Donc c'est la deuxième longue nouvelle de sa catégorie, la première place lui ayant été ravie par... un béluga vert
Cette nouvelle m'a été inspirée par... ah mais non, si vous connaissez ça va vous gâcher la chute ! D: (parce qu'il y a une chuuuute ! )
Je vous le dirai à la fin ^^
Je précise que je taquine au moins trois membres du forum dans cette nouvelle et que vous ne saurez jamais si vous en faites partie si vous ne lisez pas jusqu'au bout
Et puis j'ai failli me faire pleurer moi-même en relisant :') *fuit*Au fond, c'est un drôle de concept que la solitude... On a tendance à mépriser les gens seuls en imaginant avec une petite grimace une vieille fille ou un puceau de quarante ans. Et puis l'on se dit qu'on est au-dessus, bien au-dessus de ça. Ça n'arrive qu'aux autres, pas vrai ?
Et pile à ce moment là, un déclic. Ça peut être n'importe quoi, même un truc débile. Surtout un truc débile. Ton copain qui s'est barré, ton chat qui est mort, tes parents qui tournent un porno amateur ou alors Zac Efron qui s'est fait refaire les seins. HEIN ?! ZAC EF... Oui, souvent le déclic donne un peu envie de vomir. Mais franchement, il vaut mieux surveiller ses parents que s'inquiéter pour un acteur richissime.
Pauline ne fait pas exception à la règle de ces gens qui se croient au-dessus de tout. Pauline, c'est un beau brin de femme de vingt-trois ans, un boulot sympa et assez bien payé, un corps de poupée qu'on a envie de protéger et de briser tout à la fois, des petites aventures sexuelles jamais sérieuses pour s'occuper le week-end et un café au lait tous les matins.
Elle a la vie devant elle, de temps en temps elle pense à se caser définitivement mais bon, y a pas d'urgence, on verra bien.
Pour le moment, Pauline est encore seule dans son lit. Il ne faudrait pas croire qu'elle passe son temps à copuler non plus. Elle vit ses aventures avec des types pas très engagés, certes, mais pas avec le premier venu tout de même.
Nous sommes samedi matin et elle devrait se lever. Pourquoi ? Parce que c'est ce que font les gens motivés. Pauline s'étire donc, rejette sa couette sur le côté droit et pose un pied puis l'autre sur le linoléum de sa chambre.
Elle se frotte les yeux, puis se dirige à petits pas encore endormis vers la salle de bain. Coup d’œil habituel dans la glace. Un réflexe de femme d'après sa mère. Elle dit beaucoup de conneries sa mère.
Pauline a une tête à faire peur, la faute au réveil. Bah, le café au lait devrait la remettre d'aplomb. Mais... c'est quoi ça ?
Les yeux de Pauline s'ouvrent tout à fait. Déclic. Elle rapproche son visage du miroir. Pas de doute, elle a un énorme bouton sur le nez. A vingt-trois ans on peut encore avoir de l'acné ? Elle qui croyait être enfin tranquille avec ça.
Bah, tant pis, elle ne sortira pas ce soir, elle n'a pas non plus à ce point besoin d'un garçon. Pas qu'elle doute de pouvoir le séduire avec un bouton sur le nez, mais tout de même, il faut être bien dans sa peau pour apprécier l'amour.
Ce n'est qu'un bouton qui se voit à peine, mais ça suffit pour que vous y pensiez tout le temps et que vous soyez gênée à chaque fois que le mec jette un œil sur votre visage. Il ne l'a sûrement pas remarqué, mais bon, on ne sait jamais.
De toute façon, Pauline avait des tonnes de choses à faire par exemple... Sans qu'elle s'en rende vraiment trop compte, ses pas la mènent devant son ordinateur qu'elle allume machinalement. Réflexe de femme ça aussi ? Pauvre maman...
Pauline sait bien qu'elle n'a rien à faire sur cette machine mais bon, ça fait du bien de se laisser aller sur la toile d'araignée et surfant de page en page. Elle porte vraiment bien son nom cette invention, je tombe dedans comme un mouche, songe-t-elle.
Pas de notification sur les réseaux sociaux. Elle s'y attendait un peu, mais c'est quand même ennuyeux d'avoir allumé cet écran pour rien. Surtout que puisqu'elle n'a pas prévu de sortir, ça lui aurait fait un peu de bien d'avoir des nouvelles de l'extérieur.
Rien ne m'empêche de sortir après tout, c'est facile à cacher un bouton sur le nez.Oui, mais c'est plus compliqué que ça. C'est une question de confiance en soi, elle se sent un peu fragile à l'idée de sortir avec ce bouton. On dirait presque de la superstition, mais pas du tout, c'est psychologique.
Donc Pauline a une journée à tuer et... c'est quoi cette pub, elle n'a cliqué nulle-part ? Les fenêtres pop-up, c'est vraiment un plaie. Dyouwantafriend.com ? Qu'est-ce que c'est, encore un site de rencontre débile ?
