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 Under my skin [S]
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Meredith Epiolari

Meredith Epiolari

Reine de l'Impro
Féminin Messages : 1431
Date d'inscription : 29/07/2014
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MessageSujet: Under my skin [S]   Under my skin [S] EmptySam 27 Sep - 13:35

Pâtes bolognaise. Encore. Facile à cuisiner, facile à dévorer, facile à dégueuler.
Je hais les pâtes bolognaise. Je ne sais pas si je l'ai déjà avoué à quelqu'un. C'est vrai que je ne l'ai découvert que récemment. J'ai peut-être aimé les pâtes bolognaise avant... Cœur qui se soulève. Non, en fait je n'arrive pas à l'imaginer.

C'est l'odeur je crois. Cette odeur de mort et de sauce infâme qui colle aux casseroles même après les avoir lavées au Paic Citron. Cette odeur du repas préparé à la dernière minute parce qu'il faut bien manger pour rester en vie. Cette odeur qui te rappelle que tu dois te remplir tous les jours et que demain tu devras encore recommencer parce que demain tu seras vide. Cette odeur qui donne juste envie de vomir.

Mais ça va, on finit par faire abstraction de l'odeur. Quand une portion de pâtes a finalement atterri dans ton assiette, tu la regardes. Planter une fourchette hésitante dans le tout. Instant d'arrêt de trop. Entendre à côté une bouche qui dévore, mâche, mastique, broie, ingère, avale, absorbe, rumine, engloutit, déglutit. Regarder par réflexe les lèvres du gouffre terrible qui remuent et le regretter.
Reposer la fourchette. Sentir son ventre gronder. Comme hier, comme demain. Fourrer rapidement deux-trois pâtes dans son gosier et se lever pour quitter cette table qui donne envie de gerber.

Je n'aime pas manger et encore moins cuisiner. A quoi bon faire l'effort de tenter de varier encore et encore un plaisir que l'on éprouve pas ? Certains jours, j'oubliais simplement de me nourrir, je ne savais plus qu'il fallait. Je me rendais compte qu'il était l'heure de dormir, et je me couchais le ventre creux parce que je savais que quoi que je fasse, je serais vide le lendemain. Et parfois j'oubliais de dormir.

Et puis dans l'évier, la casserole qui attend. Frotter avec l'éponge en grimaçant. Morceaux de viande et de pâtes qui se détachent pour se greffer à tes doigts. Contact organique répugnant. Se sentir comme un morceau de viande qui bouffe de la viande.
Demain cette casserole contiendra à nouveau des pâtes et demain il faudra la nettoyer à nouveau. Il faudra juste espérer que le dégoût disparaisse, comme les pâtes, siphonné jusqu'à l'égout.

Tout est terminé. Tout reste à faire.
Quitter l'évier de céramique de la cuisine pour celui en faïence de la salle de bain. Lever les deux doigts du salut et les fourrer dans sa bouche, bien au fond. Appuyer. Laisser couler l'eau pour faire disparaître les résidus de bouffe qui nagent dans ta gerbe.
La vie c'est ça : se vider, se remplir, se vider, se remplir. Cycle absurde qui donne davantage la nausée que n'importe quelle nourriture.

Il y a eu les moments d'absence, le voile noir sur les yeux et la tête qui tourne. Il y a eu l'addiction à l'effort physique, l'acharnement scolaire et les coups de fatigue. Il y a eu le moment où tu as arrêté de monter sur la balance pour ne pas assister à la déchéance, les filles qui jalousaient ton squelette décharné et la garde-robe à changer. Il y a eu les premiers évanouissements, les jevaisbientenfaispas, les mines horrifiées des amis.

Et puis... il y a eu ceux qui n'ont rien vu, qui n'y croyaient pas. Ceux qui n'ont remarqué que la peau sur les os, que le fard sur les paupières, que les sourires par-dessus la douleur. Ceux qui regardaient sans comprendre la carcasse désabusée comme si elle n'allait pas mourir, qui l'ont bourrée de médicaments pour croire qu'il y avait encore de l'espoir, que l’écœurement allait passer et que son estomac allait encore gronder sans fin.

If only you could see under my skin...
 
 

Under my skin [S]

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