- Citation :
- Café
Pour que tu l'embrasses
Que vos aimants éclatent
En milles petits sourires
Rien que le début, sérieusement. RIEN QUE LE DÉBUT JE LE TROUVE MAGNIFIQUE. Le "éclatent" et "embrasses" ont un tel contraste, le mélange de la douceur et de la douleur, ça me tue. Et le "milles petits sourires" qui console un peu de la morsure du vers d'avant, et imaginer toutes ces petites sources de chaleur partout autour de nous...J'en frissonne
- Citation :
- Quand deux petits radiateurs
des pics de sucre glace
Se lovent dans ton regard
Oh crucifère affolée
Elle tournoie
Mais pas dans tes bras
Dans l'éther
Bon, va encore falloir que je morcelle parce que tout est trop beau pour être pris en un bloc.
"Quand deux petits radiateurs
des pics de sucre glace
Se lovent dans ton regard" C'est illogique, c'est complètement dingue et impossible, et j'adore. C'est la folie du truc, sans queue ni tête, ça fait un peu "folie de l'amour"...C'est beau et je sais pas, j'aime l'image des radiateurs et du sucre glace qui me fait penser à des stalactites en hiver, dures et sucrées pourtant
- Citation :
- "Oh crucifère affolée"
J'aime beaucoup la rupture que cette phrase forme avec la suite. Comme une pause entre les deux mondes. Et puis crucifère et affolée, ça va grave bien ensemble.
- Citation :
- "Elle tournoie
Mais pas dans tes bras
Dans l'éther"
Et là, c'est le drame. Elle n'est pas au chaud dans ses bras, mais dans quelque chose de médical, de froid. Un symbole de douleur et de souffrance. Je dis oui, oui, oui
(je deviens Julien Lepers)
- Citation :
- "Dans un univers parallèle
Où les ecchymoses fleuriraient
Dans des sonates asthmatiques
et guériraient tes coups de blues
D'un soir ; d'une opportunité
Une main tendue et un peu trop frêle
aux ailes de libellules
repliées sur elles-mêmes
Quand la valse maritime
se secoue avec des billes de
Tapioca"
ENCORE UN CONTRASTE DOULEUR/DOUCEUR J'ADORE AU SECOURS SDKFJSDLGJLJ *^*
Et puis la sonorité d'ecchymoses, je la trouve juste géniale entre nous, ce mot me plaît. J'ai l'impression de le voir entouré de fleurs qui cachent le fait que la personne ait mal, qu'elle souffre...Un peu comme des fleurs qui poussent dans nos poumons.
Après le passage avec la fragilité de la main comparée à la fragilité des ailes de libellules hein ça j'en parle pas je vais chialer, c'est exactement ce que j'aime. Et en plus tu parles de la mer à la fin, le petit exotisme, quelque chose de froid pourtant et la rupture avec Tapioca...Mais c'est plus possible, tu me tues
- Citation :
- "Les avions et leurs poussières
leurs arabesques tortueuses
irradiant d'effluves d'algues
tes joues trop peu sèches
La collision était éphémère
le retour au bitume
efface tes doutes par
Certitudes interposées en lignes transversales
Latitudes décimées par ton imaginaire
et tes sorcières-oiselles piaillant
sur des fils électriques conduisant l'essence
De tes tourments"
C'est beau. C'est poussiéreux, c'est rude, c'est coupant, ça déchire et ça étouffe. C'est douloureux et c'est splendide.
- Citation :
- "Oh Lucifer angoissé
De toutes tes querelles internes
Tes amours écrasées
Capiteux parfum de haine
Ostentatoirement nié
C'est pour cela qu'elle s'est envolée
Dans ses sphères supérieures
et toi, en proie à tes pneumatophores
épousant la vase en une
valse diffusant ses exhalaisons
Caramel"
"Capiteux parfum de haine" ... Oui. J'adore cette formule. Ce truc un peu satanique avec le "Lucifer" et puis les amours écrasées, cette impression de descendre, de s'enfoncer...Et d'un coup, elle s'envole, elle est loin, c'est fini. La petite note sucrée du caramel et tout ressemble à un rêve. J'ai oublié de parler du titre qui est superbe, autant au niveau sonorité qu'au niveau sens. On retrouve les trois "goûts" dans le texte, ils définissent parfaitement chacun leur passage. Et toujours cet exotisme avec le café et le tapioca.
Pour finir mon pavé, je suis complètement amoureuse de cette poésie. Elle est vraiment douloureuse mais à chaque phrase, tu nous récupères avec un peu d'espoir léger, un vol de libellule ou une note sucrée. Oui c'est réellement magnifique ~
Peut-être, mon seul reproche serait le fait que certains passages sont plus longs et du coup un peu lourds mais je trouve que ça ajoute à l'atmosphère.