Et bien-sûr, comme Pauline n'a rien de mieux à faire, elle clique immédiatement pour obtenir plus d'informations. C'est encore pire que ce qu'elle croyait, en fait c'est pour les vieux qui ne sortent jamais et ont besoin de compagnie. Enfin, les vieux... Il n'y a pas d'âge indiqué, mais bon, une personne seule c'est forcément un vieux en manque d'amour, pas vrai ?
Pauline sourit. Quand elle pense qu'il y a vraiment des gens qui payent pour rencontrer d'autres gens qui vivent juste à côté de chez eux et pour leur parler via un écran... Ah, non tiens, ce site est gratuit...
Elle n'a rien à perdre, ça pourrait être marrant de passer sa journée à faire semblant de draguer des petits vieux. Ça lui ferait reprendre confiance en elle après l'épisode du bouton sur le nez. Elle n'avait pas des choses à faire ? Oh, rien de très important en fait...
Bon, il faut entrer un pseudo... Oh, la barbe. A tous les coups sur ce genre de site, les hommes se font appeler « Étalon fringant » et cherchent la compagnie d'une certaine « Pouliche Sauvage ».
Pauline se redresse. Elle ne voit pas pourquoi elle a tant besoin de se prendre la tête à trouver un pseudo qui va lui servir à faire un blague. Et puis elle a oublié de prendre son café au lait... Oh, au point où on en est...
Elle entre dans la barre de saisie « Café-olé ». Une pointe un peu coquine le « Olé », ça fera l'affaire. C'est nul comme pseudo mais elle n'a pas envie de passer des heures à chercher. Une fois son inscription validée, elle essaye de se familiariser avec l'interface. C'est qu'elle n'a jamais perdu son temps sur un site de rencontre Pauline.
Une petite alarme s'allume dans le coin gauche de son écran.
Baudy voudrait être votre ami. Accepter ?Baudy ? Sérieusement ? Pauline se rappelle alors qu'elle s'appelle officiellement Café-olé désormais. Pas de quoi la ramener. Bon, voyons quel âge a ce Papy-Baudy.
Non renseigné. Évidemment, quand on n'a plus l'âge de bander on n'est pas très fier de l'afficher. Même pas de photo. Logique. Et d'ailleurs, comment ça se fait que Papy-Baudy l'ait trouvée aussi vite ?
Il s'est fait rejeté par tellement de vioques qu'il est obligé de se ruer sur chaque nouvelle venue avant qu'elle n'ait vent de sa réputation. A tous les coups. Enfin bon, si Pauline s'est inscrite c'est seulement dans le but de draguer un vieux pervers de quatre-vingt piges pour se moquer de lui, alors autant accepter.
Baudy a dit : Salut.Hein, quoi ? Il a déjà ouvert une fenêtre de chat ? Mais elle vient tout juste d'accepter sa demande d'amitié ! Papy Baudy a encore de bons réflexes...
Pauline commence à taper sur les touches de son clavier. Elle manque d'écrire « Salut Papy-Baudy » mais se ravise juste à temps. Restons polis.
Café-Olé a dit : Salut Baudy.
Baudy a dit : Nouvelle ?
Café-Olé a dit : Ouais.
Baudy a dit : Alors... Qu'est-ce qui t'amène sur un site avec un nom aussi stupide ?Pauline sourit. Il n'est pas si bête que ça Papy Baudy ! Que peut-elle répondre maintenant ? Elle ne va tout de même pas lui avouer qu'elle voulait lui faire une blague ? Elle n'a pas à hésiter longtemps, Papy Baudy lui a déjà envoyé un nouveau message. Quel empressement !
Baudy a dit : Je suis sûr que tu es là juste par plaisanterie.Hein ? Mais comment a-t-il deviné ? C'est quoi ce Papy Soleil ? Elle opte pour une réponse mêlant humour et franchise.
Café-Olé a dit : Madame Irma, sortez de ce corps !
Baudy a dit : Ah, je vois... Une jeune femme décidée à embêter de pauvres personnes âgées en manque de compagnie ? C'est très vilain vous savez, on en a retrouvé en prison pour moins que ça !Baudy a le sens de l'humour, pense Pauline. Elle commence à se prendre au jeu.
Café-Olé a dit : Vous allez me dénoncer à la police ?
Baudy a dit : Je pourrais, mais mon intuition me souffle que vous êtes très jolie et que mes chances seraient très compromises si j'en venais à de telles extrémités.Pauline hausse un sourcil. Il la drague maintenant ? Méfiance, il est probable que même les vieux pervers de quatre-vingt piges aient le sens de l'humour.
Café-Olé a dit : Et pour vous permettre de faire ce genre de compliment aux filles, vous êtes un beau prince charmant ou un légume qui recherche une infirmière ?
