Rappelle-moi l'aurore
Si je saute et qu'tu tombes
Dans l'espoir dans le noir
Y a du feu au bord de tes doigts
Et tes lèvres trempées de cognac
Et si tu chutes et que je plonge
Dans l'ivresse du petit matin
Qui finit sans lendemain
Avant même de commencer
Rappelle-moi l'aurore
Lorsque tes larmes de diamant
Tirent une lame sur ma peau
Et disparaissent lentement
Sous la brume améthyste
Qui m'étrangle et me caresse
Lacérant mes mémoires
Rappelle-moi l'aurore
Quand la lune d'ivoire
Enterre nos futurs
Et les "peut-être" brillants de promesses
Qui te faisaient peut-être rêver
Car le temps court sur sa route
Et nous au bord du chemin
On est paumés enfin
On est paumés c'est bien
Rappelle-moi l'aurore
Le train s'est barré
À trois heures moins dix
Alors j'attends sur le quai
Comme un idiot qui perd ses pieds
Dans une flaque de poisse
De goudron irisé sans fond
Rappelle-moi l'aurore
Tes sentiments dansant et
La faute mi-avouée de tes
Trop grands tourments
Non, rien ne peut s'enfuir
Tout est scellé tout est enfoui
Au fond de tes prunelles
Et des miennes - témoins oculaires
Et sensoriels : je me suis paumé
Coincé entre une plaque d'égout
Et le lac de mon propre dégoût
Rappelle-moi l'aurore
Et les draps froissés
Satin déversé sur ta peau dévoilée
Quand je me suis enfuie
Les pensées distillées
Par le vent marin
Rappelle-moi l'aurore
Faux-semblants et masques
Tu caches bien ta rage
Et moi ma gêne
C'est assez marrant
Quand j'y pense
On est tous dans le même bateau
Mais moi j'ai choisi le plongeon
Rappelle-moi l'aurore
Si je saute et qu'tu tombes
Dans l'espoir dans le noir
Y a du feu au bord de tes doigts
Et tes lèvres trempées de cognac
Et si tu chutes et que je plonge
Dans l'ivresse du petit matin
Qui finit sans lendemain
Avant même de commencer
Rappelle-moi l'aurore
Et nos déboires parfumés
| Tes sentiments dansant => dansants (sauf en tant que participe présent remarque... Mais c'est moins joli, non ?) |