la gentillesse de me faire prévenir que j'avais intérêt à quitter les lieux, mais aussi à trouver un clan capable de me protéger des vamps. Bref la chance a voulu que je rencontre notre cher Aïdorail sur un bateau en partance pour les Etats-Unis. Pour info j'ai essayé de le séduire, mais il était pas intéressé. » Je fis la moue. Merci beaucoup Sandra, pensai-je. Ce n'était pas vraiment une information que j'aurais voulu connaître. Alors comme ça notre lamia se languissait de trouver l'âme-sœur. «Tu as quel âge d'ailleurs, si ce n'est pas trop indiscret ?» Elle éclata de rire avant de répondre : «Mon âge exact ça va être compliqué, mais je dois avoir quelques dix milles années au compteur. »
| avec sous ma forme => sous ma forme Son calme et sa maîtrise m'aida => m'aidèrent desagraffées => désagrafées Faut quand je te parle => que je te parle de restait => rester d'une leur => lueur S'en savoir => Sans savoir ça me serait pas => ça ne serait pas tu n'a => tu n'as différente façon => différentes façons distraya => euh... ??? j'arrivai pas => j'arrivais d'être seul => seuls je jurai => je jurais le nom exacte => exact faire parti => partie ont pu trouvé => trouver j'ai voulu quitté => quitter J'ai été obligé => obligée du rivale => du rival Mon âge exacte => exact |
Dernière édition par Lullaby le Mer 29 Juil - 12:11, édité 2 fois |
| | Daemoon Messages : 47 Date d'inscription : 27/07/2015 Age : 27 | Sujet: Re: Les Cendres [S] Mar 28 Juil - 18:55 | |
| Ah j'adore !! *-* J'en ai même oublié mon plat de tartiflette qui attendait sagement de passer au four c'est pour te dire ! Tu me tiens au courant lors de l'édition, je serai la première fan a crier et bousculer tout le monde pour que tu me signes ton roman |
| | LullabyConnasse Messages : 508 Date d'inscription : 28/07/2014 Age : 31 | Sujet: Re: Les Cendres [S] Mar 28 Juil - 19:09 | |
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| | Meredith EpiolariReine de l'Impro Messages : 1431 Date d'inscription : 29/07/2014 Age : 26 Localisation : Between the peanuts and the cage | Sujet: Re: Les Cendres [S] Mer 29 Juil - 19:36 | |
| - Lulla a écrit:
- Encore merci ma petite dragonne
Je t'en prie ~ Je ne vais pas commenter le fond plus que ça puisque tu vas tout reprendre de zéro, mais même si ce genre d'histoires n'est pas ce que je préfère lire tu es très douée dans ton genre Je note aussi : - Lulla a écrit:
- Par contre quand elle voit le futur, cela reste un futur probable, tout n'est pas écrit à l'avance. Il arrive donc que ses visions ne se réalisent pas si on s'arrange pour qu'elles ne se réalisent pas.
Ose dire que tu ne t'es pas inspirée du don d'Alice Cullen dans Twilight. Je ne sais pas si c'est dérangeant, mais moi je n'aime pas lire un truc que j'ai déjà vu quelque part Pour la forme, ce sont juste des petits oublis : "la plupart des clans s'étaient" => pas de fin de phrase "un clan de féerique" => bizarre, je pense que c'est un coup de ton T9 "et me mis instinctivement à des flammes" => à penser ? - Lulla a écrit:
- - Heu ça me va. Mais ça ne serait pas un... disons grossier ?
- Eh bien vous avez chargé tout un tas de gens de me protéger et si j'ai l'air sans protection d'un coup, ça paraîtrait étrange non ? » Il manque une réplique. "distraya" => Traditionnellement, les verbes en -raire ne se conjuguaient ni au passé simple de l’indicatif, ni à l’imparfait du subjonctif. Le verbe distraire n'a donc pas de passé simple (eh oui, incroyable mais vrai !) "Je sentis frissonner" => Je pense que tu as oublié un pronom, probablement "le" "en Europe en l'est" => C'est possible mais pas très joli, c'est sûrement "l'Europe de l'est" que tu voulais écrire plutôt Voilà, je vais manger et ensuite je me lance dans la lecture de la nouvelle version Bon courage à toi |
| | | Sujet: Re: Les Cendres [S] | |
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