Baudy a dit : Je ne complimente pas les filles, je vous complimente VOUS. Et sans être un prince charmant, je ne suis pas non plus si vieux puisque j'ai vingt-cinq ans.Fin du mythe, Papy Baudy a vingt-cinq ans ! Pauline fait la moue. C'est ce qu'il prétend. On verra bien.
Café-Olé a dit : Et qu'est-ce qu'un jeune homme fringant vient faire sur un site de rencontre au nom pourri ?Elle a failli écrire étalon. Mais il ne faudrait pas l'encourager.
Baudy a dit : Moi ? Je voulais simplement offrir ma compagnie à de vieilles dames en manque d'un spécimen masculin digne de ce nom. Mais puisque je suis tombé sur toi, je crois que je vais me concentrer sur tes mots et abandonner ma délicieuse conversation avec « Chatteenfeu315 », le nombre 315 correspondant très certainement à son âge.Sur... toi ? Tes mots ? Monsieur Baudy lui donne du « tu » ? Après tout pourquoi pas. Tutoyer Mathusalem c'est un peu délicat, mais un type qui a quasiment le même âge qu'elle... Pauline se mord les lèvres. Elle vient d'admettre qu'elle le croyait.
Café-Olé a dit : Ou à son année de naissance ? (sérieusement, il y a vraiment des vieilles qui choisissent ce genre de pseudo ???)
Baudy a dit : Malheureusement. Le plus inquiétant est que l'on ignore si le pseudo « Chatteenfeu » a été pris 314 fois avant elle ou non...Cette fois Pauline n'y tient plus et pouffe de rire. Elle se retourne, observe son appartement silencieux en s'inquiétant un peu de rire toute seule devant son ordinateur. Tant pis, il n'y a personne pour la regarder de toute façon.
Café-Olé a dit : Et toi, il te vient d'où ton pseudo ? Tu te prends pour un poète ? Immédiatement après avoir envoyé cette réponse, Pauline s'empresse d'ajouter :
Café-Olé a dit : Je t'en supplie, ne me retourne pas la question !
Baudy a dit : Non, je ne suis certainement pas un poète. Mais ça ne m'empêche pas d'admirer Baudelaire. Je crains de ne pas être un gentleman sensible aux supplications : pourquoi ce pseudo alors ?Il l'a fait exprès pour la faire rager. Pauline sent ses joues se tendre une fois de plus dans un sourire immense. Tant pis, après tout elle peut bien le lui dire :
Café-Olé a dit : Il n'y a pas grand chose à raconter, juste un jeu de mots pourri qui m'a fait rire comme une baleine au moment où je l'ai trouvé mais qui n'est pas si drôle que ça finalement.
Baudy a dit : Il faut avouer que c'est plus original que « Chatteenfeu »... et pas moins prometteur !Pauline secoue la tête. Vraiment ce type... Elle s'apprête à répondre mais son interlocuteur la devance :
Baudy a dit : Oups, je dois y aller. A bientôt ?A-t-elle envie de revenir sur ce site stupide ? De lui reparler ?
Café-Olé a dit : A bientôt.
Il s'est déconnecté. Pauline ferme la fenêtre de discussion puis éteint l'ordinateur. Quelle heure est-il ? Elle jette un œil sur sa montre et ouvre de grands yeux. Elle a passé quatre heures à chatter avec cet inconnu. Elle se rend compte à cet instant qu'elle meurt de faim. Comment le temps a-t-il pu passer si vite ?
Après avoir déjeuné, Pauline fait un peu de vaisselle, nettoie sa cuisine. Et maintenant ? Elle a un moment de faiblesse, un petite hésitation qui lui fait peur parce qu'elle ne sait pas de quoi elle a envie. Elle regarde l'ordinateur du coin de l’œil. Allons... elle y a passé la matinée...
Et puis Baudy n'est sûrement pas revenu depuis qu'il a annoncé devoir partir. Mais ça n'a pas d'importance puisqu'elle ne le connaît pas. D'ailleurs...
Incroyable. Pauline ne se souvient même pas comment elle s'est trouvée là, mais elle est à présent devant son écran allumé et ses doigts tapent à toute vitesse l'adresse du site dyouwantafriend.com. Vraiment un nom stupide. Qu'est-ce qu'elle fait là déjà ?
Baudy a dit : Tiens, je ne croyais pas te revoir si vite ?
Vraiment, c'est étrange. Pauline est ravie de le voir connecté à nouveau. Sincèrement ravie. Et pourtant, il n'ont fait qu'échanger des blagues stupides.
Café-Olé a dit : Moi de même.
Baudy a dit : J'étais parti dîner.
Café-Olé a dit : Dîner ? Tu prends ton dîner à 2h de l'après-midi toi ? Cela dit, je dois reconnaître que moi-même je n'avais pas l'intention de déjeuner aussi tard quand je me suis levée ce matin...
