- Citation :
- Bonjour,
Je fais mon entrée timide sur le fandom de Frozen avec une histoire qui se déroule à notre époque et en A.U. J’espère que vous apprécierez. Pour le moment la fanfiction est tout public mais il se peut que je fasse évoluer le rating au fil des chapitres.
Disclaimer : Les personnages de Frozen sont la propriété de Disney, je ne fais que m’amuser avec.
Prologue : La décision
Je m’appelle Elsa et je suis incroyable. Je m’appelle Elsa et j’ai un pouvoir magique. Je m’appelle Elsa et je suis assise dans la salle d’attente glaciale du Grace Memorial. Elle n’est pas glaciale parce qu’elle est froide. Le froid ne m’a jamais dérangée. Jamais. J’ai toujours aimé le froid, j’ai toujours aimé la glace. Je m’appelle Elsa et je suis seule au milieu d’une foule qui s’impatiente.
Le givre couvre mes doigts bien cachés par mes gants, je peux sentir les arabesques glacées se dessiner. Je m’appelle Elsa et je suis minuscule. J’ai huit ans. J’ai seulement huit ans. J’ai un nom connu. Très connu. Trop connu.
Arendelle.
Vous ne connaissez pas ? Pourtant, même si notre royale particule a disparue, nous sommes connus. Mais si. Moins illustres que des rois et reines, nous sommes à la tête d’une grande société spécialisée dans l’import et export d’antiquités nordiques.
Je m’appelle Elsa et je suis une Arendelle. Du moins je crois que je le suis. Je ne sais pas si je le suis encore. Je crois que mes parents sont fâchés. C’était un accident, juste un accident. Je m’appelle Elsa et j’aimerais disparaître sous ma chaise. J’ai envie d’être dans un trou. J’ai envie qu’on m’oublie.
Je m’appelle Elsa. Elsa Arendelle. Ce n’est pas compliqué. En fait si, c’est très compliqué.
— Il faut que tu me dises ton nom pour que je t’amène à tes parents, tu ne peux pas rester seule ici, s’impatiente un peu la jeune femme brune.
Je lève le nez, elle remet ses lunettes en place. Je crois qu’elle est là depuis un moment. Je me mords la lèvre, j’ai une dent qui bouge. Je crois qu’elle va tomber. Je triture mes gants, il faut que je les garde bien en place. Il le faut, c’est important, il faut garder le secret. J’aimerais lui dire mon nom, j’aimerais mais ça me parait trop dur. Peut-être qu’elle va hurler que je suis l’horrible gamine qui a fait du mal à sa petite sœur.
— S’il te plait, c’est important… Tes parents doivent te chercher, insiste-t-elle en se baissant à ma hauteur.
— Elsa… Elsa Arendelle… je murmure en sentant une boule énorme dans ma gorge.
Mes yeux brûlent légèrement, je sens bien que je vais pleurer. Je ne sais pas comment va Anna. Je ne sais pas ce qu’ils ont dit aux docteurs. Je ne sais pas comment on peut expliquer ça. Peut-être qu’on va me couper les mains ? On va sûrement me les couper pour m’empêcher de tout geler.
— JE NE VEUX PAS QU’ON ME LES COUPE ! je crie en sautant de ma chaise.
— Chut, calme-toi, personne ne va te couper quoi que ce soit ! Je vais t’accompagner.
Elle me tend la main, j’hésite longuement. Je veux savoir comment va Anna. Je la saisis timidement et garde bien les yeux rivés sur le sol. Je dois me taire, il faut que je me taise. Elle ouvre une porte coulissante qui mène dans un couloir où je suis agressée par des cris, des plaintes, des gémissements et un ronflement sonore au milieu de tout ça.
Il dort ce Monsieur. Comment il fait ?
Je m’appelle Elsa et j’ai fait une chose horrible. Elle voulait de la neige, seulement de la neige. Elle voulait un bonhomme de neige. Elle en voulait un parce qu’il ne neige jamais ici. Elle en voulait un parce qu’elle aime ma neige. Je crispe mes doigts, la femme m’observe en coin. J’ai l’impression que je n’arriverai jamais au bout de ce couloir.
Les néons me font un peu mal aux yeux, je renifle, je ne veux pas craquer totalement. J’ai juste peur, je ne sais pas de quoi précisément mais ça me terrorise. Enfin elle ouvre la porte d’une chambre, Anna est là, dans un lit très grand, très haut, il y a des tubes, des câbles et ma mère qui pleure.
