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Vivlevendhiver (Tom) Messages : 136 Date d'inscription : 11/11/2014 Age : 26 Localisation : Au fond d'un sweat orange | Sujet: Re: Marie-Odile [P/S] Dim 10 Jan - 8:55 | |
| Je devrais peut-être relire les chapitres sur Darjeeling, mais j'ai trouvé celui-ci plutôt court et consacré à une seule idée, alors que dans mon souvenir les précédents chapitres n'étaient pas aussi orientés, il y avait plus de réflexion de la part des personnages... bon du coup c'est peut-être pour marquer l'obsession de Darjeeling pour Cookie, mais j'ai plus l'impression d'une obsession de Darjeeling pour elle-même, parce que les phrases concernant Cookie ne sont pas non plus positives : "Heureusement, Cookie a compris son stratagème et a coupé les ponts quelques temps, ce qui fut assurément une très bonne décision de sa part, comme elle en a toujours." Comme elle en a toujours, ce n'est pas un compliment, ce n'est pas qu'elle interdit à Cookie de prendre de mauvaises décisions mais elle adule une image et peut-être ne porte-t-elle plus aucun intérêt à la véritable Cookie ? Et puis toute cette haine sans ouvertures, sans autres préoccupations, sans passer au moins à autre chose, ça m'a semblé moins crédible -j'admets que c'est sûrement subjectif cependant-. Bon après les deux autres au dessus ont raison, ça reste un chapitre de Marie-Odile, et il est bien mais continue, j'ai hâte de lire la suite ~ |
| | IskupitelSire de Picardie, Souverain des Isles de Coupe et de Pitel Messages : 496 Date d'inscription : 26/07/2014 Age : 26 Localisation : Ouest de la France | Sujet: Re: Marie-Odile [P/S] Dim 10 Jan - 14:48 | |
| Dedarimi > Non non, « qui marche sur celle-ci ». Il ne marche pas sur les idées, il marche sur la tête, rapport à l'expression peu populaire que j'avais envie de placer discrètement :') Madev > En gros, si je résume, il n'y a pas assez de réflexion dans ce chapitre, et il est trop peu diversifié ? J'ai essayé d'inclure deux idées (1- haine d'Otto 2- problème du surnom), mais peut-être n'est-ce pas assez clair, dans ce cas. Et le personnage de Darjeeling manque de profondeur, si je te comprends bien. Par contre, le fait qu'elle adule une image de Cookie et qu'elle ne porte plus aucun intérêt à la véritable Cookie, ça c'est fait pour Mais peut-être est-ce encore trop timide. Je pense, malgré vos adorables commentaires, que je vais retravailler ce chapitre avant de passer au prochain. Ne soyez donc pas surprises (je le mets au féminin, puisqu'aucun homme n'a commenté mon roman et ne semble le lire, à part Gra et Juke au tout début xD) si le prochain chapitre que je poste est également intitulé « Chapitre Treizième - Darjeeling » et qu'il est très similaire à celui déjà posté. |
| | IskupitelSire de Picardie, Souverain des Isles de Coupe et de Pitel Messages : 496 Date d'inscription : 26/07/2014 Age : 26 Localisation : Ouest de la France | Sujet: Re: Marie-Odile [P/S] Dim 28 Fév - 22:55 | |
| - Avant-propos:
J'avais dit que je réécrirais le chapitre 13, mais finalement je n'ai pas réussi (ce n'est pas une histoire de flemme, non non ~), alors j'ai juste rajouté quelques phrases à la fin d'un des paragraphes. Ce qui donne ceci, ce qui est en rouge étant l'ajout :
« Et pourtant, parfois j'ai l'impression qu'il est différent. Parfois, avant que j'entre dans son champ de vision, il est agréable, je dois le reconnaître. Enfin… j'entends par là qu'il peut potentiellement être agréable avec les gens et ne pas toujours être un décérébré débilisant. Peut-être change-t-il en fonction des gens qu'il a devant lui. Mais peut-être se construit-il une seconde personnalité et que je suis la seule à la voir, pour je ne sais quelle raison. Peut-être parce que je suis convaincue du fait qu'il est néfaste tant par son existence que par son influence, pour Cookie. Il restera apathique à mes yeux. Comme les fantômes, qui sont réputés n'apparaître qu'à l'œil des initiés, de ceux qui veulent bien les voir, qui croient en eux et sont prêts à défendre leur croyance jusqu'à la mort, Otto, le véritable, le mesquin, n'apparaîtrait qu'à mes yeux, et peut-être à l'œil de tous ceux qui sont bien avisés de ne pas le porter dans leur cœur. »
À présent, voici le chapitre 14, j'espère qu'il vous plaira ~
CHAPITRE QUATORZIÈME - ALEXANDRA
C'est l'histoire d'un lion un brin timide. Tôt rejeté par ses pairs pour avoir trop vite tenté d'intégrer la haute société féline, le lion s'est lentement, jour après jour, année après année, si doucement que personne ne s'en est réellement et consciemment aperçu, éloigné de sa famille et des siens pour vivre seul, se plongeant volontairement, trop tôt, dans le grand bain de la vie et de la déception.
