Hier soir je suis allé traîner du côté de l'Anathème mais je suis pas resté, j'étais pas à l'aise, comme un castrat dans un bordel, un truc qui me dépasse, une espèce de problème sur ma carte d'identité, j'aimais pas la musique ni ces regards sur mes fesses, c'était pas moi, je suis rentré dans mon deux pièces.
Blackout.
A la lumière bleue, celle des spleenards qu'arrivent pas à dormir, claustrés dans leurs placards depuis trop longtemps, je suis là, j'ai l'impression d'avoir vingt-deux ans, c'est vieux putain, j'ai passé la moitié de ma vie à chercher une bonne idée entre trois-quatre araignées.
Et ce sera toujours comme ça.
J'aurais peut-être dû essayer, tout plaquer, assumer l'hypophyse qui déconne (tout est toujours un problème d'hormones), les fantasmes désarçonnés, les vices dégénérés, les pensées détraquées, les passades dénaturées et ce qui s'ensuit.
Lutter à visage découvert.
Je reste comme un con à fixer ce « cinquante-huit minutes », et puis ce prénom, celui qui était inscrit autrefois au crayon de bois dans un bouquin américain qui sentait bon et que j'ai sniffé comme si ma vie en dépendait.
Où tu es, qu'est-ce que tu fais...
Je t'imagine faire l'amour, ça me fait sourire, je crois bien que j'ai un problème, pourtant c'est vrai c'est presque beau, ces deux corps nus enlacés qui savent où ils en sont, qui n'ont pas peur de leur ombre, je vous aurais regardés de tous mes yeux.
Pervers un peu.
Je me suis endormi en tenant un truc dans la main droite, j'étais persuadé que c'était la tienne mais au réveil c'était pas ça, j'étais juste encore en train de me toucher, ça m'a fait drôle, j'ai eu pitié de moi et j'ai rigolé.
Tellement mainstream tout ça.
Au réveil j'avais une gueule de bois atroce, les yeux flous, les cheveux fous, plus envie, plus besoin, juste plus rien, toi dans un coin de la tête, ça fait trop longtemps maintenant, il faut avancer, te le dire peut-être, j'en sais rien, je veux que tout s'arrête.
Rehab.