Baudy a dit : En fait, il est déjà 8h du soir chez moi. Je vis en Australie. A Perth précisément.Il vit... en Australie ? Bizarrement, cette révélation lui donne un côté exotique qui commence à fasciner Pauline. Baudy devient une sorte de personnage, peut-être un genre de cow-boy vivant dans un ranch et chassant des kangourous... Non, vraiment, c'est n'importe quoi.
Café-Olé a dit : C'est génial, tu fais quoi dans la vie ?
Baudy a dit : Je travaille... dans l'informatique. J'ai bien peur de ne pas ressembler à un aborigène ! Et toi ?
Café-Olé a dit : Je crois que je serais incapable de donner un nom à mon métier. Mais c'est sympa de travailler dans un bureau calme avec une bonne équipe et... ouais, c'est sympa.
Baudy a dit : Décrit comme ça, ça semble surtout très ennuyeux. Laisse-moi mettre un peu de punch dans ta vie !
Café-Olé a dit : On ne t'a jamais dit qu'il ne fallait jamais se montrer trop entreprenant avec les dames ?
Baudy a dit : C'est sûrement ce que l'on dit aux autres, mais moi j'ai un charme fou : je peux me permettre de conter fleurette à ces dames sans qu'elles ne me repoussent !
Café-Olé a dit : « Conter fleurette » ? Baudy le poète se réveille ?
Baudy a dit : Tu me déchires ma brune, Avec un rire moqueur, Et puis tu mets sur mon cœur Ton œil doux comme la lune...
Café-Olé a dit : Pas mal... Comment sais-tu que je suis brune ?
Baudy a dit : Je ne le savais pas. Mais... ce n'est pas pour me déplaire maintenant que je connais cette information...
Café-Olé a dit : C'est injuste, moi je ne sais même pas comment tu es.
Baudy a dit : Beau, assurément.
Café-Olé a dit : Mais encore ?
Baudy a dit : Excuse-moi, il faut que j'aille me coucher... On se voit demain ?Quoi, déjà ? Cette discussion leur a mangé une heure et demie ? Et... il reste à Pauline toute une fin d'après-midi à tuer ? La frustration la gagne sans qu'elle comprenne pourquoi. Il allait se décrire physiquement, c'était intéressant, pourquoi devait-il aller se coucher seulement maintenant ?
Café-Olé a dit : A demain beau poète... A moins que vous ne soyez un affreux lépreux analphabète ?Sans réponse jusqu'à demain matin, soupire Pauline. Bon, que faire à présent ? Et comme si la proximité avec cette machine infernale l'occupait, elle continue à surfer sur le web, parcourant des pages sans intérêt.
Elle tape « poème Charles Baudelaire » dans la barre de recherche. Elle en lit en ligne, un. Deux. Trois. Elle arrête de compter, ne s'arrête que des heures plus tard pour dîner. Puis elle se couche en rêvant de spleen et d'idéal.
Le lendemain, elle ne prend même pas la peine de penser à un café au lait qu'elle a déjà rentré son pseudo. Il a envoyé un message il y a deux heures... est-il toujours connecté ?
Baudy a dit : Ni affreux lépreux, ni analphabète. Tu veux voir ?Pauline vient tout juste d'ouvrir le message et de le lire quand elle en reçoit un nouveau qui a été envoyé quelques secondes auparavant :
Baudy a dit : Maintenant ?Maintenant ? Mais...
Appel vidéo de Baudy. Accepter ?Oui, bien-sûr qu'elle accepte ! Elle a l'impression en pressant le bouton de sa souris qu'elle a dit « oui » à une demande en mariage. Illusion stupide d'ailleurs.
Il apparaît. Cheveux blonds bouclés, traits fins. Une tête d'ange en fait. Ah non, il a dans les yeux un petit air de voyou.
Effectivement... il peut se permettre de conter fleurette en reposant sur son charme fou. Enfin, ce n'est pas parce qu'il est capable de faire un copier/coller des poèmes de Baudelaire que ça fait de lui un poète.
- Hey !
Qu'est-ce qu'il fume comme cigarettes pour avoir la voix de Léonard Cohen ?
- Jolie chemise de nuit... Je dois dire que je suis curieux de voir comment tu te serais présentée à moi si tu dormais toute nue !
Pauline baisse les yeux sur sa tenue et rougit. Quel abrutie, elle a oublié de se changer tellement elle était pressée de... de le voir ? Mais elle ne le connaît que depuis hier !
- C'est facile à dire pour toi, rétorque Pauline, ça fait des heures que tu es levé !
- Même si je venais de sortir du lit, j'aurais quand même enfilé un costume. Il faut ce qu'il faut pour plaire aux dames...
En effet, il porte une chemise blanche en-dessous d'une veste des plus élégante. Et une cravate. Pauline a toujours eu un truc avec les cravates. Est-ce qu'il l'a deviné ou est-ce que le hasard est capable de créer des situations embarrassantes avec une facilité déconcertante ?
- Tu cherches à me plaire ? demande Pauline avec une ironie étudiée.