Je ne savais pas que les mamans pouvaient pleurer.
Mes gants commence à être humides, la glace se forme, fond et se reforme sur mes doigts. Je ne le maîtrise pas, je ne sais pas quoi faire. Je ne sais plus comment faire.
— Je vais vous laisser, la jeune demoiselle est…
inquiète, insiste mon accompagnatrice en me poussant doucement vers mon père.
Je fixe ses grandes chaussures en cuir. Il adore les cirer, je ne sais pas pourquoi.
— Elsa, commence ma mère avec la voix brisée.
— Idun ! C’est à moi de lui parler, tranche mon père en se mettant à mon niveau. Elsa tes pouvoirs nous échappent. Ta sœur est pour l’instant dans un coma artificiel, à son réveil elle aura sûrement tout oublié…
— Je lui ai fait beaucoup mal ? je coupe en cherchant à l’apercevoir.
— S’il te plait laisse-moi finir, répond-il en prenant mes mains. Ce que tu possèdes en toi est incroyable mais… Mais nous ne savons plus comment faire. Cet accident avec Anna, ces gants que tu dois porter sans cesse, nous ne pourrons pas jouer la comédie encore longtemps. Elsa, l’entreprise grandit, chaque jour je suis de plus en plus sollicité par les médias et bientôt… Bientôt ton pouvoir risque d’attirer de mauvaises personnes.
— Nous t’aimons, assure ma mère alors que je peine à tout comprendre.
— J’ai fait quelque chose de grave alors ? je questionne nerveusement.
Mon père soupire alors que ma mère pleure de plus belle. Il se passe quelque chose de grave. Quelque chose d’important. Quelque chose
d’adulte. Mais je suis trop petite pour les choses d’adultes. Un appareil bipe régulièrement, il m’inquiète, Anna respire fort.
— Ce n’est pas de ta faute, c’est nous qui ne pouvons pas maîtriser ce pouvoir, explique mon père en me prenant contre lui. Elsa nous avons pris une décision. Nous l’avons prise car nous t’aimons, car nous voulons te protéger et éviter d’autres… accidents.
Mon père se tait, un long moment. Je m’accroche fort à lui, jusqu’à en avoir mal aux doigts. Il me presse contre son torse, sa cravate soyeuse caresse mon visage. Il racle sa gorge et me pose au sol avant de me saisir par les épaules pour que je puisse lui faire face.
— Elsa nous… Nous avons décidé de t’envoyer pour un long séjour en Alaska, ta mère a de la famille là-bas, tu pourras utiliser ta magie et…
Je n’écoute plus.
Quelque chose se passe en moi. J’ai peur, j’ai un nœud au ventre, je sens le froid venir me mordre partout, il s’échappe de mes gants. Je pleure des larmes de givres qui figent peu à peu mon visage, autour de moi le sol se gèle, je ne peux pas. On va m’éloigner, je le comprends et je ne peux pas. Je ne peux pas être punie comme ça, je ne peux pas.
Je me recule violemment en fixant tour à tour mes parents, je suis si horrible que ça ? Je suis un monstre, un affreux monstre qui a fait mal à sa sœur. « Un long séjour », j’ai compris que par long il voulait dire « pour toujours ». Dans les contes on éloigne toujours la méchante, toujours ! C’est Anna la gentille princesse qui va vivre heureuse pour toujours, je suis la méchante, je suis le monstre.
Mon père revient vers moi pour m’enlacer, je sens la panique dans son regard.
— ELSA ! Calme-toi, je t’en prie ! Plus tu t’énerves plus tu gèles tout, il faut te calmer, je te promets qu’on ne t’abandonne pas ! Calme-toi… Je t’en prie, je t’en supplie… On viendra te voir, il y aura les mails, Skype, je te promets que nous t’aimerons toujours pareil…
Sa voix se perd dans le souffle du vent glacial qui envahit la chambre, je me sens tout simplement submergée. J’ai froid et étrangement chaud tout au fond de mon être, une rage qui me dévore, je me déteste. Je hais mes pouvoirs, je me déteste, je ne devrais pas avoir ça en moi !
Je m’appelle Elsa et je suis un
monstre.
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