Coucou



Je comprends presque. L'évidence est au creux de mes mains, derrière mes yeux. Je devine que la vie va plus loin que de simples actions qui s’enchaînent, et que les échanges avec les gens sont plus que les répliques d'une pièce de théâtre. Que les paroles résonnent. Il y a quelque chose qui donne à l'existence une incongruité, une saveur profonde. Je veux aller jusque là, sinon ça ne sert à rien de vivre.
Mais il y a un truc qui bloque, un goût doux-amer. Est-ce dans cette infinité de possibilités, si effrayante, si triste ? Il existe un théorème mathématique qui dit que certains infinis sont plus grand que d'autres. Il y a une infinité de façons de dire bonjour, et il y a une infinité de matins différents à vivre, une infinité de manières de réagir après un coup de vent, et une infinité de gestes pour passer un pull. Tout existe, sauf peut-être le temps au final...
Ou bien le temps s'écoulerait grâce à chaque choix parmi ces possibilités que l'on ne connaît pas et qui donc existeraient au choix précédent, existeraient jusqu'à ce qu'en agissant on efface des milliers de futurs, chaque seconde. La vie serait infinie dans l'absolu. Dans tout les cas, on est frustrés. Pourquoi tant de possibilités si on ne peut à chaque instant ne vivre qu'une fois ? Alors je demande l'absolu, l'infini sans choix, je veux abolir le temps et tout vivre.
C'est peut-être cela qui me pousse à agir sans logique. Une révolte désespérée contre cette obligation de choisir sa vie à l'aveugle, et de ne pas pouvoir recommencer. Est-il inutile de croire que peut-être, au bout d'un moment, la vie se lassera de me voir plonger illogiquement vers des non-sens sans conscience, et qu'elle cédera ? Que nous aurons accès, de toute notre âme, à l'infinité des possibles ? Je n'aime pas me résoudre, alors j’espérerai encore, comme j'espère que les hommes peuvent voler quelque part.
Je veux jouer avec cette existence, la pousser à bout pour voir jusqu'où je peux aller, faire éclater les paradoxes et pouvoir, encore, bien sûr, vivre à l'infini.

infinité de possibilité => possibilités une infinité de manière => manières Dans tout les cas => dans tous les cas (mais "en tout cas")

Tom a écrit:

Je devine que la vie va plus loin que de simples actions qui s’enchaînent, et que les échanges avec les gens sont plus que les répliques d'une pièce de théâtre.

C'est déjà ça, tu as de la chance

Tom a écrit:

Il existe un théorème mathématique qui dit que certains infinis sont plus grand que d'autres.

Ne cite PAS "Nos étoiles contraires"

Tom a écrit:

et pouvoir, encore, bien sûr, vivre à l'infini.

Le "bien-sûr" fera raisonner cette phrase pour toujours dans ma tête très chère passoire ~

Et pour le reste, j'ai la tête trop vide, disons juste que c'est merveilleusement toi et que par conséquent je ne suis pas d'accord

Salut,
Alors bon le coup de l'infini, j'avoue que non. Déjà parce que ce n'est pas vraiment un théorème, plutôt un ensemble de propositions, que c'est de la dénombrabilité et que... Enfin, pour faire court, il y a l'ensemble des entiers naturels (1 2 3 4 ...) qui est un infini dénombrable, tout comme les rationnels (fractions) puis les polynômes à coefficients rationnels, etc... de l'autre côté les infinis dits non dénombrables : les réels mais aussi un pile ou face infini (qui oui est plus "grand" que le nombre fractions) et d'autres trucs insoupçonnés qui défient un peu toute logique malgré leur vérification mathématique.
Bon bref, pour faire clair, c'est un problème de dénombrabilité, savoir si tu peux numéroter ou non un ensemble par un, deux, trois, quatre, cent mille, un million, etc... Donc bon, le truc de l'infini c'est un raccourci facile parce que sous cette notion "de plus grand ou non" c'est très subtil et complexe.

