Ceci est une réponse au texte de Tom qui porte le même titre : http://www.encre-nocturne.com/t2561-17-ans
Défi ? Provocation ? Humour ? Hommage ? Cynisme ? A vous de choisir comment vous l'interprétez ~
Et puis oui, je sais que c'est narcissique mais c'était trop la classe de poster ce texte le jour de ses 17 ans :')Joyeux anniversaire ! Ça te fait quel âge ? Ouch...
Dix-sept ans. T'es bien trop jeune pour que ça te fasse quelque chose de prendre une année de plus. Et puis d'ailleurs, qui te prendra au sérieux à dix-sept ans ? Vieillir c'est pas si grave quand on est jeune, y a bien la mort qui te fait de l’œil mais elle est encore loin, c'est pas la peine de flipper.
Dis-sept ans. Il te reste encore un an pour croire que quand tu seras majeur tout sera fini. T'es mignon toi... On n'est jamais libre, jamais. Tu mourras dans cette cage qu'on appelle le monde et il y aura toujours des gens pour décider à ta place. Mais c'est pour ton bien, il ressemblerait à quoi le monde si tu pouvais décider, hein ?
Dix-sept ans. T'avances comme un âne bâté, entre la carotte et le bâton. T'avances, tu réfléchis pas, c'est juste ce qu'on attend de toi, et puis à dix-sept ans réfléchir ça sert à rien puisque tu n'as pas de voix. Connards. T'en veux plus de leurs carottes toutes pourries. Tu préfères encore le bâton. Tu voudrais ne rien devoir au Maître sauf les coups.
Dix-sept ans. Envie de vomir quand tu sens des relents de crise d'adolescence. Non, t'as pas le droit d'éprouver cette colère là, t'as plus treize ans. C'est fini les cris, c'est fini les explosions, les pleurs, le sang. Maintenant tu hais en silence. Mais tu hais quand même et tu hais cette haine là.
Dix-sept ans. Une grimace chaque fois que tu dis « je t'aime ». Elles sont dégueulasses ces paroles, t'as pas envie de les dire mais tu les diras quand même, et sincèrement, parce que t'as le droit ni de taire ni de dire ce que tu penses. Tu as l'obligation d'aimer même si tu dois mentir.
Dix-sept ans. T'essayes de rester neutre, de pas donner ton avis, de t'opposer à personne. Tu voudrais pas déranger. Tu te dis que c'est peut-être ça grandir : apprendre à être rien. Alors tu te la fermes. Mais ça sert à rien, on te punira quand même, t'es pas de notre côté.
Dix-sept ans. Tu serres les poings quand on te désigne par le mot « enfant » et tu combats à coups de peluche un syndrome de Peter Pan qui te fait dire qu'après ce sera pire. Mais qu'est-ce que tu connais de la vie ? Dix-sept ans c'est trop jeune pour gagner le droit d'exister.
Dix-sept ans. Des secrets, des démons que tu caches et personne s'en rend compte. Mais c'est tellement rien tout ça. Tu crois qu'à dix-sept ans on peut souffrir ? Pour souffrir faudrait déjà que tu aies vécu.
Dix-sept ans. Tu voudrais t'adonner à tous les vices juste pour te prouver que tu es encore maître de quelque chose. Envie de copuler comme un rat, de s'adonner à mille passions et de franchir toutes les limites. Écoute mon petit rat, nous on n'a pas eu cette vie, alors tant que tu seras sous ce toit, tu feras semblant d'être un hamster. Jovial de préférence.
Dix-sept ans. T'as encore la vie devant toi, cette vie qu'on n'a pas eue et que tu as intérêt à avoir à notre place. Tout ce qu'on a raté tu le feras, mais c'est pas pour ça que tu dois nous regarder de haut parce que c'est à nous que tu dois ta réussite. Tout ce que tu crois ne devoir qu'à toi-même est une illusion, on sera toujours là.
Dix-sept ans. Si tu continues, on te foutra jamais à la porte. On voudrait pas que tu nous oublies, que tu choisisses ce que tu vas devenir. Laisse-nous le temps de te marquer au fer rouge. Tu vois ? Tu nous appartiens. Jamais ton corps n'a été le tien.
On n'est pas vivant quand on a dix-sept ans.