J'avais envie de fixer deux-trois trucs, c'est pas extraordinaire mais le concept me plaît
J'essaye un peu, je continuerai peut-être ~
Au creux d'un battement de paupière la lumière chantonne la musique d'un dimanche soir pluvieux. Il fait chaud orange, du coin de l’œil on aperçoit un de ces romans qui finissent tard et l'amas plaid-poil du chat sur le canapé.
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Aujourd'hui la salle de bain se prend pour un bois norvégien. Entre les arbres, léger vertige de la brosse à dent au dessus du fjord-lavabo. L'eau est glacée sur la peau blanche, et on guette, à l’affût dans la baignoire, un élan contingent.
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Entre les flashs se découpe un cri haché, un sourire déchire la foule, et la moiteur d'une main fait éclater la musique. On prend de plein fouet la chanson et les corps, on s'électrise. Les jambes et les hanches semblent prétendre par saccades au mouvement perpétuel.
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Le jour pâle est toujours repoussé derrière les volets roulants. La nuit est retenue prisonnière contre les murs de la chambre, au creux du lit. Lassée des draps, la peau cherche la douceur et la mollesse de sa sœur sur les joues, sur les bras. Les gestes ont la paresse maladroite qui suit les étreintes passionnées mais déjà le sommeil retombe et l'on s'abandonne à nouveau.
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C'est l'infime combat sur le sol, face à la grande fenêtre, du plaid et du vent. La Marche des Vikings résonne à nos oreilles, on hume imperceptiblement un parfum sauvage. Froid doux et piquant contre les joues, le regard dérive et se noie dans les feuilles des arbres.
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Passoire-cuisine jaune, ne pas briser l'équilibre bancal qui nous a amené à discuter avec le lave-vaisselle. Les mains mouillées étreignent le torchon, on a pour une fois sur l'horloge un regard bienveillant. Le crépuscule s'étire sur l'évier, le chat passe en nous signalant le pouvoir magique des cuillères en bois et c'est en chevalier que l'on essuie la table.
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Le contraste nuit-écran clignote entre nos mains. On oublie les picotements des yeux dans un échange bleu-orange minute après minute, petite intensité des veilles tardives. On s'offre le noir en blanc, et on se retourne à 3h du matin sur minuit pour lui faire une grimace.
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Les chaussettes mouillées, la chaleur humide du chemin. Il n'y a pas de musique dans la pluie. C'est plutôt un ronronnement ruisselant qu'on oublie mais qui rend les pensées plus douces. Abandon en lisière du parapluie.
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On jongle avec le sac, le manteau, les écouteurs et le portable. On a presque rendez-vous mais c'est le ciel bleu qui nous pousse à marcher vite. Et soudain la musique, quand l'aléatoire nous fait un clin d’œil et nous fait danser, un grand sourire aux lèvres, sur les trottoirs gris.