Tout d'abord, merci pour ce texte, c'est très agréable à lire. J'espère que tu vas rester longtemps parmi nous, parce que ça fait du bien ces textes énigmes qui résistent un peu et continuent à fasciner. Tu es mon genre de plume, ça faisait longtemps
Ma première observation, c'est que ce texte se présente comme un hommage à ce forum, et pourtant s'intitule « La Vallée des larmes ». Drôle de mélange entre hommage et élégie, un peu comme les quelques vers censés plus tard expliciter la référence. Étrange aussi un hommage où domine le « je »... « Tu ne serais pas en train de [nous] faire marcher », par hasard ?
Après lecture du texte, ça fait nouveau roman, ça me plaît beaucoup. Je pense par exemple à des ellipses un peu brutales ("son père ayant déjà péri" ou bien "le petit était devenu poète") et puis une certaine ironie cynique dans la narration (« Ce n’est pas un chat à prendre sans gant. » ,"les jeux de guerre ça plaît toujours aux enfants"). Sans oublier cette histoire de gant, qui est le fil conducteur de la narration et semble entre bijou et appât, voire arme fatale... Ce ne sont que des impressions vagues, j'aime ton sens de la nuance.
Je trouve ton écriture plutôt bien rythmée, un observateur attentif remarquerait peut-être quelques imperfections, mais globalement l'enchaînement est agréable à l'oreille. J'aime beaucoup le rythme de ces deux phrases, notamment :
« Là-bas j’y ai rencontré Mussolini…
Un gros poisson. »
Je ne suis pas subjuguée par le passage en vers, ça boîte un peu et c'est plus classique, même si j'aime bien certaines impressions, comme l'idée que « Zéphyrs embrasés » rime avec « Nous n'oublierons pas vos baisers », et la couleur élégiaque des vers en général.
J'aime bien aussi l'aspect « méta », le fait que l'on découvre que ce récit est un mensonge en même temps que le « tu » à qui s'adresse le locuteur.
Bref, je trouve ce texte assez déroutant, et ça me fait du bien, j'aime.
Juste une dernière chose concernant les règles du forum : quand tu postes un nouveau texte, n'oublie pas de rajouter une balise dans le titre afin de d'éviter de mauvaises surprises aux lecteurs sensibles (plus d'informations
ici, le deuxième point). Pour ce texte, je suggère une balise [S] (= sensible), car c'est assez soft, mais il y a quand même des allusions explicites à la mort (l'enfant orphelin, les camps...), et puis le cynisme a sa propre violence un peu dérangeante.
En espérant pouvoir bientôt te lire à nouveau !