J'ADORE celui-ci. Je le trouve très sincèrement brillant à plein d'endroits, même si certains me plaisent plus que d'autres.
J'ai été emballée dès la première strophe :
- Daivou a écrit:
- Mes parents m’ont dit quand j’étais petit :
« Tu pourras être ce que tu veux une fois grand !
Super-héros, pompier, mécano mais seulement si
Tu travailles bien et que tu n'es pas médisant !
Je trouve ce discours très naturel, et magnifique justement pour cette raison. C'est faussement naturel, parce que le rythme est travaillé et qu'il y a des rimes, mais on ne s'en rend pas compte tout de suite tellement ça coule de source, notamment avec le superbe enjambement "si / tu travailles bien". Et j'aime aussi ce discours parce qu'il est ensuite en quelque sorte démenti par la suite un peu étrange :
- Daivou a écrit:
- Cependant tu ne seras pas quelqu’un de différent
Tu deviendras comme nous, quelqu’un d’abstinent. »
Et là, on se rend compte je pense que c'est un faux discours, parce que jamais de vrais parents ne diraient à leur enfant : "Tu seras ordinaire...", c'est donc un fantasme de discours, moitié souvenir moitié fiction. Le mot abstinent a quand même une connotation spéciale (sexe, alcool...), mais je crois que je vois ce que ça veut dire et il ne me semble pas si mal choisi.
Ensuite, je trouve très poétique cette figure de l'enfance dans la seconde strophe, c'est doux, léger, fluide, ça me plaît beaucoup.
Quant à la dernière strophe, elle me plaît parce qu'elle nous montre, en quelque sorte, comment a grandi le narrateur après avoir eu ce type d'enfance, et c'est une expérience assez stupéfiante finalement. Je trouve ton découpage très pertinent, on sent l'évolution, ce qui n'est pas toujours le cas dans tous tes poèmes mais que tu as très bien fait ici
Et je voudrais aussi adresser une mention spéciale au dernier vers :
- Daivou a écrit:
- Un simple bateau voguant sans rames.
Ça me plait beaucoup l'image de ce bateau, un peu comme le "Bateau ivre" de Rimbaud, c'est un vers qui sonne encore après la lecture, j'aime beaucoup.
D'ailleurs, on peut faire plein d'analogies au "Bateau ivre", par exemple :
"Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants"
"un noyé pensif parfois descend"
Voilà, ce poème est vraiment superbe, je suis indignée d'être la première à le commenter une semaine après sa publication et j'espère que tu recevras plein d'autres éloges, que tu mérites