C'est une de ces journées où tu ne comprends plus rien.
Tu es là, les bras ballants, tu fixes le vide comme si le monde extérieur te semblait complètement étranger, tu restes bouche bée, sans plus rien comprendre.
Les arbres et les bâtiments autour de toi paraissent factices, tel un décor hollywoodien ; tu ne sais plus où tu es, ni même ce que tu fiches là, mais tu avances quand même, dans une routine que tu ne connais que trop bien.
Tu sembles oppressé, stressé par des malheurs que tu n'arrives pas à cerner, et ton incompétence à les comprendre t'opprime d'autant plus, t'enfonçant dans un cercle vicieux sans fin.
Tu rentres chez toi en te disant que bientôt, ça ira mieux. Mais tu ne sais pas quand c'est, bientôt.
En plus de ça, tu es fatigué, car le stress t'empêche de dormir. Alors tu t'endors debout, mais tu luttes pour continuer à avancer vers ton domicile.
Tu te dis que tu aimerais bien que ton trajet ne dure pas une éternité que chaque jour tu dois subir. Tu aimerais bien que ta journée se finisse immédiatement au lit, pour ne plus avoir à supporter toutes ces incompréhensions sur ta vie.
Et même une fois rentré, tu restes bloqué. Tu ne sais pas quoi faire, alors que tu sais que plein de tâches t'attendent encore. Au lieu de ça, tu n'avances pas. Tu stresses alors encore plus, parce que le retard s'accumule, et ça t'empêche de travailler.
Tu aimerais comprendre comment avancer, ne pas rester figé sur tes doutes ; mais tu ne les supportes pas.
Tu ne sais plus ce que tu fais.
Tu ne sais plus ce que tu veux.
Tu ne sais plus qui tu es.
Tu ne sais plus pourquoi tu l'es.
Tu souffres inlassablement, tentant vainement de résoudre tes présumés problèmes. Tu essaies ensuite de les oublier, toujours sans succès.
Tu essaies alors de les comprendre. Tu t'allonges dans ton lit, tu fermes les yeux, et tu médites. Tu cherches ce qui ne va pas et pourquoi. Tu analyses ta vie, ta personnalité, tes relations avec les autres.
Tu t'embrouilles ensuite. Tout se mélange dans une confusion inexorable. Alors tu lâches prise et tu te mets à rêver, à imaginer une vie meilleure.
Tu deviens maître de ton monde, coupé de la réalité.
Tu souffles, tu n'arrives pas à dormir. Tu stresses parce que tu te dis que le lendemain tu seras crevé, et ça te garde éveillé.
Nouveau cercle vicieux qui te guette.
Tu finis à un moment par t'endormir. Mais le réveil sonne beaucoup trop tôt.
Le même jour s'annonce.
Les mêmes peurs, les mêmes doutes.