Précision, ce texte vient de http://levezlencre.forumactif.fr/t399-huun-huur-tu , un post du forum Levez l'Encre, en suivant une proposition (allez voir si vous voulez, en plus juste l'explication de Zois'O le mérite //PAN/ ) -ce texte est de moi, l'idée globale non. Vwala, maintenant que les lauriers sont rendus à l'oiseau :


Que fait-on ? On hésite, on voudrait, on abandonne, on se maudit, on a envie de chialer, on se reprend, on se méprise, on y va, on a peur, on se rate, on s'écrase, on continue, on se mord les doigts, on se mord les poings, on se les frappe violemment, on prie, on croit qu'il suffit de vouloir, on se prend le mur, on frappe dedans, on crie, on se tait, mais on doit, alors on y retourne, on serre les dents, on sent les larmes qui dévalent enfin les cils, on se heurte la tête, on ne voit plus, on a les yeux fermés, on a plus que la musique, on entend la pluie, on sourit, on se parle, on aime, on espère encore, à deux on est plus fort, à trois aussi, alors on abandonne pas.

Que fait-on ? On respire, on s'assoit, on médite, on fulmine, on se calme et on prie. On gueule nos mots, on vomit nos tripes, on crache dans les égouts, on pleure dans nos draps, on fait rien comme il faut alors on se drape d'indifférence. On réfléchit, on s'abrutit, on se tait pour mieux crier, on rage de croire, toujours croire à ce 'on'. On veut être seul, mais on veut l'être à plusieurs. On est égoïstes et détestables, humains et effroyables, on est fragile et de verre, mais on s'entretue, on s'fait adversaires. On est pris de passion, de zèle puis d'dégoût et on frôle la dépression comme un ballon qui s'crève.
On morfle et on clamse près des rats et des flaques, on rit et on s'foudroie, de regards embrasés. On s'embrasse dans les coins de rue, avec de la morve au coin du nez et on s'frappe à bout de bras pour pas trop s'abîmer. On déclame, on chante, on fanfaronne quand ça nous tente et on rougit de honte à chaque fois qu'on nous démonte, on est d'acier puis acides, on s'asphyxie dans le vide, on est je et puis il, et puis nous si on veut. On veut et on doit, mais il faut que l'on croit. Que l'on croit en notre faiblesse, en ce je et ce il. On est deux mais toujours seul, à ne pas s'assumer. En plaquant la vague et l'indifférence, en deux lettres anonymes.
On est lâches on est fous, on est des pantins dans cette immensité, on est libres et attachés par notre sentimentalité. 
On est cris, pleurs, coups, sommeil avalé. Pilules recrachées et quelques photos déchirées.
On est vides, on est faux, couverts de masques et de diamants.
On est bleus dans nos coeurs et nos yeux.

Que fait-on ? On tombe, on s'accroche, on entraîne l'autre abruti dans notre chute, on regrette, on s'en fout, on laisse tomber le noyé pour un autre corps flottant, on regarde, on regarde couler le Titanic, on regarde exploser la bombe atomique, on regarde partir la Dacia Logan ou la valise rouge, on a un pincement au cœur, on écoute du Jacques Brel, on rêve de perles de pluie venues de pays où il ne pleut pas, on obtient juste nos propres larmes humides devant les yeux secs d'un fantasme, on les a eu ces foutues perles finalement, on pleure en regardant Aphrodite avec son sourire à la con, on serait presque à aimer les maths pour échanger un sourire de plus avec cette bouche qui va nous dévorer tout cru, on sent les mots qui se télescopent, on bégaye, on bafouille, on voudrait une langue pour servir de béquille à la nôtre et l'empêcher de trébucher, on échange nos salives, on se détache en monstrueux filets de bave, on glisse sur une fleur comme une longue limace, on veut toujours plus, on veut des duels, on veut des poèmes, on veut du sexe, on veut plein de sexe jusqu'à l'étourdissement, on veut boire sans soif et baiser tout le temps, on est pas des animaux, on va se calmer, on y ressemble pourtant beaucoup, on a qu'à faire comme si on en était, on se demande si vraiment il y a une différence entre le gorille qui fume sa clope là, devant nous, et celui du zoo d'il y a longtemps, on sait plus quand c'était, on était petits, on a envie de vomir, on panique, on cherche l'idéal des yeux, on l'a trouvé, on l'a trouvé pour cette fois, on aura le temps de changer d'avis plus tard, on aime celui-là pour l'instant, on s'enflamme, on a le cœur qui devient fou, on l'engueule, on lève les yeux au ciel, on lui demande de se taire une bonne fois pour toutes, même si on n'a pas vraiment envie qu'il obéisse, on lui ordonne quand même de cesser de battre, on veut mourir, on veut mourir maintenant pour échapper à cette stupide mécanique, on veut mourir dans ces bras-là, on peut pas, on le sait, tant-pis, on réessaiera quand même.