A part ça, alors, il y a pas mal de "que", "qui" et autres subordonnées (notamment la deuxième phrases), un peu comme si tu greffais pleins de conjonctives à ta principale. A part ça c'est plutôt fluide je dirais.
Sur le fond je trouve ça vachement facile. Mon côté insensible sûrement, ou je ne sais pas. Parfois c'est bien trouvé, parfois j'ai vu la chose venir. En fait le premier paragraphe est, je trouve, le meilleur, parce qu'il ne s'égare pas dans des considérations métaphysiques un peu, désolé de le dire, bancales, il est plus proche d'une "honnêteté sentimentale", il est plus vrai, il vient du cœur alors que le reste se complaît dans la théorie adolescente du "et si", du "je suis prisonnier de la vie, je veux être libre et briser le temps, me souvenir du futur et réécrire le passé", etc...
Cela m'a d'ailleurs beaucoup rappelé le film Mr Nobody, les mêmes phrases parfois, les mêmes réflexions ou je ne sais quoi. Enfin bref, je n'ai pas spécialement accroché, parce que c'est trop facile.
Mais peut-être sur un autre sujet ?
A plus,
Alfy

Meredith > oui hein ? xD
je suis navrée, mais je l'ai découvert par mon père en premier c'est pour ça que je voulais le citer :') (et puis j'aime les clichés, je crois ^^)


Alfy > merci d'avoir pris le temps de commenter alors c'est une théorie adolescente égocentrique, ça n'a pas d'autre but à vrai dire, et j'ai bien conscience que mes tentatives de réflexions sont peu poussées... Et c'est vrai aussi que l'essentiel est dans la première partie, mais disons que j'avais envie de sortir tout ce qui pouvait découler de tel ou tel pseudo-raisonnement. C'est une manière de présenter ses pensées de façon disciplinée, elles sont rendues claires, c'est rassurant. De toute façon, on pourra toujours douter du fond, et il ne sera jamais bien intéressant, et les gens seront rarement d'accord. Alors tant pis, je m'intéresse plus à une forme qui me plaît, j'exagère et enjolive pour que ça me paraisse beau, à moi, même si là encore c'est une démarche égoïste... Ne sois pas désolé, je te remercie de ton analyse, elle est tout à fait vraie disons que ça a été écrit pour que ça ne reste pas dans ma tête, et que j'abuse de l'emphase parce que j'aime dramatiser, même si je conçois que c'est dur à défendre parce que ça n'amène pas vraiment à produire quelque chose de qualité ^^

Pour le truc de l'infini : je le voyais très simplement : il y a une infinité de nombres entre 0 et 1, et encore plus entre 0 et 2, on me l'a expliqué quand j'étais petite et ça m'a fascinée, tout comme cette idée d'infinité de choses possibles à faire dans la seconde suivante, je ne connaissais pas ce que tu as expliqué (un pile ou face infini ?) mais disons que c'était une façon d'introduire le truc personnellement (et oui de faire un clin d’œil à nos étoiles contraires :'))

Mon dieu, je ne suis pas claire x)
Enfin, merci à vous deux d'avoir lu ~

Oui je vois, j'attends donc un autre de tes textes pour te découvrir ailleurs.
Sinon, un pile ou face infini c'est les différentes combinaisons possibles de pile ou de face. Par exemple, tu attribues 1 à face 0 à pile, et en lançant la pièce trois fois tu peux obtenir 000, 001, 010, 011, etc... Sauf qu'ici tu la lances une infinité de fois et tu regardes les différentes possibilités.

De plus en réalité il y a "autant" de nombre entre 0 et 1 qu'entre 0 et 2 (et oui !). En fait on dit qu'il y a équivalence. Il y a d'ailleurs équivalence entre l'intervalle 0 ; 1 qu'entre tous les nombres réels et il y a équivalence entre mon pile ou face infini et ces nombres réels (c'est d'ailleurs ce qui permet d'écrire tous les nombres en binaire, grâce à mes 0 et mes 1) ! Quand je disais que c'était complexe ! C'est d'ailleurs un de mes thèmes préférés en maths et y a de quoi en parler longtemps...

Si tu commences à me parler de maths, je ne réponds plus de rien :')
Enfin, merci encore pour tes commentaires.