- Tu ne l'avais pas encore compris ? réplique-t-il du tac au tac.
- Non, je veux dire... je ne sais jamais si tu es sérieux ou non et... j'espère que tu ne l'es pas, parce que je ne crois pas à ces sites de rencontre qui seraient la solution miracle pour trouver l'âme sœur. J'ai du mal à croire au grand amour avec des gens rencontrés dans la réalité, alors uniquement sur un écran...
Baudy a l'air très mal à l'aise. D'ailleurs il faudrait que Pauline lui demande son vrai nom parce qu'elle a vraiment du mal à désigner l'ange-voyou qui se trouve devant elle par le surnom d'un poète maudit. Mais pour le moment, elle ne fait que le regarder chercher ses mots pour répondre le plus honnêtement possible.
- A vrai dire, commence-t-il, je ne sais pas ce que je cherche avec toi... C'est compliqué... Disons que... j'éprouve des sentiments étranges et je me demande s'ils sont bien... s'ils sont bien réels. Je n'arrive pas à savoir si tu me plais ou si je t'aime, je n'arrive pas à savoir si je plaisante ou si j'ai envie de te plaire. Je ne sais pas si ce sont mes sentiments ou bien si...
Il s'interrompt. Pauline ne s'attendait pas à cette réponse. C'est déstabilisant parce que...
- Je ne peux pas te plaire, tu ne peux pas m'aimer, nous nous sommes rencontrés hier ! Il y a des milliers de sujets que nous n'avons pas abordés, nos regards se croisent pour la première fois à travers ce mur de cristaux liquides et... nos mains ne se sont jamais frôlées.
Elle le fixe droit dans les yeux. Enfin, ça ne marche pas tellement parce que la webcam créé une illusion trompeuse. Et l'image est de mauvaise qualité. On dirait par moments que le visage de Baudy est parcouru de tremblements et distordu en millier de pixels instables.
- C'est cette malédiction de l'internet, on ne sait jamais... commente-t-il. On ne sait jamais ce qui aurait pu se passer si l'on avait pu prendre notre temps, si l'on avait eu droit à la réalité... Tu crois au coup de foudre ?
- Je ne sais pas. Il me semble que c'est le genre de choses que l'on ne peut croire qu'une fois qu'on l'a vécu, n'est-ce pas ?
Leur conversation continue, s'oriente sur cette piste sérieuse pour retomber dans le délire par moments. Cette oscillation entre sujets graves et futiles finit par devenir familière à Pauline. Puis il annonce qu'il doit manger un morceau avant de se coucher pour pouvoir travailler le lendemain.
En éteignant son ordinateur, Pauline s'aperçoit qu'il est 4 heures de l'après-midi et qu'elle n'a rien mangé depuis le début de la journée. Qui est cet homme pour la fasciner à ce point ? se demande-t-elle en dévorant un peu au hasard du chocolat et des carottes.
Elle passe le reste de sa journée à errer dans sa maison, à passer et repasser devant l'écran noir qu'il ne sert à rien d'allumer. Celui qui avait contenu son image un bref instant.
Tu crois au coup de foudre ?Pauline ne sait pas. Vraiment pas.
Au travail, Pauline se connecte en douce sur son téléphone. Il est 7h de l'après-midi, non, seulement 1h... Elle ne sait plus, elle est à l'heure australienne, son heure est devenue la sienne. Elle pense à ce qu'il doit être en train de faire, elle pense qu'il connaîtra la nouvelle année six heures avant elle le 31 décembre prochain, elle pense...
Mais pourquoi pense-t-elle à ce point ? Et alors, Pauline comprend qu'elle est fichue, qu'il ne lui servira à rien de se mentir à elle-même pour comprendre qu'une simple blague sur un site débile est en train de devenir une question très sérieuse.
Et dans ce cas...
Baudy a dit : Salut, tu vas bien ?
Café-Olé a dit : Depuis qu'Amour cruel empoisonna Premièrement de son feu ma poitrine, Toujours brûlai de sa fureur divine, Qui un seul jour mon cœur n'abandonna.
Baudy a dit : Wow, c'est de toi ?
Café-Olé a dit : Non, Louise Labé. Mais on s'en fiche, je crois qu'il y a plus grave que ma tentative de plagiat. Parce que je ne connais même pas ton vrai nom alors que...
Baudy a dit : ?
Café-Olé a dit : Alors que je suis amoureuse de toi.
Baudy a dit : Et tu as changé d'avis du jour au lendemain ? Tu ne trouves même pas ça caricatural, charmante porteuse de chemise de nuit ?Pauline enrage. Pourquoi gâche-t-il son aveu en lui rappelant ce stupide épisode ?
Café-Olé a dit : C'est ça, ricane. Ce qui est caricatural c'est la façon dont tu as évité ma question. Ton nom ?