Pour occuper ses longues journées de solitude, le lion à la crinière croissante se promène, chasse, explore, s'abreuve. De ses pattes musclées, il foule le sol sec et grandit comme bon lui semble, loin de toutes les contraintes que peuvent être la présence de pairs ou d'impairs, proche de son idéal de liberté, d'autonomie et de responsabilité qu'il recherchait lorsqu'il s'est déclaré prêt à entrer dans la véritable vie, celle de l'extérieur, celle où le lion peut se protéger lui-même et ne compte plus sur les autres. Séduit par l'idée d'être seul et de vivre ainsi isolé des autres, il s'est petit à petit convaincu que c'était ce qui serait le mieux pour lui, et que peut-être son destin voulait qu'il se sépare de ses attaches familiales, coupe les ponts et fuie à travers les hautes herbes, coursant les gazelles et antilopes qui gambadent et détalent à sa vue, aujourd'hui comme au premier jour. Comme les quadrupèdes, dont l'instinct les incite à s'éloigner de tout animal à fourrure, le lion sentait que son devoir, son essence animale, était l'isolement, la solitude, le repli sur soi, l'exil.
Pour manger, il chassait et laissait des restes aux charognards et aux autres habitants de la savane. Pour jouer, les hautes herbes lui suffisaient. Pour dormir, une pierre à l'ombre d'un arbre desséché le contentait. Pour s'abreuver, il se rendait à un étang non loin de son lieu de repos.
Là, un jour de juin, il aperçut une mangouste. Jouant avec les hautes herbes environnantes, ce qui lui rappela ses propres jeux, elle n'avait pas pris conscience de sa présence, et se plaisait, sous le soleil de plomb, à faire remuer l'eau, sous le regard amusé de quelques animaux s'abreuvant au même étang. Discrètement, le lion s'abreuva, puis contempla le petit mammifère infatigable. Au bout d'un certain temps, celui-ci remarqua la présence du félin, et se dressa, sur ses gardes. Ses parents lui avaient bien appris à faire fuir les lions, mais la mangouste n'avait guère envie de s'attaquer à cette jeune crinière, sans pour autant avoir envie de s'abreuver à la même eau qu'elle. En un instant, elle disparut du champ de vision de son terrifiant visiteur, se cachant entre les roseaux pour observer sa réaction. Le lion, lui, ayant à peine eu le temps de suivre les gestes de la mangouste, s'abreuva de nouveau, puis s'allongea, se prélassant quelque peu, non loin de l'humidité de l'étang ombragé. Après quelques dizaines de minutes, se sentant observé, il quitta l'étang sous le regard amusé des autres animaux environnants.
Le lendemain, il revint. Empli de curiosité, il se rendit au même endroit que là où il s'était abreuvé la veille, discrètement, et tenta de surprendre la mangouste, s'il advenait qu'elle soit là également. Elle y était, et il l'observa en silence. Après un moment, il sortit des hautes herbes et s'approcha doucement de l'animal, qui, finalement, le remarqua. Reculant avec stupeur, la téméraire mangouste revint finalement à la charge, et salua le lion, établissant par là un lien cordial entre les deux êtres. Quelques temps s'écoulèrent, chacun se regardant sans prononcer mot ; puis la mangouste partit. Le lion revint chaque jour, espérant voir la mangouste, et petit à petit les deux animaux apprirent à jouer et vivre ensemble, à discuter et à s'écouter, à se respecter et à s'apprécier.
