La ville était remplie d'odeur de pain d'épices, de chansons de Noël et de guirlandes multicolores. Tout paraissait, sentait et pensait Noël et les fêtes de fin d'année.
Mais les visages étaient tristes, plus tristes que ceux de l'année précédente. La crise disait-on.
Sur un banc une vieille dame, un air abattu sur le visage, jetait des miettes aux pigeons qui se bousculaient pour picorer.
Deux enfants assis près du seuil d'un magasin, quémandaient des sous sur ordre de leurs parents.
Un homme visiblement inquiet marchait d'un pas rapide, évitant de justesse de pousser les autres passants.
Le jeune couple semblait également avoir des soucis et ne parvenait pas à ressentir l'âme de Noël.
Les pères Noël eux-mêmes lançaient de mornes "oh oh oh" et avaient des regards vides.
Discrètement, une boîte bleue de deux mètres de hauteur, et d'un mètre sur un de côté, apparut dans une ruelle adjacente. Un panneau indiquait en anglais :
«Cabine de Police
Gratuit pour usage public
Conseils et assistance immédiats
Les officiers et les voitures répondent à tous les appels.
Tirez pour ouvrir»
Étrangement la porte s'ouvrit vers l'intérieur. Un homme plutôt jeune, assez grand et portant un nœud papillon en sortit. Il s'avança de quelques pas, un grand sourire aux lèvres et claqua des doigts. La porte de la cabine bleue se referma aussitôt.
L'homme a l'air joyeux s'élança alors dans la rue. Mais son regard se posa sur les deux enfants mendiants, et surtout sur la petite fille qui avait les larmes aux yeux, dues au froid.
Il entra dans une boutique et prit plusieurs vêtements dans le rayon 6-14 ans et s'apprêtait à ressortir quand il fut intercepté par le vendeur.
« Eh, vous là ! Il faut payer ! s'exclama ce dernier.
- Mais j'ai payé, opposa le jeune homme. »
Il sortit un carnet de sa poche dans lequel se trouvait une feuille blanche. Le vendeur l'observa comme s'il y lisait quelque chose.
« Ah pardon, monsieur, une erreur de ma part.
- Ce n'est pas grave, mon brave ! fit gaiement l'homme au nœud papillon. Et puis ce sont les fêtes de Noël.
- Oui, oui c'est vrai, répondit distraitement le commerçant.»
Il s'excusa encore et s'éloigna.
Le jeune homme, lui, sortit, s'approcha des enfants sans que ceux-ci s'en aperçoivent et déposa près d'eux les vêtements ainsi que la vingtaine de pains d'épices qu'il avait pris pendant que le vendeur avait le dos tourné.
Il s'éloigna un peu mais resta suffisamment près pour observer leur réaction. Il fut content de voir l'air ravi des enfants, surtout lorsqu'ils virent les pains d'épices.
Il alla ensuite s'asseoir à côté de la vieille dame sur le banc.
« C'est une belle journée d'hiver, n'est-ce pas ? lui dit-il.
- Bof, répondit-elle. Le froid c'est pas bon pour mes vieux os. Mais si j'avais été jeune, ajouta-t-elle les yeux brillants, qu'est-ce que je n'aurais pas fait. »
Et elle se lança dans un exposé de ses frasques de jeunesse, le visage animé par tous ces souvenirs. Le temps passa sans qu'elle s'en rendit compte. Et lorsqu'elle s'avisa du temps écoulé, elle s'excusa:
« Désolée, je radote, je radote et je vous fais perdre votre temps.
- Mais non pas du tout, nia le jeune homme. Au contraire j'ai passé un excellent moment.
- Et bien moi aussi, mon chou, fit-elle en lui pinçant la joue et avec un sourire carnassier.
- Heu ... Je viens de me rappeler ... Un rendez-vous. Je dois y aller madame, rétorqua-t-il précipitamment.»
Il se leva et partit rapidement, au son du rire de la dame âgée. En s'éloignant il bouscula le couple malheureux.
« Oups, pardon, fit-il.
- Ce n'est pas grave, fit la petite brune en face de lui.
- Et bien les fêtes ne semblent pas vous réussir, fit l'homme de la cabine bleue.
- Oh ça, répondit le compagnon de la brune, un jeune homme aux oreilles un peu décollées. J'ai perdu mon travail alors on a dû annuler notre voyage de noces. Oh ! se reprit-il soudain. Désolé je ne sais pas ce qui m'a pris de me plaindre.
- Ne vous inquiétez pas. En fait je pourrais peut-être même vous aider.
- Ah bon, fit la jeune femme perplexe.
- Oh oui ! Venez je vais vous montrer. »
Il les mena dans la ruelle où se trouvait la grosse boîte bleue.
« Qu'est-ce que c'est ? demanda le couple.
- Entrez et vous verrez, fit le jeune homme en poussant la porte.
- Oh mais c'est ... Commença la jeune femme.
- Plus grand à l'intérieur. Oui je sais. Je vous présente le TARDIS. Temps À Relativité Dimensionnelle Inter Spatiale.
- Temps à quoi ?! demanda l'autre jeune homme.
- Peu importe. Alors où je vous emmène ? Sur Winter Wonderland ? À Venise au XVIème siècle ? Où assister à une éclipse de deux lunes sur Prionia ?
- Où ça ? s'écrièrent les jeunes gens. »
L'homme au nœud papillon leur adressa un sourire mystérieux et appuya sur une manette de toutes ses forces en criant un extravagant :
« Geronimo ! »
| il fut intercepter => il fut intercepté tout ces souvenirs => tous ces souvenirs aux oreilles un peu décollés => décollées Désolée => désolé (c'est le compagnon qui parle, je suppose que c'est une habitude que tu as contractée de toujours accorder au féminin ^^ Tu t'excuses trop Lulla !) demandèrent le couple => demanda (même s'ils sont plusieurs, le sujet « le couple » reste singulier) |