Salut, pour mon premier texte sur ZE je vous présente une petite histoire écrite pour un cours. Le but était de faire un texte où on était dans la peau d'un objet de la Seconde Guerre mondiale à la fin il fallait que les autres devinent l'objet en question. Vous me direz dans les commentaires quel objet c'est
SOLDAT LEBEL
La guerre est partout au dehors et on va bientôt nous y envoyer. C'est à croire que l'on nous a créés pour se battre. Peut-être que c'est vrai après tout, mais si ça l'est, c'est réellement inhumain. Je suis jeune et je n'ai pas peur d'aller au front, demain c'est le grand jour. On nous a entraînés et faits beaux pour que l'on soit, comme moi aujourd'hui prêts, au combat comme de bon petits soldats. Je n'ai pas dormi hier, je ne dormirai pas aujourd'hui, mais ce n'est pas la peur ou l'impatience qui m'en empêche, non, c'est le simple fait que je suis insomniaque, je ne me rappelle pas avoir dormi une seule fois.
Nous voici le jour du départ vers le champ de bataille, on découvre avec qui on va être pour les prochains longs jours. Je vois autour de moi beaucoup de gens, certains sont impatients, d'autres ont peur, cela se voit dans leur regard livide et leur incapacité à regarder droit devant eux. Pour beaucoup c'est le fait d'avoir quitté leur famille qui les démoralise pour d'autres c'est juste le fait de mourir. Moi je pense que lorsqu'on va se battre il ne faut plus penser à rien, de toutes façons qu'est-ce qu'on peut y changer ? Alors la marche vers l'enfer commence et n'est pas prête de se terminer. On croise les autres, ceux qui étaient là-bas, au front. Ils nous observent d'un regard sans expression. Ils sont peu, ils sont fatigués et ils sont blessés. Certains sont plus jeunes que ceux de notre groupe et pourtant ils ont le regard de ceux qui ont vécu mille ans et qui en ont souffert.
Nous arrivons dans les tranchées où un sergent aboie ses ordres. Il nous dit de nous tenir prêts, qu'une attaque peut être lancée à n'importe quel moment. Comme si nous ne le savions pas. Ici c'est bien l'enfer, et on a même pas commencé à se battre. Les tranchées sont étroites, boueuses, pouilleuses et elles sentent la mort, d'ailleurs tout sent la mort ici. A peine arrivés que la puanteur mortelle nous a contaminés aussi. La nourriture est mauvaise et on dort mal. Je ne m'attendais pas à un hôtel trois étoiles et je pourrais le vivre moins bien.
La première nuit est passée et les aboiements recommencent pour nous informer qu'une attaque va être lancée par nous. Les obus tombent comme une pluie d'étoiles filantes. A la légère différence que le ciel se déchire au lieu de s'illuminer, que la pluie nous tombe dessus et nous tue, que personne ne veut rester là dans de telles conditions. Finalement le seul point commun entre une pluie d'obus et une pluie d'étoiles filantes c'est que l'on fait un vœu : celui de rester vivant. Les obus se taisent et nous nous élançons vers les ennemis.
Je ne peux pas m'arrêter d'avancer et je n'en ai pas envie, s'arrêter c'est mourir. Je vois à peine mes compagnons autour de moi, j'ai l'impression que tout se passe au ralenti. Le bruit, les balles, la course, tout ça est comme un cauchemar. On me donne l'ordre de tirer et une balle s'élance à plus de sept cents mètres secondes. La balle, plus rapide que les soldats les dépasse tous, semblant crever l'air pour aller transpercer la poitrine d'un soldat ennemi qui s'effondre sur place. Le cauchemar empire vite mais je ne pense à rien. J'avance et je tire, c'est tout ce que je fais. Puis, on me tend mon arme, et je continue de me battre avec mon sabre. Les morts s'accumulent autour de nous mais je ne pense à rien non, je ne pense à rien... Soudainement une balle touche le soldat avec moi et il meurt. Il lâche son fusil et je tombe. Tout s'est passé très vite, et maintenant c'est fini. J'ai l'impression d'être soulagé, je suis soulagé. Je regarde les soldats qui courent à leur perte mais ne s'arrêtent pas, je lis la peur transformée en une sorte de froideur dans leur regard. Ça ne fait qu'un jour et ils sont devenus des hommes.
Au moins cette guerre est finie pour moi. Et comme l'a dit Gertrude Stein : « La guerre n'est jamais fatale, mais elle est toujours perdue. »
| on nous a entraîné et fais beaux=>entraînés et faits beaux autours=>autour qui les démoralises=>démoralise pour d'autre=>d'autres milles=>mille (invariable) nous tenir prêt=>prêts nous à contaminer=> nous a contaminés je pourrai=>pourrais La pluie nous tombent=>nous tombe nous tues=>nous tue un veux=> un vœu au ralentit=> au ralenti la balle les dépassent=>les dépasse Tous c'est passé très vite=> Tout s'est passé la peur transformé=>transformée
(de toutes façons=> de toute façon (à vérifier, je ne suis pas sûre )
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