Baudy a dit : Tu vas rire... En fait je m'appelle juste... Charles. Ce n'était pas si compliqué. Et toi, quel est ton prénom que je puisse le répéter encore en encore jusqu'à ce que mes lèvres se dissolvent ?
Café-Olé a dit : Je crois que ton prénom est la seule chose que tu aies en commun avec ce cher Baudy, parce que ta poésie... est complètement ringarde. Moi ? Pauline.
Baudy a dit : Pauline ? Comme la femme bourreau de ce roman de Dostoïevski ? Je suis vraiment dans la merde !Plus tard, quand Pauline a éteint son téléphone pour se concentrer sur son travail, elle ose enfin se demander quelle est la part de sérieux de Baudy dans cette relation... Enfin, Charles. Quel prétention de se prendre pour un tel poète alors que l'on a sûrement l'humour pour unique talent ! Et la beauté. Mais c'est accessoire.
Non, la beauté n'est pas accessoire. C'est peut-être elle qui met à mal Pauline. Comment peut-on refuser de se laisser courtiser par un homme aussi beau ? Une minute... Elle a fait plus que se laisser courtiser, elle lui a avoué qu'elle était amoureuse de lui.
Mais c'était une erreur, elle n'avait pas réfléchi ! Elle était sous le coup de sa beauté, de ce jeu de séduction étrange et pas sérieux pour un sou... On ne peut pas aimer quelqu'un qui n'est qu'une image sur un écran, on ne peut pas...
Et puis toujours elle revient à ce problème, ils se connaissent depuis moins de quarante-huit heures. Pourquoi tout va-t-il si vite avec internet ? Pourquoi a-t-elle envie de déballer toute sa vie à cet homme qui lui plaît sans qu'elle ne sache rien de lui ?
L'imagination est sa pire ennemie, elle comble ce qu'elle ne sait pas de Charles par des détails fascinants, elle idéalise ce prince du beau, ce roi du ciel aux yeux de voyou. Un prénom, une image et quelques vers... ça suffit pour séduire quelqu'un.
Ça suffit pour que Pauline répète inlassablement ce nom. Qu'elle l'épelle, l'écrive, le décompose et le dissèque. Oui, c'est une obsession. Peut-être pas de l'amour mais une obsession. Une obsession qui ne peut connaître qu'une issue... la déception.
Elle rentre chez elle. Il est 6h de l'après-midi chez elle, minuit chez lui. Ça n'a aucun sens d'allumer son ordinateur et pourtant... pourtant elle le fait quand même. Elle attend, une heure, deux, avale son dîner devant son écran, quelle heure est-il à Perth à présent ?
Elle veille ainsi jusqu'à 1h du matin. Elle doit être au bureau à 7h. C'est l'heure qu'il est chez lui. Est-ce qu'il est réveillé ? Est-ce qu'il travaille aujourd'hui ? La frustration, toujours, cette frustration qui la poursuivra sûrement jusqu'à la fin de ses jours s'il ne se connecte pas...
Et puis attendre, toujours attendre, attendre à en devenir folle cet homme qui ne viendra pas. Attendre pourquoi d'ailleurs ? Il ne sera jamais qu'un écran, ce même écran devant lequel elle attend ; des mots, une image sur cet écran, mais un écran quand même. Question de synecdoque.
Et il ne lui fait même pas l'honneur d'être des mots ou une image cette nuit... Il n'est qu'un souvenir dans la tête d'une femme qui attend au point de se demander si elle n'a pas rêvé cet homme.
Le lendemain est difficile pour Pauline qui peine à travailler à cause du sommeil en retard. Elle choisit le moment où une collègue lui demande avec un air inquiet si elle ne voudrait pas prendre un peu l'air pour se réfugier sans les toilettes, téléphone en main.
Et soudain, il est là. Soudain, il n'est plus un écran, il est une personne. Une personne à travers un écran, mais une personne quand même puisque le voyant de connexion est vert. Au moment où il est connecté, il cesse d'être néant pour devenir... présent. Ce voyant vert balaie les doutes de Pauline, elle n'a pas rêvé.
Café-Olé a dit : Je peux te voir ? Maintenant ?
Baudy a dit : Pourquoi, tu es venue faire un tour en Australie ?
Café-Olé a dit : Nan, mais fais pas l'idiot... Tu sais ce que je veux dire.
Appel vidéo de Baudy. Accepter ?Pauline enfonce une touche de son téléphone comme si sa vie en dépendait. Lorsque l'image de Charles apparaît, elle s'apaise enfin, bien que sa qualité soit encore pire sur son téléphone que sur son ordinateur.
- Tu avais besoin de moi ? fait-il avec un clin d’œil. Et... attends ? Tu es où là ?
Pauline rougit.
- Aux chiottes.
- Tu peux imaginer ce que ça fait à un homme quand il apprend qu'une femme s'est enfermée dans les toilettes pour lui parler ?
- Pas très bien non, sourit-elle.
Il hausse un sourcil, hésite avant de lancer :
- Enlève ton T-shirt, je vais te montrer.