*o*
J'm'attendais pas à que d'autres personnes le fassent, mais c'trop cool (les ママの真新しいメイクアップ se retrouvent )

*sur ce commentaire fort utile, part enfin bosser T.T*

Que fait-on ? On ferme les yeux, on inspire, on expire, ça va trop vite, trop fort, ça vous embarque, on s'envole, on fuit, loin, loin de tout, souvenirs à vos trousses, vertige en vue, vertige qui vous englue, tant mieux, on a le souffle qui hurle à la mort, qui hurle à la lune, qui veut la rejoindre, qui veut juste se barrer, loin, loin... Et nous on sait plus, on lui court après, on se casse la gueule, il nous échappe, il nous oublie, on s'accroche à ses basques, il nous traîne dans les cailloux en voulant voler et s'écrase à terre.
Et on reste là, le nez dans la boue, de la terre dans la bouche et du sel dans les yeux, le quotidien au fond de la gorge qui vous fout la nausée sans que vous aillez le cran de la gerber.


Ou "vive les cours de maths".

Que fait-on ? On oscille entre rêve et réalité, on mate à s'en crever les yeux alors qu'on se croyait pas comme ça, on n'a plus de principes, plus de tabous, on zieute, on dévore du regard, on est sûrement grillé mais ça n'a pas d'importance, on continue, on a que ça de toute façon, on aura jamais que ça, on sait bien qu'il faut renoncer au reste, on a oublié le reste, on se contente de ramasser les miettes qu'ils veulent bien laisser, on les suit comme un chien, on les fixe quand ils s'embrassent et qu'elle s'enfuit, elle avec son trench noir et lui son pantalon crème, on oublie, on se souvient, on se souvient du rêve magnifique qu'on faisait, loin d'ici, on hésite, on sait pas, on préfère quand même regarder que rêver, on a un peu honte, on n'a pas le droit de faire ça, on devrait se concentrer un peu, arrêter de poursuivre la fumée. T'as raison : tout est vanité.

Que fait-on ? On rêve puisque c'est la seule chose qu'on peut faire, on regarde le ciel à s'en crever les yeux, à voir des petites étoiles se former lentement comme des ombres, parce que, qui sait, peut être qu'un jour on ne pourra plus le voir. On lève les mains jusqu'aux nuages, on sent le vent dans ses cheveux, on enlève nos chaussures serrées et on frotte nos pieds sur l'herbe fraîche. On avance vers un inconnu idéal, sans entendre les cris derrière. Parce qu'on en a marre, on en a marre qu'on se moque de nous à chaque fois qu'on évoque nos rêves, qu'on dit qu'on adore sortir la nuit, juste la pleine lune pour nous regarder et aller voir ces petites bestioles et leur derrière lumineux. On imagine un monde sans les autres, parce qu'on n'est pas normal. Et on rentre chez nous, des mélodies plein la tête, le corps qui danse et nos rêves plein les yeux.