LE VISITEUR NOIR
Dans les vastes jardins que recouvre le soir
Le silence et la nuit sont soudain transpercés
Par le sifflement rauque du Visiteur Noir
Venu peindre nos rêves encore inachevés.
Serpent aux yeux d’ébène et corps d’écailles sombres
Assombrissant le ciel d’un trop calme sommeil,
Etouffant la clarté d’un trop joli soleil,
Remplaçant sa chaleur par de trop lourdes ombres,
Invoquant les chimères et les pires démons,
Hantant les horizons jusqu’à fendre les mers,
Transformant toute vie en faibles éphémères,
Aspirant les enfants dans son manteau de plomb,
Enlevant les couleurs de ces tableaux sans noms.
Dans les vastes terreurs qui se sont installées
Les esprits tourmentés n’en peuvent plus de voir
Leurs rêves enfermés dans ce monde épuisé
Qui est désormais celui du Visiteur Noir.