Hey les gens o/ Après avoir abandonné mes maths et français et TPE et SPC pour cause de flemmardise aïgue et dépoussiérage de vieux doc LibreOffice, je vous offre généreusement un truc que j'ai retrouvé (si c'est pas gentil ça :3)
Je sais plus pourquoi/pour quel improbable nouveau personnage/pour quand/pour rien/etc je l'ai écrit, mais c'pas grave ():-°
Enjoy (oupas) ~Je ne sais pas marcher.
Parfois on me le fait remarquer. Les enfants surtout. "Tu sais pas marcher." Non. Non, je sais pas. C'est normal. Enfin non, ça ne l'est pas. Mais on va faire comme si.
Je ne sais pas marcher.
J'ai des mouvements saccadés, je trébuche, je m'emmêle les jambes.
Je ne sais pas marcher. Alors j'essaye d'avancer autrement. J'essaye en dansant, légère, en effleurant à peine le sol. Mais je ne sais pas non plus danser, au moindre caillou je tombe nez dans la poussière.
Alors j'essaye de marcher en rythme. Un, deux. Un, deux. Ça fait militaire, tant pis. Je continue quand même. Un, deux, un, deux. Mais le rythme s'accélère, un-deux-un-deux, je me sens tomber en avant, alors je presse encore l'allure pour essayer de me rattraper, undeuxundeux, je me perds dans mes mouvements, tente de me redresser, me heurte les jambes entre elles, perds l'équilibre -et me ramasse genoux écorchés à terre, me casse la gueule au milieu de la foule indifférente.
En fait, je préfère encore ça. Reprendre à chaque fois, avancer péniblement en m'appuyant sur les autres qui m'ignorent, même si mon effort devient inutile, perdu dans le mouvement de la foule. Je préfère me fatiguer pour rien. Je préfère que mon combat soit noyé dans l'indifférence. Je préfère être invisible quand je trébuche et que personne ne m'aide.
Je préférerais surtout ne plus bouger. Ne rien faire, abandonner mon combat plutôt que le faire écrasée par l'attention, quand toute la foule s'immobilise brusquement, que chaque personne s'écarte, qu'ils me font une haie d'horreur et me forcent à avancer trébuchante et à me casser la gueule au milieu du silence étouffant, leurs yeux posés sur moi comme autant de poids, leur regard bienveillant me faisant des croches-pieds.
Et je me casse la gueule dans la poussière.
Parfois, je rêve. Je m'imagine dans une situation. Une situation sympa, une situation où je suis à mon avantage. Ça me fait sourire. Je me dis qu'il faudrait que je le fasse. Et puis... Je me rappelle. Je me mords les lèvres. Je me brûle la langue pour penser à autre chose. Mais je m'en souviens malgré tout.
Je ne sais pas marcher.
Je trébucherai sur le chemin, je tomberai dans les escaliers et je m'écroulerai en courant aider quelqu'un.
Et je m'éclate gueule contre béton sur l'avenue de la fierté.
Et les larmes de rage me montent aux yeux.
Je me brûle, je m'en veux, et puis ce n'est rien ça, savoir marcher ou non, quelle importance ? On vit, on vit et on à rien de grave ; on ne sait pas marcher, qu'est-ce que ça change ? On a rien qui nous empêche d'être heureux, rien de bien triste, rien de quoi se plaindre.
Mais j'aimerais tant savoir marcher.
Et pourtant...Je voudrais savoir avancer sans me faire remarquer, courir pour jouer, m'élancer sans m'inquiéter, flâner nez en l'air.
Et pourtant...Un doute persiste et me ronge.
Un doute me fait encore trébucher quand je réapprends à marcher.
Et pourtant...Si je savais marcher, est-ce que je serais toujours moi ?
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