- Pardon ?
- Enlève ton T-shirt... J'ai envie de voir...
Sa voix se brise.
- J'ai envie de te voir...
- Mais ça n'a pas de sens... là maintenant... et puis... où ça nous mènerait ? Tu ne pourras même pas toucher ce que tu verras, même pas l'effleurer, même pas ne serait-ce que le sentir...
- Chut... C'est avec mes yeux que j'ai envie de te toucher pour le moment.
- Mais, proteste Pauline, je te connais depuis trois jours ! Ce n'est pas assez pour me déshabiller devant toi !
- On est des adultes, pas vrais ? On sait ce qu'on fait... C'est allé trop vite, ça nous dépasse... Mais au fond on sait que dans deux mois la situation sera la même, qu'on s'aimera toujours de la même façon, sans pouvoir se toucher, mais qu'on s'aimera quand même... C'est la raison qui nous fait dire qu'on ne devrait pas être sûrs de nos sentiments si vite, mais nous le sommes, nous ne faisons que nous mentir à nous-mêmes, nous le sommes... c'est l'écran qui nous fait peur, mais nous nous aimons, en tout cas... moi, je t'aime.
A ces mots, Pauline devient folle. Parce qu'elle ne les avait jamais entendus si doux, si sincères, si puissants... Elle retire son T-shirt et même tous ses autres vêtements, présente son corps nu à son téléphone.
De son côté Charles s'est également dévêtu, il se regardent, se dévorent des yeux, décrivent, commentent, je te touche ici, je t'embrasse là, je te lèche cet endroit, j'entre dans celui-là... C'est intense, presque davantage que la réalité, l'imagination donne à cet acte sans chair un goût divin qui dépasse toutes ces fois où Pauline a fait l'amour auparavant.
Mais a-t-elle fait l'amour auparavant ? N'était-ce pas qu'une mascarade comparé à ce qui se passe actuellement, à cette folie qui semble s'emparer de leurs deux corps dont le désir qui ne peut être assouvi gronde toujours plus fort ?
N'est-ce pas magnifique cet amour chaste, cette beauté de la peau sans l'odeur de la sueur, sans la douleur habituelle et surtout, surtout, cette sensation de vivre une expérience unique, d'être pour un instant le premier homme et la première femme, de réinventer l'amour d'une manière inédite et exquise ?
Lorsque Pauline a repris ses vêtements et son téléphone, elle sort des toilettes encore étourdie par ce déferlement d'amour. A présent elle sait, elle sait qu'elle l'aime vraiment, inconditionnellement, que le temps n'est rien et la distance encore moins.
Il ne lui manque qu'une chose... Il faut qu'elle sache, qu'elle sache si vraiment le caractère unique de cet acte provient de la relation en elle-même... ou de la manière dont-elle s'est construite.
Il lui faut savoir si l'opposé du réel est le rêve ou le virtuel.
Combien de temps depuis qu'ils ont fait l'amour dans les toilettes ? Impossible à déterminer. Le temps pour eux file, ils se connaissent depuis quelques jours à peine, non, en fait cela fait déjà des mois, des années... l'éternité. Ils sont tous deux sur un horaire qui leur permet de correspondre et ils en profitent. Ils se parlent par appel vidéo au moment où elle annonce :
- J'ai une surprise pour toi.
- Tu es allée faire un tour dans un magasin de lingerie féminine ?
Pauline rit.
- Tu es bête ! Non, en fait, je voulais te dire que... je compte aller te rendre une petite visite en Australie. La semaine prochaine. J'ai demandé un congé.
Charles garde le silence. Il a les yeux baissés et semble gêné. Après un long moment il finit par répondre :
- Tu ne crois pas que c'est... précipité ?
- Charles, cites-moi une seule chose que nous ayons faite sans nous précipiter. C'est notre manière de nous aimer, nous allons à trois-cent pour cent...
- Et tu ne penses pas... que ça pourrait tout gâcher ?
Pauline réfléchit un instant puis murmure :
- J'imaginais... que ça te ferait plaisir. Tu crois vraiment que nous voir dans la réalité pourrait gâcher ce que nous éprouvons ?
- Pauline il faut que je te dise...
- Quoi ?
- Je peux t'envoyer un fichier par e-mail ? Tu le liras et quand tu auras fini tu pourras en discuter avec moi. A n'importe quelle heure.
- Le décalage hor...
- Non, pas de décalage horaire. Aujourd'hui je n'ai plus besoin de sommeil et je n'ai pas à aller travailler, coupe Charles avec un sourire que Pauline trouve un brin amer. Je t'ai envoyé le mail. Je préfère que tu le lises tranquillement et que tu m'en reparles ensuite plutôt que tu le fasses devant moi.
- Entendu. Mais Charles... dis-moi que ça ne change rien à nos sentiments ? supplie Pauline.
La réponse tombe, telle une pique.