Le lion apprit, un jour, la mort de la mère de son amie d'enfance, dont il avait peu ou prou perdu le contact. Extérieurement, il était triste, mais intérieurement, il ne pouvait s'empêcher de ne penser qu'à ce qu'il ferait avec sa mangouste ce jour-ci. Il ne parla pas de la perte à la mangouste, car elle ne connaissait pas les lions, et n'en avait pas besoin. À la place de cela, ils jouèrent, rirent, discutèrent ; ce qui fit oublier au félin le faible sentiment de tristesse qui l'avait habité, timidement, auparavant. Le lendemain, alors que tous les lions de la région se réunissaient pour faire leurs adieux à la lionne décédée, le jeune lion solitaire, un brin timide, préféra se rendre à son rendez-vous quotidien avec la mangouste, qu'il appréciait de plus en plus.
Telle la fleur qui croît, en effet, le lion s'était attaché à la mangouste. Après avoir commencé à l'apprécier, il apprit à faire confiance à la femelle, puis rêva d'elle. Dans son songe, il l'imagina heureuse, jouant dans de l'herbe verte, au bord d'un lac, avec lui, beau lion attendri par la douceur de la mangouste. Avant qu'il ne soit réveillé par la chaleur du soleil levant, il s'imagina l'étreindre tendrement, posant la tête chétive au creux de son épaule. Elle aussi, elle rêva de lui, dans l'ensemble de la même manière, et en fut heureuse. Bien que conservant une réticence du fait de l'éloignement de son ami en termes de taille, de groupe de vie et d'âge – la mangouste étant encore jeune, tandis que le lion était largement entré dans la vie adulte –, la mangouste s'attachait doucement. Tiraillée entre un timide amour, dont la fleur bourgeonnait encore à peine, et un réflexe naturel de se fermer aux autres êtres trop différents et, naturellement, peu compatibles avec elle, la mangouste préféra fermer les yeux, avec conviction, sur l'amour naissant, mais également à son réflexe de réticence, préférant à ces deux solutions restrictives une troisième : l'amitié, pure et simple. Cela avait l'avantage de ne pas trop l'engager, et de faire les choses pas à pas, à son propre rythme, et non en se fiant, plus que de raison, à ce qui restait un prédateur potentiel dont elle ne pouvait, moralement, se convaincre réellement de sa bonne foi. Le lion, lui, s'il appréciait énormément sa solitude et sa liberté, appréciait également la mangouste et les moments qu'ils passaient ensemble, qui étaient tous divertissants et mémorables. La compagnie du petit animal lui était de plus en plus agréable, mais il ne pouvait s'enlever de l'esprit les avertissements qu'elle lui avait répété.
Mais, jour après jour, inexorablement, les deux animaux se côtoyant de plus en plus fréquemment, le lion s'éloigna plus encore des autres lions, et la mangouste se rapprocha de plus en plus du félin. Trois mois après leur rencontre, l'animal à crinière empoigna la mangouste, l'étreignit, et lui fit comprendre la réalité de ses sentiments, la fleur lui semblant prête à germer. La mangouste, surprise mais, plus encore, touchée par la beauté des sentiments du lion, ne sut que répondre de manière floue, disparut dans les hautes herbes, et reparut quelques minutes plus tard, au bout desquelles elle accepta, avec un sourire timide, la fleur embellie par l'éclosion.
