La violence ne résout rien, hélas, pas plus que le tri sélectif, le droit de vote ou l'héroïne. Abreuvés de cette vérité admise, nous n'assommons plus les pauvres. Et nous préférons
« Encenser une prose surgonfléeDe clichés, plus ou moins littéraires ».Parmi lesquels on retrouve sans surprise :
- L'homosexuel rejeté de tous
- La belle-mère aigrie
- Mary Sue
- La blonde stupide
- Le puceau qui voulait être (etc.)
- Et la Victime rousseauiste.
Mais que se passerait-il si nous choisissions de tirer sur les handicapés ? Depuis longtemps me démangeait l'idée de cocufier sur le papier une politesse excessive, au profit du vulgaire. Tout plutôt qu'
« Encenser une prose surgonfléeDe déchets, plus ou moins littéraires ».C'est-à-dire :
- La cascade de cheveux bruns
- La fête qui bat son plein
- Le parfum envoûtant
- L'épaisse couche de poussière
- Et le sol qui se dérobe sous les pieds (sérieusement ?).
Alors parlons peu, parlons pauvres : ces grands nigauds, qui n'ont même pas lu Hugo, se prétendraient égaux de mon
ego ? Ça les écorcherait, un peu de génie ? Il n'est décidément pas né celui qui saura me d'
ego-mmer... Devrais-je m'arrêter pour
« Encenser des fleurs inventées,Jolis colifichets, plus ou moins littéraires » ?Par exemple :
- Le cœur qui se serre
- L'expérience follement enrichissante
- L'imagination débordante
- La porte grinçante
- Et la vie qu'on croque à belles dents.
Je m'adresse ici à toi, jeune coq, qui pète plus haut que ton QI – n'admirez pas cette sortie, c'est du plagiat. Tu pleures parce qu'on t'a retiré ton Goncourt en carton pâte ? On te le rendra, vas, si tu aimes tant afficher ta médiocrité. Pour moi je vais
« Cesser d'encenser ta prose surgonfléeDe très communes idées, plus ou moins suicidaires ».Comme :
- Je déteste l'hypocrisie.
- J'ai l'impression d'être un monstre.
- J'adore tout ce qui est Japonais.
- J'ai besoin de maîtriser à fond mon personnage pour écrire.
- Et surtout : je suis au bord du désespoir.
Aussi, n'espérez plus me voir boire mon ras-le-bol au petit déjeuner avec une pomme et des tartines grillées. J'ai décidé de
rire nos morts. Ils le méritent, ces déserteurs sans panache. Le scribouillard qui n'écrit plus est le bienvenu dans le brouillard. Je ne serai pas du nombre.
Car si vous en doutiez encore : je suis en train de me moquer de vous, et c'est tordant.