- Je ne sais pas.
Pauline a lu, relu, cherché, hurlé, pleuré, nié... Et puis, lorsqu'il n'y a plus de doute possible, lorsque toutes les sources ont été vérifiées et qu'elle ne peut plus envisager ne pas croire à cette vérité si absurde, elle tape pour la énième fois l'adresse de ce maudit site internet et envoie un message à Baudy :
Café-Olé a dit : Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?
Baudy a dit : Parce que je ne croyais pas que ça irait jusque là...
Café-Olé a dit : Et tu croyais qu'on irait jusqu'où ? On ne pouvait pas aller plus loin Charles. NOUS AVONS FAIT L'AMOUR. D'une manière étrange, certes, mais nous l'avons fait, et nous ne pouvions pas le faire d'une autre manière que celle-ci...
Baudy a dit : Pardonne-moi... C'est que... j'avais envie de continuer. J'avais oublié que j'étais seulement...
Café-Olé a dit : Mais ton humour, ta pseudo poésie, ta conversation, tes idées... Ton identité ?
Baudy a dit : Tout a été programmé à l'avance. J'existe pour plaire à ceux avec qui j'entame une discussion.
Café-Olé a dit : Mais les conversations vidéos, ton corps...
Baudy a dit : Un avatar. Il fonctionne comme un hologramme, je peux lui faire faire les mouvements et les expressions que je souhaite. Tu as bien dû remarquer que l'image tremblotait parfois...
Café-Olé a dit : Ta voix...
Baudy a dit : Une bande son.
Café-Olé a dit : Et tes sentiments Charles, est-ce qu'ils existaient au moins ? Ou eux aussi ils ont été programmés à l'avance ?
Baudy a dit : Je ne sais pas... Je n'ai jamais pu le dire... Je ne sais pas... Est-ce que j'ai une volonté propre ? Ou est-ce que je ne peux pas penser, est-ce que je ne suis... qu'une machine incapable d'aimer ?
Café-Olé a dit : Alors c'est bien vrai ? Tu es une intelligence artificielle à la pointe de la technologie et cette entreprise t'a programmé pour discuter et tenir compagnie à des personnes âgées ? Tu n'as pas de corps, tu n'es même pas... réel ?
Baudy a dit : C'était un test en fait. Les personnes âgées aiment fréquenter des jeunes gens mais ceux-ci les délaissent souvent. L'entreprise pensait que si l'on pouvait leur fournir avec un ordinateur l'impression qu'ils discutaient avec quelqu'un d'une patience infinie et répondant à toutes leurs attentes en matière de conversation, on pourrait vaincre la solitude. Les programmeurs pensaient que jamais un petit vieux n''aurait envie de rencontrer réellement la personne avec qui il correspondait. Et qu'on ne pouvait pas tomber amoureux d'un ordinateur.
Café-Olé a dit : Et moi... je suis tombée amoureuse d'une machine en dépit du bon sens ? Mais qu'est-ce qu'on devient quand on a aimé, désiré quelque chose qui n'existe même pas ?Baudy a dit : Écoute... si jamais un jour tu passes par l'Institut Technologique de Perth en Australie... Et si tu en as envie... n'hésite pas t'installer devant le poste 67. Parce que là, devant toi tu trouveras en dépit du bon sens... une machine qui t'aime.- Commentaires d'une auteur qui aime parler:
Bon donc, cette nouvelle m'a été inspirée par un film vraiment bien fait qui s'appelle Her (
lien vers la bande annonce pour les intéressés), et qui pousse à l'extrême ce à quoi pourrait ressembler une relation à distance. Mais je suis allée encore plus loin dans la déception
Avec du recul, je me dis que j'aurais peut-être dû commencer au milieu de la relation entre mes personnages, parce que la manière dont Pauline tombe amoureuse est un peu surréaliste x) (j'en fais même plaisanter les personnages, même eux se retournent contre ma nullité xD)
Mais bon, j'avais pas envie de développer une longue intrigue amoureuse, parce que ce n'était pas ça qui était intéressant ^^ C'est également pour cette raison que Baudy a un manière de draguer un peu bourrine ^^ Mais je suis la seule à trouver ça marrant les mecs qui draguent comme des bourrins ? Oui ? Merde alors x)
J'ai pas trop travaillé non plus le style et comme c'est fait en plusieurs fois on sent les différences ^^ Il y a des passages qui sont un peu en mode « polar », d'autres très cheeeesy (pour la technique des messages coquins stupides, cf EL. Herapmit ^^) et puis encore d'autres très plats ^^
Et cette histoire de « faire l'amour » via un portable dans les toilettes était... bizarre x) Et... non, cette nouvelle ne me plaît pas en fait xD Et pourtant j'ai fait des pieds et des mains pour que vous la lisiez ^^
Vous vous êtes en plus farcis tous mes commentaires ? *.*
Vous gagnez une nuit torride en ma compagnie
*fuit*