« Même si tu es une mangouste, je t'aime, lion que je suis. Je suis timide et solitaire, n'ai que peu de véritables amis, et n'en cherche pas davantage. Aujourd'hui, je t'avoue mon amour, mais je n'ai eu que peu l'occasion de te parler de qui je suis, alors que j'en sais tant sur toi, ta vie, ta famille. Si je suis ainsi, c'est car depuis mon exil, j'ai passé mes journées à aiguiser mes crocs et mes griffes, à me préparer au désamour de mes congénères ou à l'appétit d'un charognard quelconque. Je me suis enfermé sur moi-même, et si je n'étais pas parti, je me serais sûrement clos définitivement. J'ai des crocs parés à être utilisés pour me défendre. Dans mes jeunes années, quand je découvrais le monde extérieur, j'ai fait confiance aveuglément, et cela s'est retourné contre moi. J'ai tendu la patte, et on en a profité. Je me laisse approcher, mais n'hésiterai pas à mordre, et à tuer comme je l'ai déjà fait par le passé. Je ne saurai feindre que ton amour me fait tout oublier, et que je ne serai plus jamais comme cela. Je préfère te prévenir de ma dangerosité ensommeillée, et tout faire pour ne pas la réveiller. Je t'accorde de la confiance, une confiance enterrée et poussiéreuse, mais tu devras la découvrir et la faire grandir, car elle ne croîtra pas d'elle-même comme l'a fait la fleur de notre amitié. Si malgré tout tu continues de m'aimer, je serai fidèle et te garderai, te protégerai, car tu es la mangouste inespérée et je suis le lion insaisissable. Si c'est le cas, tope-la. »
La mangouste tope avec vigueur, les yeux emplis de joie, et, quand il la prend dans ses bras pour l'embrasser, lui murmure qu'elle n'aurait jamais imaginé pouvoir être aussi heureuse.
Si l'on m'avait dit qu'un jour je ferais un tel rêve, j'aurais cru à un trait d'humour. Otto en lion insaisissable et moi-même en mangouste inespérée ; voilà bien un songe incongru. Mais si Freud me lisait, peut-être me dirait-il qu'il a été déclenché par la mort de Marie-Odile, et que ce n'est qu'une preuve de l'amour que je porte à Otto, qui se révèle à travers mes pensées. Et comme je dois le sublimer, je l'écris sur ce cahier, pour l'oublier, pour tenter de passer à autre chose, pour l'extérioriser en le couchant sur le papier et ne plus jamais y penser. Je ne veux pas penser davantage à lui, je ne veux pas être attirée, je ne veux pas le laisser dicter le battement de mon cœur et la ligne de mon regard comme je ne veux pas lui laisser la chance de choisir mon destin et de ravir ma liberté. Je ne veux pas embrumer la période assombrie de l'affliction de Cookie en me laissant entraîner par des pensées amoureuses et inutiles envers Otto. Je ne veux pas être la mangouste inespérée.
Dernière édition par Iskupitel le Dim 6 Mar - 15:58, édité 1 fois |
| | Meredith EpiolariReine de l'Impro Messages : 1431 Date d'inscription : 29/07/2014 Age : 26 Localisation : Between the peanuts and the cage | Sujet: Re: Marie-Odile [P/S] Sam 5 Mar - 21:39 | |
| J'aime beaucoup les chapitres d'Alexandra, ces fables constituent un vrai changement de ton avec celui des autres personnages et ils sont révélateurs à bien des égards malgré tout. Oui, vraiment, sympathique chapitre Deux remarques cependant : - Isku a écrit:
- Discrètement, le lion s'abreuva, puis contempla le petit mammifère infatigable. Au bout d'un certain temps, il remarqua la présence du félin, et se dressa, sur ses gardes.
Il me semble nécessaire de remplacer "il" (le petit mammifère infatigable) par "celui-ci" ou "ce dernier". Sinon, le pronom renvoie au "il" de la phrase précédente qui désigne le lion. - Isku a écrit:
- les avertissements qu'elle lui avait répété :
Ces deux points sont soit une faute de frappe, soit un oubli, je te laisse rectifier ~ Hâte de lire la suite, comme toujours |
| | Vivlevendhiver (Tom) Messages : 136 Date d'inscription : 11/11/2014 Age : 26 Localisation : Au fond d'un sweat orange | Sujet: Re: Marie-Odile [P/S] Ven 10 Juin - 22:00 | |
| Toujours hâte de lire la suite, hein, au passage ~ |
| | | Sujet: Re: Marie-Odile [P/S] | |
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