Du Rhin et jusqu'à la frontière de l'Oder,
Entre la Mer du Nord et les Monts Bavarois,
Se déploient les ailes d'un aigle fier et droit,
Sous lequel vit un peuple sans aucune peur.
Aimeriez-vous comprendre les vers de Schiller
À travers la beauté des langues germaniques,
Lyriques, puissantes, qu'aimaient les romantiques,
Écouter sans fin les opéras de Wagner ?
S'il vous plaît de maîtriser les tours et détours
Des Odes à la Nature qu'affectionnait Goethe,
D'admirer sa manière de scander l'amour,
D'y voir pour vos cœurs l'équivalent d'une peute ;
S'il vous plaît de vivre, de chanter, d'exister,
D'ouïr le frémissement des bosquets feuillus,
De vous extasier devant les sonorités
Du chevauchant Roi des Aulnes ou d'un lied perdu ;
S'il vous plaît d'augurer un différend funeste
Ou de percevoir les cavalcades lyriques,
Qu'elles soient d'Overbeck, de Schubert ou de Kleist,
D'huile, de cordes frappées, ou dramaturgiques ;
S'il vous plaît d'ici parcourir les thématiques
De Leigniz, d'Hegel, de Marx, de Kant ou de Nietzsche,
De l'enseigner à votre ami et qu'il affiche
Avec fierté votre aspiration germanique
En ce cas pouvez-vous, sans honte, sans tracas,
Embrasser de vos yeux la création des Dieux,
Entonner librement tout l'hymne et son fracas
De rythmes zélés et de cuivres mélodieux.
N'est-elle point belle, notre grande Germanie ?
D'aucuns conspuent sa puissance ou son unité,
Mais fière l'Allemagne sera restaurée,
Et, fier, son peuple ne sera qu'épanoui.
En deçà de l'ombre des vaux et des montagnes
Grandit une clameur aux accents formidables.
C'est celle des Allemands et de l'Allemagne,
Qui tout entière se veut des plus agréable.
Oh ! N'est-elle pas grandiose cette formation ?
N'est-elle pas attirante tant pour le regard
Que pour vous ? Ne sentez-vous cette tentation ?
Allons, rejoignez-la ; et plutôt tôt que tard.